Une qualification ? No(r)way !

Enfin un premier derby dans cette Coupe du monde ! Pardon ? On est encore en train de confondre la Suisse et la Suède ? Pas du tout. Notre Helvétie natale et son adversaire norvégien trustent les deux premières places du classement des pays dont le coût de la vie est le plus élevé au monde, selon le magazine Forbes. Rapide vérification locale: la chope de Schneiderweisse coûte actuellement DIX BALLES sur la Place St-François à Lausanne. En ce qui concerne l’hydromel viking, on manque de temps (et surtout d’argent après la pinte susmentionnée) pour faire l’aller-retour, mais on croit volontiers Forbes sur parole. Bienvenue dans ce Derby des Découverts Bancaires ! Fini de jouer à cash-cash, les choses sérieuses commencent !

Le match en trois mots

Manque de percussion.

Ce match, c’était un peu Fleetwood Mac sans Mick Fleetwood.

On joue arrêté, on ne va pas au duel offensif, on finit toujours par la passe en retrait sans danger et sans panache au lieu de prendre le risque potentiellement payant (relisez le chapeau, c’est un comble !), même après avoir réussi à casser une ligne, le dernier geste de finition fait tout simplement peur.

La présence de Ramona Bachmann dans ce qui a fini par ressembler à un rôle de milieu récupérateur est d’ailleurs assez symptomatique dans ce contexte. Le tout sous les acclamations de Fred Scola et Noémie Beney, qui nous ont chanté sur tous les tons qu’il s’agissait d’un excellent match contre une très bonne équipe norvégienne (même si le constat a heureusement été quelque peu nuancé par Thaïs Hurni en plateau). A un moment donné il faudra quand même quitter la page Wikipédia de la Coupe du monde 1995, se rendre à l’évidence en ce qui concerne la qualité actuelle du jeu norvégien et s’armer d’un peu d’ambition. Deux équipes de milieu de tableau s’affrontaient dans un contexte sportif tendu et sur un terrain rendu difficile par une pluie battante, n’ayons pas peur de dire qu’on n’avait pas affaire au Joga Bonito du Brésil la veille !

La femme du match

Gaëlle Thalmann. Autrice de deux sauvetages aux 24ème et 55ème minutes devant Sophie Román Haug puis sur des frappes de Caroline Graham Hansen et Frida Maanum coup sur coup à la 75ème minute, le dernier rempart helvétique de 37 ans a permis à la Nati de préserver un match (effectivement passablement) nul.

Quelques parades appréciées à leur juste valeur sur le banc norvégien.

La présence de Román Haug dans la zone de vérité nous amène au gros coup de bluff de la sélectionneuse nordique Hege Riise qui a titularisé Ada Hegerberg pour les hymnes… mais pas pour le début de la rencontre ! Blessure ? Intox complètement gratuite ? Chacun a son (Emilie) Haavi sur la question, même si apparemment il s’agissait d’une gêne aux adducteurs ressentie à l’échauffement.

La méduse du match (y’a pas de buses en Océanie)

Hege Riise. La coach à l’allure un brin chamanique (la préparation a-t-elle eu lieu dans l’eau glacée d’un fjord sur fond de black metal local ?) se retrouve avec un point en deux matches contre la Nouvelle-Zélande et la Suisse et l’obligation de mettre une volée monumentale aux Philipp-in finalement pas encore out du tout (on n’a pas checké s’il y avait vraiment encore un scénario qui qualifiait Guro Reiten et Cie, mais on fait comme si). Au vu de l’effectif à sa disposition, on est obligé de penser que sa responsabilité est fortement engagée dans son échec à transformer cette somme d’individualités en véritable collectif.

Riise et son staff en pleine interprétation de la version death metal de l’hymne national a cappella.

Le tournant du match

L’entrée de Caroline Graham Hansen à la 58ème minute. La star du Barça avait été préservée jusque-là pour cause de maux de gorge persistants. Quand tu fais entrer une arme biologique contagieuse sur la pelouse, c’est que tu as utilisé toutes tes cartouches.

100 sélections et 3x 5ml de Toplexil par jour pendant une semaine.

L’aVARie qui aurait pu couler le match

Aucune séance vidéo à rebondissements, pas de penalty, mais où va le monde ??

La Perth de balle catastrophique du match

Celle de la Nouvelle-Zélande, qui a réussi à perdre 1-0 contre les Philippines juste avant la partie qui nous occupe. En cas de victoire norvégienne, toutes les équipes du groupe A se seraient donc retrouvées à 3 points, ce qui n’aurait évidemment arrangé personne.

