Le (trop) long été du LHC

Pour la première fois depuis l’ère néandertalienne, les supporters du Lausanne Hockey Club ont des raisons d’être optimistes. Nouveaux propriétaires, nouveaux joueurs, nouvel entraîneur et nouvelles perspectives d’avenir, le club de Malley entre dans une nouvelle époque. Et espère surtout faire enfin évoluer les mentalités traînées comme un fardeau depuis des lustres.

Risée des médias, des supporters et des joueurs du championnat de Suisse, le LHC s’est-il enfin octroyé une nouvelle virginité après des années de pathétisme forcené ? La saison qui s’annonce pourrait être celle du retour au premier plan de ce club trop souvent martyrisé par les événements.Après avoir enregistré les arrivées de deux nouveaux investisseurs nord-américains aussi mystérieux que sortis de nulle part, le LHC s’est présenté sur le marché des transferts nanti d’une crédibilité en forte hausse. La présence de Gérard Scheidegger, rejoint ensuite par Jim Koleff puis par Kevin Ryan, semble avoir redonné aux Lions la crédibilité sportive perdue ces 10 (20 ? 30 ? 2000 ? 565’756’242’868 ?) dernières années.


Jim Koleff et le LHC ont de l’ambition

Les attaquants Bernie Sigrist, André Baumann, Kevin Lötscher, Silvan Lüssy, Thomas Rüfenacht, Yannick Bodenmann, Cory Pecker et Eric Himelfarb, ainsi que les défenseurs Antoine Morandi, Fererico Lardi et Laurent Emery sont venus se greffer aux survivants du grand coup de balai nécessaire de la fin de la saison dernière.
Anthoine Lussier, Julien Staudenmann, Loïc Merz, Malik Benturqui, Marc Grieder, Nicolas Villa, Olivier Schäublin et Sébastien Pellet ont trouvé grâce auprès des nouveaux «patrons». Tout comme Michael Tobler et Jérémy Gailland, qui ont convaincu lors des derniers play-offs et ont pu être conservés. Ont-ils été gardés en raison de l’étroitesse du marché ? La décence incite à ne pas se prononcer sur ce point, mais l’atonie du marché invite à une conclusion plus que positive.
La réduction du nombre d’étrangers à l’échelon supérieur a encore plus asséché le marché des joueurs helvétiques. Et Lausanne, qui a si souvent recyclé les indésirables de LNA à coups de salaires mirobolants, a enfin tourné la page. L’option de recruter les joueurs les plus doués et prometteurs de la petite ligue est certainement plus intelligente à moyen terme et plus intéressante pour le spectateur.
Après le pillage intensif du HC Viège, le LHC a peiné à trouver des renforts supplémentaires, surtout au niveau défensif. C’est pourquoi certaines prolongations de contrats ont surpris plus d’un observateur tant le point faible de l’équipe version 2006-2007 se trouvait clairement au niveau de la défensive.
Federico Lardi aura la lourde tâche d’apporter ce «plus» que sa signature laisse augurer aux partisans. Formé à Davos puis déformé à Martigny, le défenseur de 21 ans (il en aura 22 le 27 juillet) a explosé cette année sous les couleurs «vispoises». Défenseur défensif, comme on dit dans la jargon, il a tout de même compilé 23 points (9 buts, 14 assists) au cours du dernier exercice, tout en n’étant puni que de 40 minutes sur l’ensemble des 61 matches qu’il a disputés.
Il sera accompagné dans la lourde tâche de faire apparaître Grieder comme un vrai joueur par le retour de Laurent Emery, l’enfant prodige du hockey lausannois, et par Antoine Morandi, pensionnaire de l’équipe nationale des moins de 20 ans. A charge également à Loïc Merz d’enfin passer un palier dans sa carrière et d’enfin apporter cette bonne première passe qu’on le sent capable de distiller.
Mais c’est l’attaque du LHC qui devrait faire parler la poudre la saison prochaine. Le coach Ryan avec son système de jeu offensif y sera pour beaucoup, mais ce sont surtout les quatre lignes homogènes et talentueuses qui feront la différence. Les gabarits de Staudenmann ou Baumann, le talent de Lötscher et Rüfenacht, l’abnégation de Lussier ou Lüssy peuvent créer un amalgame intéressant pour autant que la «lausannite» (qui consiste en un déchirement des ligaments rapide ou à l’annihilation du talent du joueur dès l’entrée du MAD franchie) ne frappe pas à nouveau.


Kevin Ryan fera-t-il enfin rêver Malley ?

Ne pas négliger également les problèmes d’egos qui ne manqueront pas de surgir. Avec autant de joueurs qui ont potentiellement 40 points et plus dans les gants, le «dispatchage» entre les lignes sera très délicat. Mais comme Kevin Ryan l’a très justement souligné, il n’est pas là pour motiver les joueurs, mais pour enlever les moins motivés…
L’attraction, outre la jeunesse du contingent, pourrait bien venir des deux Canadiens que Jim Koleff a sorti de son chapeau. Cory Pecker et Eric Himelfarb sont d’honnêtes joueurs d’AHL qui ne peuvent plus espérer passer à l’échelon supérieur et rejoindre la grande ligue. Ils ont ainsi choisi Lausanne pour leur première expérience européenne.
Très bons patineurs, ils ont de nettement meilleures références que les locomotives actuelles de la LNB, à savoir Jinman, Cormier ou autre Tremblay. Reste à savoir si la pêche aux étrangers, qui s’apparente bien souvent à une loterie, a été bonne du côté lausannois. Si la prise est réussie, nul doute que Malley revivra des heures glorieuses et pourra enfin faire vibrer son public prompt à s’enflammer, même pour un quart de finale mal emmanché contre La Chaux-de-Fonds…

Toutes les photos copyright Pascal Muller

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5 Commentaires

  1. notre club a enfin une équipe digne de se nom et je lespère à notre hauteur nous fidèles supporters… mais saches LHC tu ne marcheras jamais seul car ta route sera à jamais la notre

  2. ben si Lardi était aussi bon que tu veux bien le dire, il aurait fait la différence meme à Martigny…Toutefois, ta tournure de phrase était fort drole !

    En plus, je pense que le LHC est bien content de tauper Gailland à Martigny….son club formateur !
    Donc responsabilisons les joueurs, et moins les clubs !

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