Matches le lundi, non merci !

On savait que ce serait compliqué contre ce Winterthour toujours très solide, et qui avait l’occasion au vu des résultats de la journée de creuser le trou entre le trio de tête et les autres. Au vu du classement après ces 6 premiers matches et des impressions que dégagent les équipes en forme (St-Gall, Lugano et Winti), les cinq points qui séparent aujourd’hui le troisième du quatrième semblent déjà un véritable gouffre à combler.

Et puis il y a ces matches le lundi… Malgré l’affluence (2’200 spectateurs, dans la normalité), les supporters de Winti n’étaient pas les derniers à maugréer contre ces rencontres en semaine, eux qui joueront à… Lugano le lundi 15 septembre. Les ressentiments de ceux qui vivent leur passion à fond ne pèsent pas bien lourd dans le football business d’aujourd’hui. Permettre à quelques dizaines d’internautes de suivre le match contre une poignée de cahouètes est bien plus important que de respecter ceux qui, semaine après semaine, s’échinent à faire vivre un peu les rencontres de la LNB (le premier qui me parle du nouveau nom de la ligue se prend un coup de Dosenbach au cul, et je chausse du 44).De plus, les dégâts collatéraux sont immenses : un match le lundi signifie un week-end de libre. Et, de toi à moi, tu penses bien que ma femme saute sur ces occasions pour me faire faire tout ce dont le foot me sauve à longueur d’année. Ainsi, ce fut cette fois un mariage dans la famille au nord de la France, 1’600 kilomètres de route aller et retour pour le plaisir de danser trois minutes au son de la Compagnie Créole. VDM (à découvrir absolument : le site http://www.viedemerde.fr/).
Ainsi, seuls 10 membres du BWFK ont pu se libérer pour ce déplacement en minibus, et moi qui me réjouissais de faire une teuf d’enfer avec mes potes de la BierKurve et projetais même de dormir vaguement sous une table de bistro en attendant le premier train, eh ben j’ai passé la soirée au coca afin de conduire tout ce petit monde.


Balthazar et le LS ont glissé…

L’arrivée se passe tranquillement, la banderole «MATCHES LE LUNDI NON MERCI !» trouvant sa place bien en vue derrière nous. A douze ou treize au total, inutile d’avoir la prétention de mettre le feu. Le tambour est abandonné et on se motive pour suivre les chants en tapant des mains.
A ce stade du récit, je marche sur des œufs : c’est que j’ai l’habitude d’écrire des comptes rendus de matches que personne n’a vu, des Locarno-LS en semaine, des matches amicaux à Carpentras, des camps d’entraînement aux Emirats… Ce qui me donne un blanc-seing pour raconter à peu près n’importe quoi. Mais là… On était que douze sur place, mais toi lecteur tu étais peut-être devant ton PC, tu as vu le match, tu as donc aussi ton avis. C’est rudement compliqué, alors je vais tâcher de ne pas raconter que des conneries.
Deux changements notables : le remplacement au poste de latéral droite de Barroso par Stadelmann (19 ans, tellement pêchu et nerveux que je l’avais dans une précédente bafouille comparé à un chihuahua cocaïnomane), et celui de Marazzi par Balthazar, qui prend place comme milieu droite. Avec Drago à gauche et Boughanem seul en pointe, le LS commence donc le match dans son classique et très controversé 4-5-1. Et quel début… D’entrée une occasion pour les nôtres, puis après trois minutes une première largesse défensive avec Bilibani qui se fait prendre de vitesse et Drago qui revient juste trop tard pour contrer Simunovic… On n’avait pas besoin de cela. Mais les Vaudois repartent à l’attaque, la rencontre est débridée. La défense des noirs et or (iiiirk) n’est pas la seule à la peine, les occasions pleuvent en première mi-temps, entre arrêts improbables, tirs mal cadrés, sauvetages sur la ligne, lattes… C’est ainsi juste après une sortie extraordinairement millimétrée de Favre dans les pieds d’un adversaire qui se présentait seul, que Balthazar nous a lancé un missile dans la lucarne de Leite. Ceux qui ont vu le but du même Marco à Mervelier en amical contre Xamax peuvent se faire une idée de la beauté de ce shoot. 1-1, balle au centre.
A la 31e minute, premier tournant du match : sur un corner, le mini-kop est inquiet en voyant Antoine Rey (1m68) et Dylan Stadelmann (qui fait probablement quelques centimètres de moins) prendre place respectivement au deuxième et au premier poteau. Les deux joueurs les plus petits de l’équipe, c’est le schéma répété à l’entraînement ? La sanction tombe immédiatement, Antoine étant légèrement trop court sur la ligne pour contrer la tête de Barlecaj, et déviant le ballon dans ses propres filets. Malacarne 1m88 – Eli 1m87 – Bilibani 1m81… C’est quoi ce cirque ? (spéciale dédicace à ce fumier de Kita au passage, les initiés comprendront).
Ainsi, la mi-temps est sifflée (après un dernier miracle de Favre qui dévie une praline sur la latte) sur un score de 2-1. Un 4-4 aurait mieux reflété la physionomie de la partie, ce qui souligne à la fois l’envie des équipes d’aller de l’avant et la fébrilité des défenses (tous les joueurs compris : il n’y en a pas un qui ait réellement surnagé d’un côté ni de l’autre, à croire que cela allait trop vite).


Il faudra réagir. Et vite !

