Neuch’ : attelle et Xanax

Au programme de ce week-end, un petit derby entre le LS version Ineos et… le LS d’il y a 15 ans. Car oui, le Xamax de Jeff Collet ressemble comme deux gouttes d’eau au club qu’il avait façonné à Lausanne entre 2007 et 2013 avec son binôme Alain Joseph. Absence de directeur sportif, recrutement approximatif, moyens limités, etc. Il était donc intéressant de savoir si le club de la capitale olympique version 2022-2023 était meilleur que son soi du passé.

Le match en deux mots

Match piège :

L’obstacle Xamax (en rouge) a été franchi avec succès :

L’homme du match

Brighton « Le Magnifique » Labeau.

Le serial buteur du LS a inscrit son 14ème but du championnat face à Xamax. Surtout, il aura remis son équipe dans le match en reprenant victorieusement de la tête un bon centre de Schwizer. Pourtant, au départ de l’action, il est pris en tenaille entre deux défenseurs. Mais, au final, il parvient toujours à se faufiler dans un trou de souris pour prendre le dessus sur ses adversaires. À l’image de ce but, il n’a besoin que d’une demi-occasion pour marquer.

Mais résumer Labeau à son seul talent de finisseur serait réducteur. Car en plus d’être un buteur hors-pair, il épate par sa combativité, son abnégation et son pressing qui lui permettent de gêner constamment la relance adverse. De plus, il se montre extrêmement habile dans les airs et dans le jeu dos au but.

Bref, c’est la classe. Honnêtement, on n’avait pas vu un joueur aussi complet au LS depuis Emil Lyng.

La buse du match

Il y en a plusieurs du côté neuchâtelois. En réalité, les mecs font un peu tout à l’envers :

Fabio Saiz porte le numéro 6.

Balaruban fait du foot, alors qu’il était prédestiné à la gymnastique rythmique.

Mirza Mujcic est toujours aux abonnés absents :

Z’avez pas vu Mirza ? Non, il est encore blessé !

Zachary Athekame n’a plus que ses yeux pour pleurer :

Il en profitera également pour faire une cure de désintox.

Nikki Havenaar n’a pas la banane. On en veut pour preuve sa relance catastrophique qui amène le deuxième but lausannois.

Et le meilleur pour la fin : Brahima Ouattara. L’attaquant prodige de Souleymane Cissé a réussi l’exploit d’être encore plus transparent à Xamax que sur le front de l’attaque du LS. Au point de complètement se volatiliser durant la trêve hivernale. Sans donner le moindre signe de vie et en laissant son appartement dans un état lamentable, selon les dires de son (ancien) président.

Brahima « Woah, t’as raté l’avion ».

Même leur nom de stade est une aberration. Car cette belle équipe de bras-cassés évolue à la Maladière. Alors qu’ils le sont encore aujourd’hui.

Le tournant du match

À choix, le changement de système de jeu opéré par Magnin depuis quelques matches avec ce passage en 4-5-1 .

Ou, surtout, l’engagement d’un coach mental durant la trêve hivernale. Durant la première partie de saison, le LS n’avait jamais réussi à renverser un match après avoir été mené au score. Depuis la reprise, il y est parvenu par deux fois. Tout d’abord contre Stade Lausanne Ouchy, puis contre Xamax. À chaque fois menée rapidement 1-0, la troupe de Ludo est parvenue à recoller promptement avant de passer l’épaule.

Merci donc au Dr Christian Uhl, qui, sans faire de vague, a sorti le LS de la houle.

Le geste technique du match

Le mercato hivernal du LS. C’est assez rare ces dernières années pour être souligné, mais le recrutement semble être une belle réussite. Sans tout chambouler, Magnin et son staff sont allés chercher un joueur par ligne, en plus d’un psychologue du sport.

Au milieu, Antoine Bernede semble doté d’une technique et d’une vision du jeu au-dessus de la moyenne. Il débarque en plus avec une mentalité de guerrier et s’est très vite mis au diapason. Cerise sur la gâteau, il inscrit son premier but d’une frappe magnifique.

