Coupe du monde 2023: Présentation du groupe C

À quelques jours du coup d’envoi de la neuvième édition de la Coupe du monde féminine de football, nous vous présentons les forces en présence. Aujourd’hui, place à un groupe C qui se veut paritaire au niveau des continents représentés.

La star

Alexia Putellas. Vous connaissez beaucoup de joueuses qui ont remporté un Ballon d’Or, un prix de joueuse FIFA de l’année et un prix de joueuse UEFA de l’année en étant blessée depuis le printemps précédant la remise de ces trophées de fin d’année ? Eh bien c’est ce qui est arrivé à la native de Mollet del Vallès (une ville bien en jambes) en 2022, et ce malgré la décevante élimination de l’Espagne en 1/4 de l’Euro en son absence. On parle déjà d’elle comme d’une des plus grandes joueuses de tous les temps en plus d’être une icône absolue dans sa Catalogne natale.

Attention de ne pas aller droit dans le mur quand même.

La joueuse préférée de la rédac’

Aitana Bonmatí. Encore une Catalane de souche qui évolue au Barça. Le clubisme ne se serait donc pas encore totalement éteint sur l’autel du pognon ? Bon, vous nous direz que c’est probablement plus confortable pour un portefeuille lambda amateur de douillets billets verts de faire ça à Barcelone que sur l’Île de Madère. Formée au centre de la Masia, plus de 10 ans au club, MVP de la finale de Champions League en 2021, étudiante en sport à l’uni à ses heures perdues, que demander de plus ? Une bonne Coupe du monde et on l’invite au prochain apéro au Bamee, elle l’aura mérité.

Les adversaires qui voudront lui subtiliser le cuir (salut Yannik !) devront se lever de Bonmatí. Mais quel jeu de mots misérable, on a honte.

La magnitude sur l’échelle du groupe de la mort

🚨 Statistiques pédantes pour briller en société 🚨

7/10. Les Copper Queens (Reines de Cuivre) de Zambie – dont le premier match date de 1994 – seront précédées par l’euphorie d’être la première nation africaine sans accès à la mer (hommes et femmes confondus) à se qualifier pour une Coupe du monde. La présence de la légende de 37 ans Shirley Cruz (ex-OL et PSG notamment) – dont c’est la dernière saison – avec le Costa Rica pourrait booster son équipe une dernière fois. L’Espagne, favorite logique au vu des résultats récents, sera probablement encore sous les effets d’une amputation multiple (on vous explique ça tout soudain). Le Japon, voilà qui surprendra le fan de foot masculin, débarquera quant à lui avec le CV ronflant d’un champion du monde (2011), vice-champion olympique (2012) et du monde (2015), succès personnifiés par les doyennes Mana Iwabuchi et Saki Kumagai. Autant vous dire que ce groupe risque d’être une bouteille à encre.

Être prêtée à Tottenham par Arsenal, voilà qui n’est pas banal ! « Man(n)a from heaven ! » se seraient exclamés certains fans des Spurs.

Le surnom classé au patrimoine immatériel de l’UNESCO

Nadeshiko Japan. Yamato nadeshiko est une métaphore florale qui désigne « la personnification d’une femme japonaise idéalisée » ou « l’incarnation de la beauté féminine pure » selon notre pote Wikipédia. Mais sinon pas de pression, hein.

« Alors, on a enfin mis la main sur l’abruti qui nous a trouvé ce surnom débile ? »

La minute droits des femmes sponsorisée par Visit Saudi™

Nos excuses d’avance: vous pouvez probablement oublier à peu près tout ce qu’on vous a raconté sur l’Espagne jusqu’ici. Vous allez comprendre.

Commençons par le début, histoire de planter le décor. Selon le quotidien AS, relayé par SoFoot (entre autres), les arbitres du championnat espagnol nouvellement professionnalisé avaient décidé de faire grève lors de la première journée de la saison dernière pour protester contre leurs conditions de travail pour le moins précaires. Jugez plutôt: un(e) arbitre principal(e) gagnait 300 euros par match à ce moment-là, un(e) assistant(e) 172 et un(e) quatrième arbitre 80. On ne demandait ni plus ni moins que de quadrupler ces sommes (ce qu’on a fini par obtenir). La ligue, dans toute la noblesse et le respect du supporter en déplacement qui la caractérise, a quant à elle décidé de n’annuler les matches qu’au compte-goutte, 15 minutes après le coup d’envoi prévu en cas de no show du directeur (ou de la directrice) de jeu. Ah, au fait: chez les hommes c’est 4000 euros par rencontre selon Marca.

