À quelques jours du coup d’envoi de la neuvième édition de la Coupe du monde féminine de football, nous vous présentons les forces en présence. Aujourd’hui, place au groupe B, entièrement composé de reliques de l’Empire britannique.
Les stars
Sam Kerr. La seule joueuse en-dehors de Megan Rapinoe et Alex Morgan que les footix du monde entier ont une chance de connaître, notamment grâce au fait que sa bobine se soit retrouvée sur la couverture du jeu FIFA 23 avec celle de Kylian Mbappé. C’est vrai que 63 goals en 120 sélections, c’est pas mal, même si ça ne vaut pas ses 83 réussites en 103 apparitions avec Chelsea.
Vous n’êtes pas d’accord ? Sam doesn’t Kerr.
La présence d’Asisat Oshoala dans ce groupe nous oblige à mettre cette rubrique au pluriel. L’attaquante nigériane du Barça n’a pas encore de couverture de jeu vidéo à son palmarès, mais trois CAN euh pardon CAF (la Coupe d’Afrique des N… euh Féminine), deux Champions Leagues, quatre Liga, trois Coupes de la Reine, une FA Cup et cinq titres de footballeuse africaine de l’année (entre autres) devraient faire l’affaire.
Même si Daniel Balavoine ne l’aurait pas reniée, on peut surtout compter sur elle pour semer l’Asisat-nie dans les défenses adverses.
La joueuse préférée de la rédac’
Katie McCabe. La milieu de terrain d’Arsenal joue le rôle de Roy et Robbie Keane (qui ne sont a priori ni frères ni cousins) en leur temps, l’arbre de haut niveau qui cache une forêt de trèfles irlandais de seconde zone.
« Comment ça Carton-Rouge n’a pas encore trouvé de jeu de mots à faire sur mon nom ? »
La magnitude sur l’échelle du groupe de la mort
4/10. On ne voit pas bien ce qui pourrait empêcher les triples quart-de-finalistes australiennes en Coupe du monde et les championnes olympiques canadiennes de sortir de ce groupe. On demandera quand même à Chat GPT ce qu’il en pense à tout hasard. D’autant qu’on vous avoue qu’on n’est pas certain de la réelle portée des 11 (!) titres des Super Falcons nigérianes (il y a donc plusieurs sortes de volatiles en dehors des aigles au Nigéria) en Coupe d’Afrique des Nations à ce jour. Notre incompétence crasse en termes de football africain devrait être quelque peu corrigée d’ici la fin de cette Coupe du monde.
Le surnom classé au patrimoine immatériel de l’UNESCO
Les Matildas, nom tiré d’une bush ballad australienne du XIXème siècle, officieux second hymne national des lieux. Écoutez plutôt:
On vous met la version country de Slim Dusty, aussi connu pour « A Pub With No Beer » (😱😱😱).
Cette nouvelle appellation est le vainqueur d’une compétition organisée en 1995 par la fédération pour trouver un successeur à l’étiquette de Female Socceroos. Pour la petite histoire, les joueuses n’étaient pas fans du changement et ont mis des années à l’adopter. Les sponsors ont eu moins de difficulté à le faire puisque le surnom en question a même obtenu un naming digne d’un stade du XXIème siècle: les Commonwealth Bank Matildas. Remarquez, on déconne, mais le Securitas Swiss Team existe déjà en Piqué et BJK Cups en tennis…
Allez, on ne résiste pas non plus à vous dire que la sélection M20 du Nigéria s’appelle les Falconets, alors que les M17 ont hérité du titre de Flamingoes. De quoi enfin prendre son envol au niveau mondial en 2023 ?
La minute droits des femmes sponsorisée par Visit Saudi™
En 1999, les Matildas, toujours largement ignorées au profit de leurs collègues masculins, ont décidé de sortir un calendrier dans le plus simple appareil (les photos, pas le calendrier qui était assez prude pour sa part dans son habit de papier) histoire d’attirer un peu l’attention. 40’000 exemplaires vendus plus tard, on n’est pas 100% sûr que tout le monde ait compris le véritable message, mais ça aura au moins eu le mérite de lever des fonds pour une sélection qui jouait plus ou moins gratuitement et s’entraînait avec les vieux équipements de l’équipe masculine jusqu’alors.
