Le pire 11 de l’histoire de la Nati

Vous pensez que la Nati traverse une passe difficile ? C’est vrai. Mais c’est oublier d’autres périodes sombres du football suisse. Pour relativiser un petit peu, nous vous proposons donc un 11 de base des joueurs les plus mauvais à avoir déjà eu au moins une sélection avec le maillot national !

Règles du jeu : Les joueurs présents ici ont eu au moins une sélection à l’Euro 2004 ou après. Avant cela, on parle d’une période où la Suisse avait à peu près le niveau du Bénin, et par conséquent où les tests avec des joueurs de deuxième, et même de troisième zone, étaient légion. Le but est donc de montrer que même depuis le renouveau du foot suisse, on a eu des tocards. Autre précision, on parle ici de joueurs qui n’avaient manifestement pas le niveau pour jouer avec la Nati. Pas de ceux qui nous ont déçu (on en a déjà parlé ici et ), ni de ceux qui simplement nous énervent. Maintenant que les bases sont posées, enjoy !

Ah et oui, la photo de Shaqiri là en dessus est totalement gratuite.

Gardien : Fabio Coltorti

Le poste de gardien est probablement le plus difficile dans ce 11, étant donné que la Nati a traditionnellement eu de bons goalies et que c’est un endroit où il n’y a pas eu trop de tests foireux ces dernières années. Le plus mauvais à avoir endossé le maillot à croix blanche est donc probablement Fabio Coltorti. On parle quand même d’un mec qui a 8 sélections, toutes jouées entre 2006 et 2007, toutes dans des matches amicaux éclatés où il ne s’est pas spécialement mis en valeur. D’un mec qui, après un séjour moyennement fructueux dans un club nul en Espagne, est revenu en Suisse tel le messie à Lausanne et y a été sacrément naze. Tellement qu’il a filé, après une saison, en Regionalliga Nord-Est, dans un petit club de l’époque nommé RB Leipzig. Bon, il a quand même contribué à la montée de ce furoncle du foot allemand en Bundesliga, via notamment un improbable but sur corner contre Darmstadt (à voir ci-dessous, à partir de 1 minute). Mais au final, on parle d’un honnête tâcheron de niveau Challenge League, qui a surtout profité d’une période de pénurie de derniers remparts pour gratter quelques matches au niveau international.

Remplaçant : Marco Wölfli, un autre honnête tâcheron qui avait, lui, presque le niveau Super League.

Défenseurs

Latéral Gauche : Vincent Rüfli

Ça faisait longtemps que Carton-Rouge n’avait pas tapé sur Rüfli. Ça vous avait manqué ? Bon, pour le coup, on va tâcher d’être honnête 30 secondes. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas l’Einstein du bout du lac, tout le monde s’accordera à dire qu’il n’a jamais eu le niveau pour jouer avec la Nati. Même pour 20 minutes d’un match amical que tout le monde a oublié, gagné 1-0 au Luxembourg devant 850 spectateurs un mardi soir de novembre 2011. Rüfli, hormis son électroencéphalogramme se confondant avec le profil d’une étape de sprint du prochain Tour de France et ses faits d’armes contés maintes et maintes fois sur ce site, c’est aussi une carrière pas franchement enthousiasmante. Son apogée ? Une poignée de matches de Ligue 1 avec Dijon. Hormis ça, pas mal d’expérience dans des équipes de seconde zone de Super League (Servette, Sion, St-Gall) et un parcours serpentant dans des divisions mineures (Etoile Carouge, Paris FC, Stade Lausanne Ouchy). Quasiment que des clubs francophones donc. Déjà qu’en français c’est pas gagné, on va pas lui demander d’apprendre une autre langue…

