Les Anglais en mode défense

Les matches aller des demi-finales de la Ligue des Champions ont révélé les deux visages différents des clubs anglais. D’ultra-offensives en championnat, les équipes britanniques se muent en véritables forteresses lors des compétitions continentales.

Liverpool – Chelsea 1-1. Incroyable, il y a eu des buts entre Liverpool et Chelsea. Mais si ce match nul 1-1 ne laisse que 24% de chances aux Reds de passer au prochain tour, c’est surtout l’incapacité des joueurs de Rafael Benitez à marquer dans l’antre de Chelski qui donne à réfléchir quant à leur éventuelle qualification pour une nouvelle finale.Ce match aller aura au moins eu l’avantage de confirmer ce qui est aujourd’hui acquis: Petr Cech et Dirk Kuyt sont bien des phénomènes. Le gardien tchèque a été souvent blessé cette saison et s’est vu récemment posé près de 40 points de suture après un choc à l’entraînement. Mais avec son casque de rugbyman il s’est opposé à – presque – toutes les tentatives liverpuldiennes avec un brio incontestable. Lui planter un pion à l’Euro s’annonce coton pour les lieutenants de Köbi Kuhn…
Du côté d’Anfield, c’est le Néerlandais Dirk Kuyt qui a crevé l’écran. Arrivé avec l’étiquette d’attaquant, l’ancien joueur d’Utrecht et du Feyenoord s’est révélé être un joueur à tout faire. Il est utilisé comme ailier, défend comme un damné, centre, repique et… marque ! Que demande le peuple ? Aux côtés de stars ou de joueurs ultra-médiatisés, sa bobine peu commerciale et lui effectuent un travail de l’ombre considérable.

Barcelone – Manchester United 0-0. Les deux derniers matches du Barça résument parfaitement la terrible mauvaise passe que traverse actuellement le club catalan. Après avoir survolé leur voisin de l’Espanyol Barcelone, ils ont largement dominé l’équipe la plus impressionnante cette saison en Europe, le ManU de Cristiano Ronaldo. Problème, les deux rencontres ont été sanctionnées du même résultat : des vieux 0-0.
Que se serait-il passé si Ronaldo avait transformé son penalty dicté par l’arbitre suisse Busacca après une minute et trente secondes seulement ? Manchester n’espère ne pas avoir à se poser cette question au retour, mais les Mancuniens ont été si décevants qu’ils n’auraient pas mérité de revenir dans le Nord de l’Angleterre avec un avantage au score dans la besace.
Disposée de manière curieuse, avec Cri-Cri d’amour en pointe et Rooney en milieu droite, la phalange de Sir Alex Ferguson a été étouffée par le jeu de baballe des «Blaugrana». Mais la stérilité offensive et la volonté pieuse de perforer l’axe anglais en oubliant totalement les ailes ont empêché Barcelone de s’approcher d’un Van der Saar pourtant inhabituellement fébrile et imprécis dans son jeu au pied.
Avec Iniesta sur l’aile et un Messi en manque flagrant de rythme, Frank Riijkaard n’a pas trouvé la solution pour déborder Manchester qu’on n’avait jamais vu jouer si bas. Les espaces que les Anglais seront contraints de laisser au retour font presque de ce 0-0 un bon résultat pour leur adversaire, mais surtout pour les téléspectateurs. Avec cette formule, les matches retour sont toujours bien plus intéressants. Heureusement.

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1 Commentaire

  1. un Van der Sar peut-être imprécis dans son jeu au pied, mais qui a arrêté absolument tous les tirs catalans (et il y en a eu). A signaler sa performance, quand même.

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