Coupe du monde 2023: Présentation du groupe D

À quelques jours du coup d’envoi de la neuvième édition de la Coupe du monde féminine de football, nous vous présentons les forces en présence. Aujourd’hui, place au groupe D des Lionesses championnes d’Europe.

La star

On allait machinalement vous sortir le nom de Keira Walsh, son transfert record (400’000 £, c’est-à-dire probablement le prix des amuse-bouche quand Neymar s’offre un resto) de City au Barça l’été dernier et son rôle de plaque tournante du jeu de la Perfide Albion. Mais ça aurait été trop facile. Et à CR on aime autant la facilité que n’importe quel collectif sportif valaisan.

Vous savez Keira en finale cette année ?

Si Wiegman était un homme chauve, ce serait rigolo.

La véritable vedette de ce groupe ne se trouve pas sur le terrain. En effet, la sélectionneuse néerlandaise des Lionnes, Sarina Wiegman mérite ce titre plus que quiconque. Aussi obstinée que Köbi Kuhn (avec les résultats en plus) dans son alignement immuable pendant l’Euro, son CV lui donne raison même dans ses choix les plus obscurs: championne d’Europe 2017 et finaliste de la Coupe du monde 2019 avec les Pays-Bas, encore championne d’Europe en 2022 avec l’Angleterre et meilleure coach du monde en 2017 et 2020. Tout est très simple avec Sarina:

Un XI est un XI, point (même si une titularisation de Hemp aurait été souhaitable et on imagine qu’un des deux 21 est le 22…).

Les joueuses préférées de la rédac’

Alessia « Jean-Jacques » Russo. Tiens, d’ailleurs, ça nous fait penser qu’on a une confession. C’était le 26 juillet dernier à Sheffield. La native de Maidstone (qui est pour sa part faite de chair et d’os) marquait le 3-0 en demi-finale de l’Euro contre la Suède d’une talonnade qui allait valoir à son auteur (auteure ? autrice ? auteurice ? Oh et puis démerdez-vous après tout*) le prix de but du tournoi et une nomination au Prix Puskás dédié au goal le plus spectaculaire de l’année. On y était. Joker de luxe l’été dernier, ses 11 buts en 22 sélections en ont fait une titulaire (presque) indiscutable sous les drapeaux. Ça suffit ou on doit s’expliquer plus que ça ?

Arsenal est d’ailleurs d’accord avec nous puisqu’il a essayé à deux reprises d’arracher l’avant-centre à son rival Manchester United en janvier pour un montant qu’on dit plus élevé que le record mondial susmentionné. Sans succès. … Euh enfin sans succès jusqu’au 30 juin, date de la fin du contrat de Russo dans le nord-ouest. C’est vrai que c’est finalement plus pratique de l’acquérir gratuitement. On en conclura que ça valait probablement le coup à court terme pour les Mancuniennes avec une première qualification pour la Women’s Champions League, mais que ça risque de sentir le Russi sur le long terme.

*Oui, on a déjà fait cette vanne, et on la refera autant de fois qu’il faudra tant qu’on ne nous aura pas dit quelle version de ce maudit terme utiliser.

Alessia applaudit déjà CR pour sa couverture de l’événement, c’est trop aimable.

Lauren James. On vous en parle depuis un moment déjà. Regardez un match de la section féminine de Chelsea, n’importe lequel. Dirigez votre regard vers l’aile droite des Blues. Repérez la seule joueuse qui enchaîne passements de jambes et gri-gris comme s’il n’y avait pas de lendemain sans avoir l’air d’y toucher avant de prendre de vitesse son adversaire comme si c’était l’évidence même. Dites-vous qu’elle n’était pas née quand les deux tours du World Trade Center de New York sont tombées il y a bientôt 22 ans et pourtant elle a déjà revêtu les tuniques d’Arsenal, Manchester United et donc Chelsea en 5 ans de carrière. On vous le promet solennellement ici, le moment où Reece James sera présenté comme le frère de Lauren et non plus l’inverse est proche.

On espère également que ces deux dames auront bientôt la bonne idée de jouer dans le même club parce que supporter ~~United~~ Arsenal ET Chelsea c’est quand même un peu bizarre.

Lauren du dribble en action.

La magnitude sur l’échelle du groupe de la mort

6/10 avec un favori clair, une lutte à 3 et une formation décrochée, un peu comme dans le groupe A. Chat GPT vous en dit plus tout à l’heure.

Le surnom classé au patrimoine immatériel de l’UNESCO

Les joueuses chinoises répondent au doux… euh enfin au nom piquant de Roses d’Acier. On manie toujours aussi bien l’euphémisme du côté de la République Populaire de Chine (dont le président a été réélu à l’unanimité des voix du parti unique – et à la surprise générale il faut bien le dire – au parlement en mars). Attention de ne pas trop arroser pendant le tournoi.

