Rusées comme deux Renards, les Coquettes n’ont fait qu’une bouchée des Lionnes de l’Atlas dans un match portes-ouvertes plié bien justement en vingt minutes. Emmenée par la surréaliste Dali et une Le Sommer tout émoustillée par son nouveau contrat signé à l’Inter (merci Wikipédia), le onze.e à Macron ridiculisa humblement une opposition marocaine dotée de pieds cubistes et d’un marquage de zone aussi efficace que le service dépannage de Glacier 3000. Plus rapides, plus techniques, plus imaginatives, plus imposantes, les Françaises avaient véritablement un Lion dans le moteur. Cela suffit largement pour que les valeureuses Marocaines se fassent botter les Fès.
Et n’en rigolons pas trop nous les Suisses, car les Bachmann et Crnogorčević en auraient pris dix contre cette irrésistible France. Donc respect aux Pedros’ girls, malgré tout.
Le match en deux mots
Casbah des briques.
Les Allemandes leur avaient déjà enfilé un set, les Renardettes ont été un plus diplomates avec la colonie en leur infligeant un méritoire 4-0. Un geste diplomatique sans doute afin d’éviter que les désœuvrés des banlieues nord de Marseille ne leur torchent trop de bagnoles ce soir.
La femme du match
On a eu le Dada pour les courses de Dali qui méritent une mention spéciale dans cette rubrique. Toutefois, la présence athlétique et le sens de la finition d’Eugénie Le Sommer qui ont fini par achever le Titanic pneumatique marocain lui font justement emporter ce titre honorifique made in Carton-Rouge.ch. Avec ses courses incessantes et son gabarit de déménageur.se, l’attaquante de l’OL pourrait être la sœur jumelle d’Haris Seferovic, le sens du but en plus. Durant son récital, Le Sommer n’a cessé de mettre du plomb dans l’aile de Benzina, totalement en sur-carburation devant l’attaquante aux 92 buts en sélection (…ça fait 75 de plus que Séfé quand même…).
La cigarette des Sportives…
La méduse du match (y’a pas de buses en Océanie)
J’émets une hypothèse ici. Zineb Redouane doit être redoutable au flipper. En effet, la défenseuse de l’AS FAR (Association Sportive des Forces Armées Royales) a passé sa soirée à déblayer le ballon directement sur les attaquantes françaises en espérant un hypothétique ricochet salvateur. Son approche défensive kamikaze, probablement explicable au vu de son employeur actuel, aurait fait fureur au FC Sion la saison passée. Toutefois, du côté d’Adelaïde, ses tacles de pâquerettes, ses horribles relances au point de penalty et son assist sur le 3-0 de Le Sommer ont contribué à saborder fatalement la très fragile équipe du sélectionneur Pedros. Une belle corvée de chiottes attend à juste titre Zineb Redouane une fois de retour dans sa caserne de Rabat.
Le tournant du match
Le gros choke des Allemandes contre 1) la Colombie et 2) la Corée du Sud. Un France-Allemagne en quart de finale de CM aurait fait ressortir des placards les magnifiques images immortalisant les souliers aiguisés d’Harald Schumacher et le dentier de Patrick Battiston. Mais comme l’a souligné la joueuse allemande Svenja Huth, qui n’a pas hésité à porter le chapeau à la suite de l’élimination de la Mannschaft : « Wir haben Scheisse gespielt ». Une expression scatologico-sportive qui peut s’appliquer sans autre forme de raffinement à la performance « Fosse des Mariannes » réussie par les Marocaines aujourd’hui. Leur jour de gloire n’était pas arrivé.