Défenseur central : Léo Lacroix

Peut-être un des joueurs les plus nazes à avoir jamais porté le maillot suisse ces presque 20 dernières années. En plus à un poste auquel on est assez bien parés depuis quelques saisons maintenant (tests récents avec Cömert-Frei-Schär mis à part). Léo Lacroix est une sacrée escroquerie. Né à Lausanne, il a fait toute sa formation à Sion, avant de plus ou moins percer dans le club cher à CC. Il y a connu son heure de gloire en Europa League, marquant le but de la victoire à Bordeaux et faisant deux fois match nul contre Liverpool. Puis, se sentant pousser des ailes, l’Helvético-Brésilien (comme quoi il ne suffit pas d’avoir un passeport auriverde pour savoir jouer au foot) quitte Sion pour Saint-Etienne. Là-bas, il se signalera surtout en découpant les jambes de Nabil Fekir lors d’un derby du Rhône. Il se fera prêter ensuite à Bâle. Où il ne jouera pas. Puis à Hambourg. Où il ne jouera pas. Puis retournera à Sion. Où il ne jouera pas. Avant, enfin, de partir à Western United, solide équipe de A-League, la première division australienne. Là-bas, il joue enfin un peu. Mais bon, c’est la D1 australienne, hein… Pour rester dans l’escroquerie, parlons de sa sélection avec la Nati. Elle est intervenue en 2018, alors que l’intéressé joue, enfin pas vraiment, à Hambourg. Lacroix est titulaire lors du fameux match perdu 1-0 face au Qatar. Une grandissime performance dont il n’est pas le seul fautif mais qui résume bien sa carrière.

Défenseur central : Heinz Barmettler

Celui-là, comme d’autres qui vont suivre, on est sûr que vous l’aviez oublié. Alors honnête défenseur du FC Zürich, avec lequel il a même joué la Ligue des Champions, Barmettler découvre la Nati en 2009, à 22 ans. Il y joue un match grandiose perdu 1-0 contre la Norvège – qui n’avait pas encore Haaland, ni même un joueur ayant le dixième de son talent — puis se perd totalement. Il part en 2012 à l’Inter Bakou, club qui a fait faillite depuis, s’est vu renaître sous le nom de Keshla FK, puis a changé encore de nom pour s’appeler FC Shamakhi. Après avoir joué 3 matches en 6 mois, Barmettler revient ensuite à Vaduz, puis repart à Valladolid. Il aura joué un match sur cette période-là. Puis il ira finir sa peu glorieuse carrière au Cibao FC, en République dominicaine, puis dans la 2 du SC Freiburg avant de raccrocher les crampons en 2016, à 29 ans. Ah et il a fini par retrouver les joies d’une sélection nationale puisqu’il a joué, entre 2012 et 2016, treize parties avec la République dominicaine, sa deuxième nationalité. Mais même là-bas, il n’était pas régulièrement titulaire…

Latéral droit : Florent Hadergjonaj

Celui-là aussi, on parie que vous l’aviez oublié. Pourtant, sa seule sélection ne remonte pas à si longtemps. Un vieil amical (comme souvent) gagné 1-0 face à la Biélorussie en juin 2017. Si on ne l’a plus revu par la suite, c’est avant tout parce qu’il est assez nul – on va pas se mentir – mais aussi parce qu’il a choisi ensuite de défendre les couleurs de son pays d’origine, le Kosovo. Ce qui est possible vu que les amicaux ne comptent pas comme matches officiels. Pourtant, Hadergjonaj a fait un début de carrière loin d’être dégueu. Une ascension progressive à YB, avant de partir en 2016 (juste avant que le club bernois ne commence à gagner, c’est con) en Allemagne, à Ingolstadt. Puis de tenter sa chance en Premier League, à Huddersfield. Deux petits clubs de grands championnats où, sans être indiscutable, il a eu du temps de jeu. Puis, une relégation en Championship plus tard, il a cédé, comme Shaqiri, aux sirènes turques. Même si dans le cas de Hadergjonaj, on parle de foot. Il joue maintenant à Kasimpasa, club du ventre mou du championnat du pays de Fatih Terim.

Remplaçants : Michel Morganella, aka le philanthrope de Sierre qui cire actuellement le banc de Chiasso ; Timm Klose, autre grande escroquerie du foot suisse mais qui a au moins fait une carrière en club un peu décente.

Milieux (ou demis, comme dit grand-papa)

Milieu gauche : Marco Schönbächler

Marco Schönbächler, c’est le fidèle parmi les fidèles du FC Zürich. Une carrière débutée au bord de la Limmat en 2006 et qui présageait des belles choses… Mais qui n’a jamais décollé. En 2014, Petkovic l’appelle et lui offre deux bouts de matches, en amical en Pologne et en éliminatoires pour le Mondial face à la Lituanie. Puis, plus rien. Il faut dire qu’il connaît la relégation avec son club de cœur. Puis quelques matches avec les M21, avant de retrouver sa place… Puis de ne pas être prolongé l’an dernier ! Aujourd’hui, « Schönbi » se cherche donc un club. Avis aux amateurs donc : si vous entendez une équipe qui a besoin d’un milieu très moyen dans tout, il est dispo.