En même temps comment voulez-vous marquer avec un nom pareil ?

Le chiffre Hamilton (parce que c’est quand même mieux qu’une stat’ à deux balles)

2. Comme le nombre de matches qu’Alisha Lehmann a débutés sur le banc dans cette Coupe du monde. Elle n’a d’ailleurs pas mis un orteil sur le terrain contre les Gresshoppene. Déjà que Greta Gerwig lui a préféré Margot Robbie pour le rôle titre du film Barbie pour une histoire de tatouages intempestifs, ça commence à faire beaucoup pour l’attaquante (titulaire) d’Aston Villa.

via GIPHY

Alisha tente de garder contenance au moment de l’annonce de la composition du 11 de base.

L’anecdote qu’on aurait pu entendre à Bondi Beach…

… si seulement on y était.

Ou plutôt du côté de Clairefontaine en l’occurrence. Figurez-vous que l’équipe de France se prépare majoritairement à base de parties endiablées de teqball. De… quoi ? Le teqball est un sport hongrois (comme quoi le waterpolo et les mots de 52 lettres dont 53 consonnes ne sont pas leurs seules spécialités) qui se joue comme le tennis-ballon, mais sur une table de ping pong arquée, selon Wikipédia (et L’Equipe, qui a sauvagement recopié la première phrase de la page sans la citer…). Malgré son nom et le fait que Ronaldinho en soit l’un des premiers fans, ce sport ne se pratique pas (forcément) avec un taux d’alcoolémie supérieur à deux pour mille. Bref, tout ceci n’a rien à voir avec notre Suisse-Norvège, mais on ne perd jamais une occasion d’ironiser sur une entrée en lice mitigée du grand voisin, ni de rappeler à Yves Martin l’existence de sa rubrique des Jeux du cirque et la possibilité d’y ajouter des sports improbables.

Pas de Bányik, on vous explique tout.

Si le match avait été une citation de Zlatan Ibrahimovic

« Un Zlatan blessé est un sérieux problème pour n’importe quelle équipe. » Une Ada Hegerberg aussi. Sera-t-elle de retour pour le match décisif contre les Philippines dimanche ?  

Ce que vous allez regretter d’avoir manqué si vous dormiez encore (comme chacun sait, « qui dort Dunedin ») 

Faut pas déconner, vous étiez réveillés, le match s’est terminé à midi.

La minute Johan Djourou 

Elle appartient à un journaliste de BBC World en conférence de presse après l’Allemagne-Maroc d’hier. Figurez-vous qu’il a pensé que demander à la capitaine marocaine Ghizlane Chebbak de donner des détails sur les éventuelles joueuses lesbiennes de l’équipe était une riche idée, le tout après avoir précisé que l’homosexualité était illégale dans l’ancien Empire chérifien. Sûrement les effets secondaires d’une morsure d’atracidae ou d’une attaque surprise de cône géographe.

Oui, toujours rien à voir avec notre match, mais on s’est dit que Fred Scola et Noémie Beney auraient de toute façon bien du mal à faire mieux quoi qu’il arrive.

La rétrospective du prochain match se jouant dans le même fuseau horaire  

Que diriez-vous d’un Japon-Costa Rica demain matin à 7h ? Non ? Bon, tant pis…

Au pire, si vraiment vous vous emmerdez, vous pouvez vous connecter au compte TikTok de Vilja, le cockapoo (un croisement improbable entre un cocker et un caniche) de la défenseuse norvégienne Tuva Hansen. Ledit clébard a apparemment 1 million de followers sur la plateforme chinoise et plus de 130’000 sur Instagram (@viljacockapoo). Selon le supplément spécial Coupe du monde du Guardian, les vidéos de Vilja ayant remporté le plus grand succès sont celles qui la mettent en scène en train de suivre sa maîtresse aux toilettes (6,5 millions de vues, I shit you not, enfin façon de parler vu le thème), de porter un masque anti-Covid (32 millions de vues) ou encore de serrer des mains (30,6 millions de vues). Voilà. Oui, nous sommes en train de vivre une fin de race, et on ne parle pas ici de chiens, mais bel et bien de notre pauvre humanité.

 

Crédit photographique :

Teqball: WynWork/CC0/Wikimedia Commons https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Natalia_Guitler_en_Teqball.jpg

A propos Raphaël Iberg 175 Articles
"Chaque matin on prend la plume parce que l'on ne peut plus faire autrement sous peine de malaise, d'inquiétude et de remords." Maurice Leblanc

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