Coupe du monde 2023: Présentation du groupe E

À quelques jours du coup d’envoi de la neuvième édition de la Coupe du monde féminine de football, nous vous présentons les forces en présence. Aujourd’hui, on se lance dans le « groupe de la vie », chantre du pacifisme universel, avec la présence des USA, du Vietnam et d’un agent Oranje.

La star

Alex Morgan. Oui, c’est la partie footix de base de cet article, tant la réponse est évidente. Draftée en première position à la fin de sa carrière universitaire (putain, ça fait du bien d’utiliser ce genre de vocabulaire en parlant de soccer !) en 2011, lauréate de deux Coupes du monde et deux médailles olympiques avec les USA (204 sélections, 121 buts), une Champions League (triplé avec Lyon cette année-là) et deux titres de championne des Etats-Unis (entre autres), le palmarès de la Californienne est plus fourni que celui des trois autres formations du groupe combinées. Allez, on exagère juste un peu, les Pays-Bas c’est pas mal non plus. Elle sera qui plus est co-capitaine de sa sélection avec Lindsey Horan dès le 20 juillet.

Ils sont tous Morgan de toi. En même temps, quoi de plus normal quand on a grandi dans une banlieue de LA modestement nommée Diamond Bar ?

La joueuse préférée de la rédac’

Alors c’est très simple, on n’en a pas vraiment. Du coup on a jeté notre dévolu sur la seule représentante de notre championnat, Inês Pereira, gardienne portugaise du Servette FC Chênois Féminin. Il en coûte énormément à votre serviteur vaudois d’ajouter qu’elle est donc actuellement titulaire de la Coupe de Suisse, même s’il se rappelle non sans plaisir qu’elle a aussi perdu deux fois consécutivement en finale des playoffs (le Mal Suprême pour les footeux européens) face au FC Zurich. Ouais, en fait même pas, on les aime bien les joueuses de la seule équipe romande digne de ce nom.

USA-Portugal (3-0) en 2019. Si la seule photo libre de droits potable qui existe de la portière lusitanienne n’est pas un mauvais présage, on ne s’y connaît pas.

La magnitude sur l’échelle du groupe de la mort

3/10. Les deux places en huitièmes de finale semblent d’ores et déjà acquises pour les USA et la Hollande. La chance insolente de la Seleção das Quinas, qualifiée pour l’Euro à la dernière minute grâce au retrait forcé de la Russie l’année dernière, semble être son ajout majeur pour brouiller les cartes alors que le Vietnam n’a aucune référence à ce niveau (leur premier match international date d’ailleurs de 1997).

À CR(7), on soutiendra le Portugal pour une seule et bonne raison: on a regardé la vidéo promotionnelle de la Selecção et c’est très, très dur de ne pas devenir instantanément fan (on a même dû lutter pour ne pas créer un compte à la BPI dans le même élan).

« I wanna quit the bank !!! »*

P.S. Comme le United States Women National Team (USWNT) ne se prend pas pour la queue de la poire, Fox Sports a aussi prévu une petite vidéo promo pas condescendante du tout envers le reste du monde. Faites-vous plaisir par ici.

*Vanne uniquement accessible aux boomers de notre espèce, rivés à leur tube cathodique entre 1994 et 2004.

Le surnom classé au patrimoine immatériel de l’UNESCO

Les Những Nữ Chiến Binh Sao Vàng. Vous l’aurez facilement traduit par vous-mêmes, on parle ici des Golden Star Women Warriors. Un sobriquet qui est d’ailleurs, comme bien des choses, vachement plus classe en français: les Femmes Guerrières de l’Etoile Dorée. On dirait une attaque dans la traduction française de Ken le Survivant. Voilà qui aura au moins le mérite de clarifier une chose: toutes les femmes ne viennent donc pas de Vénus.