Milieu défensif : Alain Wiss

On va pas se mentir, même moi j’avais complètement effacé ce type de ma mémoire. Autant des Barmettler, des Schönbächler, on se dit « aaaaah mais oui, je le revois jouer, mal, tel ou tel match », autant Wiss, c’est le blackout complet. Bon en même temps, quand on se renseigne, on voit qu’il a bel et bien deux sélections, ce qui est plus qu’une bonne partie des joueurs de cet article. Mais que ces sélections, c’est une minute de jeu lors du mémorable 5-3 contre l’Allemagne en 2012 et quatorze lors d’un beaucoup plus oubliable Suisse-Roumanie en amical cinq jours plus tard. Et puis bon, quand on regarde son parcours en club, on comprend aussi pourquoi ce brave Wiss ne nous a pas marqué. Huit saisons à Lucerne, suivies de cinq à St-Gall, de deux à Altach, en Autriche, et d’une à Cham (ce qui est triste, à 31 ans à peine). Alors bon, mis bout à bout, il pèse quand même près de 300 matches de Super League. Mais il y en a plus de 200 à Lucerne, qui est probablement le club le moins sexy de Suisse et le moins suivi de ce côté de la Sarine. Et à St-Gall, il n’a pas non plus tout déchiré. Donc voilà, c’est ça Alain Wiss. Un milieu défensif, certainement assez solide pour la Super League mais que tout le monde a oublié. Souvenez-vous en au prochain mauvais match de Xhaka.

Milieu droit : Adrian Winter

Si vous ne vous en souvenez pas, pas de panique. Lui aussi a connu ses heures de gloire à Lucerne, entre 2011 et 2015, après une découverte du haut niveau à… Saint-Gall ! Aujourd’hui au FC Zurich (on retrouve souvent les mêmes dans cet article) après un passage totalement foiré à Orlando City, en MLS, Winter est, comme ses compères du milieu, loin d’être complètement nul. Mais quand même à des années lumières d’avoir le niveau pour être avec la Nati. Sa seule sélection fut, là encore, lors du match très oubliable de 2012 contre la Roumanie. On sent vaguement un destin lié avec Wiss. En tous les cas, ce match est quand même resté dans l’histoire pour être le seul à avoi vu Winter jouer avec Sommer. Vous en faites ce que vous voulez. On espère en tous cas que le commentateur de l’époque s’est fait plaisir avec un « Winter is coming » au moment de son entrée en jeu.

Remplaçant : Pirmin Schwegler, 262 matches de Bundesliga mais jamais le moindre impact avec la Nati.

Attaquants

Ailier gauche : Shani Tarashaj

Top ! Je suis un ancien junior de GC, parti en 2016 à Everton après une seule saison vaguement prometteuse mais avec une hype totalement démesurée. J’ai 5 sélections avec la Nati dont aucune en tant que titulaire mais surtout une minute jouée à l’Euro 2016 face à la Roumanie (!), le tout sans jamais convaincre. Je n’ai pas joué le moindre match en 4 ans avec Everton mais ai été prêté successivement à Francfort, GC et Emmen, le tout pour une petite quarantaine de parties disputées entre 2016 et 2020. Revenu ensuite au FC Zurich car cela m’est égal de rejoindre les rivaux du seul club qui a un tant soit peu peu cru en moi, j’y dispute depuis deux ans quelques matches de temps en temps avec les M21 en Promotion League histoire de me maintenir en forme. En résumé j’ai à peine une centaine de matches pro à 27 ans et je ne me suis jamais imposé sauf lors de ma seule bonne saison réalisée il y a plus de 7 ans. Je suis je suis je suis … ??? Shani Tarashaj !!!