La minute droits des femmes sponsorisée par Visit Saudi™

On a failli oublier de vous en parler: Haïti fait aussi partie de ce groupe et vient de se qualifier pour sa première Coupe du monde, emmené par la jeune et prometteuse Melchie Dumornay. Comme elle, beaucoup de joueuses haïtiennes évoluent en France. Au nom de la solidarité entre instances footballistiques francophones, le président de la Fédération haïtienne, en poste depuis 23 ans, a décidé de se comporter exactement comme son ex-collègue hexagonal. Ambiance.

Malgré le contexte extra-sportif extrêmement difficile sur l’île d’Hispaniola, on espère que leur sélectionneur français enlèvera au moins une ou deux Delépine du pied de ses joueuses pour leur faciliter la tâche. Même si elles ne jouent pas forcément le (Sherly) Jeudy.

La déchirure des ligaments croisés présentée par Sergio Ramos

Celle de Beth Mead. L’absence de la meilleure joueuse, meilleure buteuse et meilleure pourvoyeuse d’assists de l’Euro 2022 et deuxième au classement du dernier Ballon d’Or fait très mal à Arsenal depuis 7 mois. Un manque qui risque de nettement – et paradoxalement – moins se faire sentir en équipe nationale, tant la profondeur du banc anglais est impressionnante…

C’est effectivement plus facile avec deux genoux.

… pardon, ETAIT impressionnante. C’était avant la blessure (encore ces maudits ACL) de la capitaine Leah Williamson (forfait pour la Coupe du monde) en avril en championnat et celle, moins grave a priori, du pilier défensif Lucy Bronze (elle est déjà de retour) lors du match aller de la demi-finale de Champions League du Barça face à Chelsea.

Les sourires sont quelque peu figés outre-Manche…

Et ça c’était avant qu’on apprenne que la blessure contractée par Fran Kirby en février allait nécessiter une intervention chirurgicale en mai et une période de convalescence importante (sans détails supplémentaires, on parie que bientôt on parlera de blessure « au haut/bas du corps » aussi en foot ?). La meilleure buteuse de Chelsea de tous les temps n’en est malheureusement pas à son coup d’essai puisqu’elle avait souffert d’une péricardite en 2020, ce qui avait failli mettre fin à sa carrière. Impossible de l’accuser de ne pas mettre de cœur à l’ouvrage en tout cas.

Pour être totalement Fran, tout cela fait bien mal au Kir(by). Ouais, c’est pas notre meilleure celle-là.

Hein ? On oublie de parler de Millie Bright ? Juste. Celle qui va porter le brassard habituellement dévolu à Williamson en Australie et en Nouvelle-Zélande est aussi sur le flanc depuis le match aller de Chelsea face à l’OL en quart de finale de WCL, mais elle sera bien du voyage.

The future is Bright, the future is orange. On va peut-être se prendre une veste avec cette vanne de boomer…

Bon, on a complètement snobé les Danoises jusqu’ici, non ? On vous parle donc vite fait d’une de leurs blessées, qui a pu rejouer avec Chelsea fin avril après 5 mois d’absence (et se faire transférer au Bayern à peu près 15 secondes plus tard): Pernille Harder, fleuron du football danois et ancienne détentrice du record du transfert le plus onéreux de l’histoire pour son passage de Wolfsburg à Stamford Bridge en 2020. Son slogan est d’ailleurs exactement le même que celui de Boxer dans Animal Farm: « I will work Harder. » Ses adversaires sont averties.

Sur le chemin de la finale de l’Euro 2017 (perdue face à la Hollande).

P.S. Si vous regardiez Wimbledon à la télé samedi et que vous vous demandiez qui étaient toutes ces jeunes femmes dans la Royal Box, vous avez dans cette rubrique trois des noms qui vous manquaient (vous aviez évidemment reconnu Billie Jean King et Gary Lineker par contre).

L’instant dyslexie parrainé par la Fédération internationale des logopédistes

La sélection chinoise dans son entier vaudra sûrement le détour dans cette rubrique. C’est probablement là qu’on regrettera que le duo Nelson Monfort – Philippe Candeloro (probablement assisté de Thierry Roland en direct de l’autre monde et scripté par Michel Leeb) ne se soit jamais intéressé au foot féminin.

Il faudra également éviter de pouffer au moment de mentionner Chelsea Surpris, Betina Petit-Frère et Nérilia Mondésir au sein du contingent des Grenadières haïtiennes.