La Perth de balle catastrophique du match
3-0 pour la France. Jraïdi en face à face avec Peyraud-Magnin à la 50ème. Le dribble bien, la parade peu bien, le contrôle derrière peu peu bien. La balle en dégagement aux 5 mètres. Saperlipopette, avec cet hypothétique 3-1, vous auriez eu 2,8 millions de Suisses romands derrière vous pour une remontada Gravranovichesque. Ça fait chier. © Blaise Bersinger
Le chiffre Hamilton (parce que c’est quand même mieux qu’une stat’ à deux balles)
2014. Date à laquelle la FIFA a levé l’interdiction du port du voile dans le monde du football, originellement banni pour des raisons de sécurité pour l’athlète et ses adversaires. Justifié par cet argument qui tenait aussi bien la route qu’une Formule E pilotée par Sébastien Buemi, la FIFA se devait de réformer cette règle archaïque. Malgré tout, la position libérale proposée par les Blatter & Co fit malencontreusement ergoter l’un des grands docteurs de la laïcité en France, Manuel Vals, un homme qui a réussi à retourner sa veste encore plus souvent que Christophe Darbellay: « Quand on joue au football, vous n’êtes pas obligés de savoir la religion de la personne en face de vous ». En même temps, si c’était le dernier problème de société que la France devait régler, ça se saurait. Sur cette histoire de port du voile dans le foot, Manuel s’est fait joliment torcher par la marocaine Nouhaila Benzina. Un juste retour de flamme diraient certains…
Benzina se dévoile durant cette CM 2023.
L’anecdote qu’on aurait pu entendre à Bondi Beach…
… si seulement on y était.
Notre ambassadeur Mondial de la Raclette, le grandiose Eddy Baillifard a affirmé récemment dans les colonnes du Nouvelliste : « Un jour sans fromage est un jour bousillé. Moi, j’en mange matin, midi et soir. » D’après des sources proches de la rédaction errant sur les plages de Bondi Beach d’Ouchy, Yves Martin, notre éminent ex-rédac en chef, aurait repris cette citation à son compte pour résumer sa vision passionnelle du foot féminin : « Un jour sans foot féminin est un jour bousillé. Moi, je le regarde matin, midi et soir ». Un supporter de moins pour le LS, mais un de gagné pour le Servette FC Chênois Féminin ?
Si le match avait été une citation de Zlatan Ibrahimovic
« Certains pensaient que ce match allait m’envoyer à la retraite. En fait, à moi seul, j’ai envoyé tout leur pays à la retraite ! ». Vrai pour ce Maroc toujours excessif dans ses réactions. Toutefois, ce Maroc au féminin reviendra encore plus fort. Comme Zlatan.
Ce que vous allez regretter d’avoir manqué si vous dormiez encore (comme chacun sait, « qui dort Dunedin »)
Les body-checks et écrabouillages de chevilles exécutés avec perfection et cynisme dissimulé par la Marocaine Aït El Haj. Pepe likes it, Tristan Scherwey loves it, Roy Kean adores it.
J’ai mis des jambières alors avec ta lance, tu me fais pas peur…
La minute Johan Djourou
Cédric Moret nous réussit un début sans faute en plaçant les expressions « binationales franco-marocaines » et « respect mutuel » pas moins de dix fois en autant de minutes. Tout s’emballa au commentaire dès que les Marocaines perdirent pied : « Les Marocaines jouent les épaules basses ». On en déduisit qu’elles devaient probablement avoir perdu leur tête… qui sait ? Physionomiste, le précis Moret se transforma ensuite en analyste animalier de la VAR : « Le genou droit de Renard est hors-jeu, mais c’est anecdotique ». Certes il aurait pu parler de patte de Renard sur cette action pour lui porter chance, mais ne chipotons point. Le pensum de l’émérite commentateur de la RTS fut finalement couronné par un magnifique : « Jraïdi s’en va à un contre un, toute seule », évitant le piège de partir à un contre un à deux. L’honneur des Tillmann et Paratte était sauf.
La rétrospective du prochain match se jouant dans le même fuseau horaire
Ah bon ! Y’a encore des matches ?
A en croire l’Equipe, BFM TV et RMC Sports dans leur debrief d’après-match, on aurait eu la sérieuse impression que la France était (déjà) Championne du Monde. La réception des héroïnes de Renard prévue au Château Le Graët de Guingamp en cas de victoire devra donc être repoussée.
La victoire contre l’Australie est dans la poche, ou bien… ?
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