La deuxième mi-temps commence sur un rythme légèrement inférieur, et le deuxième et décisif tournant aura lieu à la 63e minute, rageant à pleurer. Cotting change Stadelmann (ni meilleur ni moins bon que les autres défenseurs) pour faire entrer Barroso latéral droite. Quasiment sur sa première difficulté, celui-ci – en manque absolu de confiance après quelques perfs catastrophiques – réussit à perdre un ballon anodin contre un adversaire sur lequel il avait au moins un mètre d’avance. Deux passes, le ballon atterrit dans nos seize mètres, bousculade, pénalty. Ainsi, après avoir donné l’égalisation à Wohlen lors du dernier match, Alexandre coule définitivement un LS qui s’apprêtait à jeter ses dernières forces dans la bagarre.
Niveau ambiance, fatalement la motivation flanche un peu pour porter les gars à la révolte. Nos amis de la BierKurve entonnent alors un puissant «LAUSANNE-SPORTS», qui nous fouette le moral. Nous hurlons à pleins poumons «WINTERTHUR», et l’échange amical (qui avait déjà eu lieu lors de la dernière venue de la BierKurve à la Pontaise) se prolonge pendant une grosse minute, sous les applaudissements de la tribune principale. Nous reprenons les encouragements envers des joueurs à qui l’on pourra reprocher tous les errements possibles, mais pas de ne pas avoir respecté et mouillé le maillot. Hélin finira par marquer un goal devant nous, entaché d’un hors-jeu, à la finition d’une jolie action. Une bonne partie de l’équipe viendra nous saluer au coup de sifflet final, les remerciements étant réciproques.
Malgré une fin de match un peu confuse, quelques inconnus ayant profité de la configuration du stade pour, depuis l’extérieur de l’enceinte, voler notre bâche avant de sauter dans une voiture (faudra m’expliquer le trip… pas de contact, même pas un croisement de regard, on ne connaît ni les gars ni leur motivation), il est déjà l’heure de siffler un millième coca et de reprendre fissa la route. L’arrivée à 2h30 du matin permettra juste une dernière lecture déprimante du classement avant de s’écrouler de sommeil.
Le LS a maintenant deux semaines (et un match de préparation à confirmer vendredi 5 septembre contre le FCC – marre des amicaux contre les premières ligues !) pour revoir les fondamentaux, réfléchir à la brutale glissade (deux points en quatre matches) et retrousser les manches. L’état d’esprit fut bon à Winterthour, c’est déjà cela, mais il ne suffira pas à battre le FC Schaffhouse.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

A propos Yves Martin 247 Articles
Cette Nati a deux vertus : celle de faire rêver quasi tout son peuple, et celle d'emmerder les connards de la fachosphère. Longue vie à elle.

Commentaires Facebook

10 Commentaires

  1. Encore une foi, bravo Yves pr ce tres bon cr. Jadore la blague du coup de pied Dosenbach au cu avec du 44:) tou simplement excellent!
    merci

  2. Super drole ! tiens lis ca pour te remonter le moral:
    Source: les Cahiers du Foot dauj:

    La minute « souvenir de Lausanne » de Waldemar Kita
    « Jai limpression quen France, on nest pas habitué à voir un propriétaire de club essayer de tout bien faire comme il faut. Jai quand même une certaine expérience dans le monde de lentreprise où je crois avoir fait mes preuves. Jessaie simplement de gérer le FCN de la même manière ». (lequipe.fr)

  3. Joli larticle ! Je l’ai lu avec plaisir. Je suis plein dadmiration pour les gars qui ont fait le déplacement à Winterthur un lundi soir, bravo!
    Quand au LS, après cette série de quatre matches assez catastrophique en début de saison. Je suis d’avis que l’entraineur de cette équipe dont l’ambition est de terminer la saison dans les 5 premiers, doit être mis sur la touche le plus rapidement possible. Car souvent plus on attend plus les dégâts pour le club sont important et plus la rupture est houleuse.

  4. Cest toujours très gratifiant de constater que VDM rentre dans les mœurs et les conversations de la sorte et que le site est aussi apprécié du côté de ce beau pays quest la Suisse.

    Que lacronyme VDM soit utilisé dans votre article nous fait extrêmement plaisir et cest un réel signe de réussite pour nous. Merci à vous, Yves, et bonne continuation sur CartonRouge.

  5. Merci Dukes, pour linfo sur « viedemerde », et daccord que cest excellent ! Et si des intervenants connaissent dautres sites comme celui-là, quils nhésitent pas de nous les faires découvrir…

    Pas sûr que Cotting soit lhomme de la situation, pour des juniors ou des espoirs pourquoi pas, mais pas pour une première équipe, je ne le vois pas finir la saison sur le banc du LS. Et avec son 4-5-1 transformable en 5-5-0, merci pour les ambitions offensives…

    Et pendant ce temps là, juste à côté, au Bois-Gentil, un certain Gabet…Mais bon tant que le derniers des mohicans de la confrérie sera là… Impossible !!!

  6. « De plus, les dégâts collatéraux sont immenses : un match le lundi signifie un week-end de libre. Et, de toi à moi, tu penses bien que ma femme saute sur ces occasions pour me faire faire tout ce dont le foot me sauve à longueur d’année. »

    Si javais su que ça te faisait tant plaisir de faire un crochet par la maison pour boire quelques bières à loccasion de ton voyage près de la frontière belge, je taurais épargné ces dégâts collatéraux. Sur ce coup-là et pour la première fois, tu me déçois profondément.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.