En défense, Chris Kablan a fait des entrées solides et convaincantes, avec de belles percées offensives.

En attaque, on attend de voir si Aliou Baldé amènera avec lui un rayon de soleil. En tout cas, Ineos a fait l’effort financier (on parle d’un transfert à 1 million) pour compléter un secteur offensif quantitativement très léger. Avant cette signature, le LS ne comptait en effet que deux véritables attaquants dans ses rangs (Labeau et Turkes), dont un revenant de plus de deux ans de blessure.

Un renfort qui ne sera donc pas de trop. Jouer toute une deuxième partie de championnat avec seulement deux joueurs offensifs aurait été suicidaire. Un peu comme disputer une Coupe du monde avec uniquement deux latéraux de métier. Mais personne n’est assez bête pour faire ça.

À noter également que le club a même réussi à se débarrasser en douce d’Elton Monteiro. Le longiligne défenseur a signé au Vietnam, dans le club de Cong An Ha Noi FC. Remarque, il ne sera pas trop dépaysé, lui qui a l’habitude de se prendre des jaunes (blague sponsorisée par Michel Leeb).

Le geste pourri du match

Prêter un mec à une autre équipe pour qu’il te plante un but et célèbre sans retenue. C’est le bel exploit qu’a réussi le LS avec Marvin Spielmann. Déjà qu’il en foutait pas une quand il jouait pour Lausanne. Il passait tout son temps à se traîner comme un zombie sur le terrain et à se jeter par terre au moindre contact pour y rester de longues minutes en se tordant de douleur, tel le Neymar du pauvre.

Une question me taraude quand même l’esprit. À quel moment on ne met pas une clause dans le contrat pour qu’il ne joue pas contre le club auquel il appartient ? Ou alors on s’est juste dit qu’il était trop nul pour marquer contre nous ?

Du coup, je l’ai senti venir gros comme une montagne :

20h51 : entrée en jeu de Spielmann. 20h57 : but de l’homme jouet.

Du coup pour répondre à ma question : pas besoin de le rappeler. Qu’il reste à Xamax pour célébrer ses goals en 1ère ligue.

Le chiffre à la con

297.

Comme le nombre de fautes commises par le LS avant cette rencontre. Ce qui en fait l’équipe la plus assassine de Suisse. Du moins pour ce qui est de la LNA et LNB. Car on ne doute pas une seule seconde que ce chiffre de 297 correspond au quota par match de certains clubs du bas fond de cinquième ligue.

Quoi qu’il en soit, c’est Brighton Labeau qui récolte la palme du découpeur numéro 1 de la Suisse Football Ligue avec 40 kills à son actif. Mais là-aussi, je suis sûr que le latéral droit de la II du FC Tolochenaz fait bien mieux en un seul match.

L’anecdote

Le saviez-vous ?

L’origine du mot Xamax vient du prénom de l’un des fondateurs du club : Max Abegglen. Du coup, ils ont simplement pris son prénom en verlan pour en faire un palindrome. C’est bien dommage que le mec ne s’appelait pas Yak, ça marchait aussi et c’était vachement plus drôle. En plus, ça les aurait aidé à moins prendre l’eau.

La rétrospective du prochain match

Dimanche prochain à la Tuilière, c’est un duel face à Bellinzone qui attend le LS.

Et Magnin peut déjà commencer à se creuser la tête pour composer son milieu de terrain. Car la bataille pour obtenir une place de titulaire s’annonce rude (pas le joueur de tennis, hein). En effet, avec le retour de Kukuruzovic et la signature cet hiver de Bernede, il y a désormais du beau monde sur la liste : Custodio, Sanches, Gaudino, Okuka, Zukit. Six joueurs pour trois places. Un joli problème de riche à résoudre pour le coach. On espère simplement que ça ne va pas se décider au jeu des chaises musicales. Car à ce petit jeu là, Sanches part avec un train de retard.

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