Autre contexte, autre grève (qui risque d’avoir un léger impact sur le visage de l’escouade qui se rendra en Océanie): en octobre, 15 joueuses (dont Bonmatí, Caldentey et plusieurs autres éléments majeurs) ont claqué la porte de la Roja pour préserver leur santé mentale et n’ont pas porté la tunique écarlate depuis. À l’instar de leurs collègues françaises, les signataires d’un e-mail envoyé à la Fédération espagnole ont demandé la tête de leur sélectionneur Jorge Vilda. Les instances dirigeantes ne sont pas rentrées en matière, Vilda est toujours en poste et cet article risque de contenir pas mal d’infos inutiles au sujet de joueuses non concernées par le Mondial des antipodes… De rien.

La déchirure des ligaments croisés présentée par Sergio Ramos

On va être obligé de vous reparler d’Alexia Putellas puisque c’est la victime récente la plus célèbre de cette maudite rupture des ACL. Bon, mais elle sera complètement rétablie pour la Coupe du monde, non ?

Vous dites ? Il y a un seizième nom en appui de la mutinerie mentionnée ci-dessus ? Comment ? Un numéro 11 et deux Ballons d’Or à son nom ? Ah… Non, il n’y a pas à dire, cet article est décidément d’une utilité redoutable pour qui veut suivre le parcours de l’Espagne le mois prochain. Oui, vous nous féliciterez plus tard.

⏰ UPDATE DE DERNIERE MINUTE ⏰

Le 12 juin dernier, la pré-liste des sélectionnées pour le Mondial a été rendue publique. Et malgré le vœu de 12 des signataires du fameux e-mail de réintégrer la sélection, notre ami Vilda, bien rancunier pour le coup, a dû se dire un truc du genre « too little, too late » et n’a rappelé que… 3 des instigatrices de la mutinerie: Mariona Caldentey, Aitana Bonmatí et Ona Batlle. Alexia Putellas sera elle aussi bel et bien de la partie. Ouf, notre article est sauf. 

L’instant dyslexie parrainé par la Fédération internationale des logopédistes

Mariona Caldentey. On imagine que c’est comme ça qu’on dit « chaud » en espagnol avec un accent anglophone. Voilà, c’est tout pour nous. Promis, ces lignes ne font pas partie des raisons qui auraient pu mener à la défection définitive de Mariona sous les drapeaux.

« – Vous aviez déjà lu une vanne aussi naze ? – Non, c’est une première pour moi. »

Le pronostic de Chat GPT

Il devient de plus en plus flemmard, machin. Cette fois il nous conseille vivement de nous tenir au courant des performances des équipes précitées entre maintenant et le début du tournoi plutôt que de se livrer au jeu des pronostics. Quelle insolence !

 

Crédits photographiques :

Alexia Putellas : Manuel C./CC0/Wikimedia Commons https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Alèxia_Putellas_mural_163033.jpg

Aitana Bonmatí: Steffen Prößdorf/CC0/Wikimedia Commons https://commons.wikimedia.org/wiki/File:2019-05-18_Fußball,_Frauen,_UEFA_Women%27s_Champions_League,_Olympique_Lyonnais_-_FC_Barcelona_StP_1146_LR10_by_Stepro.jpg

Mana Iwabuchi: FutbolFoto/CC0/Wikimedia Commons https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Iwabuchi-JPNCAN-2019.jpg

Japon: Christopher Johnson/CC0/Flickr https://www.flickr.com/photos/42774464@N03/7757937016

Mariona Caldentey: Steffen Prößdorf/CC0/Wikimedia Commons https://commons.wikimedia.org/wiki/File:2019-05-18_Fußball,_Frauen,_UEFA_Women%27s_Champions_League,_Olympique_Lyonnais_-_FC_Barcelona_StP_0045_LR10_by_Stepro.jpg

A propos Raphaël Iberg 174 Articles
"Chaque matin on prend la plume parce que l'on ne peut plus faire autrement sous peine de malaise, d'inquiétude et de remords." Maurice Leblanc

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