Ailier droit : Dimitri Oberlin

Bon, lui, on est sûr que vous vous en souvenez. En fait vous vous souvenez sûrement du seul (très) grand match de sa carrière : le fameux Bâle-Benfica de 2017, marqué par un doublé et un assist de la future star Oberlin. On s’en souvient, s’être dit que la Nati avait enfin un super attaquant. Prier pour qu’il choisisse de representer la Suisse et non le Cameroun. On se souvient aussi avoir vu ses grands débuts face à la Grèce quelques semaines plus tard. Et puis, après, on ne sait pas trop ce qu’il s’est passé, mais on l’a tous perdu de vue. Alors pour information, après avoir logiquement perdu sa place de titulaire à Bâle, parce qu’Oberlin est quand même vraiment pas très bon en dehors du fait qu’il court vite, il est allé s’enterrer tour à tour à Empoli, au Zulte Waregem et à la deux du Bayern. Le tout pour 3 petits buts marqués en 3 ans avec ces équipes. Et puis, on a eu droit au retour du messie à Genève, où il est toujours aussi efficace. Mais bon, au moins il semble qu’il soit apprécié par les supporters.

Avant-centre : Milaim Rama

Lorsque l’on fait ce genre d’article, on en vient assez rapidement à se poser des questions assez inhabituelles. Par exemple, est-ce que c’est mieux d’être un bon buteur en 4ème division allemande ou d’être totalement inefficace en Super League ? Ou encore, est-ce que c’est mieux de jouer quasiment jamais mais de marquer quand on joue ou de jouer beaucoup mais en ayant des stats à chier ? Tout ça pour dire que choisir ces onze joueurs n’a pas été facile, spécialement pour le poste d’avant-centre. Parce qu’entre nous, ni Thomas Häberli, ni Albert Bunjaku, ni Albian Ajeti, ni André Muff n’est spécialement meilleur que Milaim Rama. Mais il ne fallait en garder qu’un, raison pour laquelle c’est l’ancienne gloire – chacun ses idoles – du FC Thoune qui a été retenu. C’est même le joueur de champ de cette liste avec le plus de sélections, puisqu’il culmine à sept ! Dont cinq minutes lors de l’Euro 2004, face à la France ! Une vraie star ! En dehors de la sélection, Rama a joué quasi toute sa carrière à Thoune, hormis deux ans d’infidélité à Augsburg et à Schaffhouse. Une fidélité à l’ancienne, car il n’est pas dans le futur, Rama. Il n’a pas cédé aux sirènes étrangères et n’est pas tombé dans ce panneau, Rama. C’est tout pour moi, bonne journée et merci.

Remplaçants : André Muff, qui ? ; Thomas Häberli, ma madeleine de Proust niveau joueur naze avec une seule cape ; Albian Ajeti, ou le mec qui était déjà pas bon à Bâle et qui a cru pouvoir s’imposer à West Ham.

Le 11 en image

 

Crédits photographiques :

Xherdan Shaqiri: Steindy/CC-BY-SA/Wikimedia Commons https://commons.wikimedia.org/wiki/User:Steindy 

A propos Joey Horacsek 84 Articles
Bon ça va, je vais pas vous sortir ma biographie

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5 Commentaires

  1. Vous êtes dur avec Hadergjonaj. Peut-être qu’il n’a pas le niveau pour être titu en EDS mais c’est un joueur solide avec une carrière plus qu’honorable. Je dirais que c’est typique le genre de joueur qui, comme beaucoup, aurait mieux fait de rester briller en Suisse plutôt qu’être anonyme à l’étranger.

    Schonbächler, il faut préciser aussi que si sa carrière a totalement décliné, c’est parce qu’il s’est fait les ligaments croisés alors qu’il était au meilleur de sa forme.

    Au niveau des avant-centre, vous avez oublié Ben Khalifa. Il y a beaucoup à dire sur lui.

    • Pour Hadergjonaj, je dis pas que c’est le pire joueur du monde, simplement qu’il n’avait pas le niveau pour la Nati. On est donc d’accord 😉

      Pour Schönbächler, je peux admettre que la blessure ne l’a pas aidé. Mais mine de rien, on n’a pas eu tant de tocards que ça au milieu de terrain.

      Pour Ben Khalifa, vous pouvez cliquer sur le lien que j’ai mis dans mon commentaire précédent, je l’avais déjà taillé il y a quelques temps

      • Ouais, en effet. J’avais pas cliqué sur le lien mais vous avez épinglé les noms que j’avais en tête.

        Après, pour continuer avec Haderdjonaj, à l’époque, c’était pas idiot de le sélectionner. Il montait en puissance avec YB et commençait à toquer à la porte. La Suisse a toujours galéré pour trouver des latéraux potables. Perso j’y croyais donc ça me fait mal de le voir dans cette compo.

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