La minute droits des femmes sponsorisée par Visit Saudi™

Impossible de ne pas mentionner Megan Rapinoe ici. La future retraitée, joueuse du futur ex-club ferme de l’Olympique lyonnais en National Women’s Super League étasunienne, meilleure joueuse et buteuse de la Coupe du monde 2019 et Ballon d’Or cette même année (pour le reste de son CV, relire le passage sur Alex Morgan, elle y était aussi) est paradoxalement plus connue du grand public pour ses actions hors des terrains. On se souvient notamment qu’elle avait mis un genou à terre pendant l’hymne national en 2016 dans un geste de solidarité avec Colin Kaepernick, un move qui est devenu aussi mainstream qu’un album de Taylor Swift dans tous les stades du monde depuis. On se rappelle également du procès intenté à la fédération américaine par 28 joueuses dont Rapinoe pour discrimination s’étant conclu l’année dernière sur un accord menant à une égalité salariale entre joueurs et joueuses de l’équipe nationale (notre résumé est d’une grossièreté et d’une flemmardise sans pareilles, pour en savoir plus c’est par ici). On ne manquera pas d’ajouter que son activisme en faveur de la communauté LGBT doit réveiller Ron DeSantis plusieurs fois par nuit, en sueur glacée.

La fameuse vengeuse non masquée, apôtre de la justice sociale devant l’Eternel Joe Biden.

La déchirure des ligaments croisés présentée par Sergio Ramos

Celle de Vivianne Miedema. Ou plutôt Anna Margaretha Marina Astrid « Vivianne » Miedema. Franchement, si elle n’était pas blessée, elle aurait eu sa place dans notre rubrique star. Meilleure buteuse de tous les temps en championnat d’Angleterre, meilleure buteuse de l’histoire sous le maillot orange hommes et femmes confondus, vainqueur de l’Euro 2017, finaliste de la Coupe du monde 2019, double championne d’Allemagne avec le Bayern et titrée en Angleterre avec Arsenal (rigolo ces 5 derniers mots, hein ? Mais on vous jure que ça a du sens en foot féminin), sa fiche signalétique n’a pas grand chose à envier à celles des meilleures joueuses US.

Pas de bol, la compagne de Beth Mead dans la vie a décidé de lui emboîter le pas un poil trop littéralement sur le terrain en copiant la blessure de sa coéquipière le 15 décembre 2022. Neuf mois d’arrêt et une croix sur le Mondial.

Les ligaments croisés, c’est bien par ici ?

L’instant dyslexie parrainé par la Fédération internationale des logopédistes

Prière de se référer à cette rubrique au sein du groupe précédent, de remplacer la Chine par le Vietnam, et d’ajouter les noms de Pascal Praud et Patrick Montel à ceux de Nelson Monfort, Philippe Candeloro, Thierry Roland et Michel Leeb au script et au commentaire.

La minute bas de plafond de cet article étant terminée, on ajoutera tout de même que certains noms néerlandais ne sont pas à piquer des vers au contact d’une glotte francophone.

Le pronostic de Chat GPT

« ChatGPT is at capacity right now » nous répond-on lorsqu’on tente de se connecter. Voilà qui ressemble fort à une stratégie d’évitement destinée à ne pas hiérarchiser les Etats-Unis et le Vietnam. À moins qu’on essaie de ne pas nous dévoiler la présence de Sylvester Stallone pour donner le coup d’envoi du Derby des Dominos entre les deux équipes précédemment citées (quid de John Wayne ou Charlie Sheen comme quatrième arbitre ?). Bref, on nous ment.

 

Crédits photographiques :

Alex Morgan: Erik Drost/CC0/Flickr https://www.flickr.com/photos/edrost88/51503699684/

Inês Pereira: Lorie Shaull/CC0/Flickr https://www.flickr.com/photos/number7cloud/48674759698/

Megan Rapinoe: The White House/Public Domain/Flickr https://flickr.com/photos/191819781@N02/51131108070

Vivianne Miedema: James Boyes/CC0/Flickr https://www.flickr.com/photos/37972999@N07/49575981136/

A propos Raphaël Iberg 175 Articles
"Chaque matin on prend la plume parce que l'on ne peut plus faire autrement sous peine de malaise, d'inquiétude et de remords." Maurice Leblanc

Commentaires Facebook

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.