1999. Bon. On conçoit (presque), c’était il y a longtemps.
En 2017 (deux mille dix-sept), l’Irlande a pour sa part menacé de boycotter un match à domicile si sa fédération n’améliorait pas ses conditions de travail (pas de compensation financière pour les joueuses amateurs de l’équipe, survêtements partagés avec les équipes de jeunes, devoir se changer dans les toilettes des aéroports). Voilà un constat qui vous rend sobre instantanément, même dans la patrie de la Guinness.
La déchirure des ligaments croisés présentée par Sergio Ramos
Pas de blessure majeure à annoncer (on ne sait pas quel est l’abruti qui a eu l’idée de cette rubrique), du coup on va vous parler des ligaments probablement usés de Christine Sinclair, capitaine canadienne de 39 ans, 322 sélections et 190 goals (record hommes et femmes confondus). Seuls la Brésilienne Marta et CR7 ont également marqué lors de 5 Coupes du monde différentes. Si le conflit entre Canada Soccer et ses joueuses au sujet de l’inégalité salariale sur fond de coupes budgétaires est résolu d’ici là, on pourrait bien la voir jouer son sixième Mondial.
Kadeisha Buchanan, Allysha Chapman, Stephanie Labbé et Christine Sinclair à Tokyo 2020.
Bon, si on cherche vraiment, la défenseuse Aussie de l’Olympique lyonnais Ellie Carpenter s’est retrouvée sur le flanc pendant 8 mois entre mai 2022 et février 2023 à cause de cette fameuse blessure, hantise absolue du foot féminin. Mais comme le fameux Joseph Carpenter il y a fort longtemps, rien Na(za)reth Ellie. Celle qui partage un prénom avec l’héroïne de The Last of Us a décidément toutes les raisons d’être increvable.
Ellie est là.
L’instant dyslexie parrainé par la Fédération internationale des logopédistes
Comme bizarrement personne ne s’appelle Siobhán du côté irlandais, on se contentera de la Canadienne Jordyn Huitema et de l’entier du contingent nigérian pour donner des cauchemars aux commentateurs francophones. Bon OK, Áine O’Gorman et Aoife Mannion ne constitueront pas non plus des parties de plaisir phonétiques.
Jordyn Neufema.
Le pronostic de Chat GPT
Figurez-vous que « les trois équipes ont des capacités et ont des forces et faiblesses uniques ». Wow, merci. On nous parle de l’attaque australienne, de la défense canadienne (Kadeisha Buchanan, ses deux médailles olympiques et ses cinq Ligues des Champions nous viennent immédiatement à l’esprit) et du fait que le Nigeria pourrait être un dark horse dans cette compétition. Bande de racistes, va. On arrive même à être diplomatique avec l’Irlande et son 32ème rang FIFA. Bref, « les équipes devront être bien préparées et jouer au maximum de leurs possibilités pour gagner des matches ». Ben oui, « en football, tout peut arriver ». No shit, Sherlock.
Crédits photographiques:
Sam Kerr: LittleBlinky/CC0/Flickr https://www.flickr.com/people/184624454@N06
Asisat Oshoala: Steffen Prößdorf/CC0/Wikimedia Commons https://commons.wikimedia.org/wiki/File:2019-05-18_Fußball,_Frauen,_UEFA_Women%27s_Champions_League,_Olympique_Lyonnais_-_FC_Barcelona_StP_1173_LR10_by_Stepro.jpg
Katie McCabe: RTE Sport/CC0/Wikimedia Commons (image à partir d’une capture d’écran YouTube) https://www.youtube.com/channel/UCH_7bF90ySEVfWLXtn9HlWA
Canada: Douglas O’Brien/CC0/Flickr https://www.flickr.com/people/95969344@N00
Ellie Carpenter: LittleBlinky/CC0/Flickr https://flickr.com/photos/184624454@N06/51556665294
Jordyn Huitema: Noah Saltzman/CC0/Wikimedia Commons https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Jordyn_Huitema.jpg
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