Pigeons de mars : Allegro et McSorley au coude à coude

Une fois n’est pas coutume, l’élection du Pigeon d’Or est pleine de suspense, la plus serrée depuis le lancement de CartonRouge.ch ! Yves Allegro et Chris McSorley sont en train de se tirer la bourre alors que John van Boxmeer, Fabio Cannavaro et Gilles Simon sont largement dépassés. Ami lecteur, qui mérite de remporter le troisième volatile de l’année ? Tu as jusqu’au dimanche 5 avril à minuit pour te décider !

Yves Allegro

Il y a des avantages à être le meilleur pote de Roger Federer. Année après année, Yves Allegro s’offre deux à trois week-ends de vacances à l’œil, entre potes, sponsorisés par Swiss Tennis. Tennisman (très) moyen, le Valaisan est propulsé titulaire à chaque rencontre alors que dans un vrai pays du jeu de raquette, il ne serait qu’un aimable sparring-partner pour la sélection nationale de… Fed Cup des moins de 12 ans. Allegro a montré une fois de plus aux Etats-Unis toute l’étendue du travail qui lui reste à faire pour s’installer durablement parmi les cent premiers du classement ATP du double.
Avec zéro victoire au compteur en 2009, le natif de Grône n’est assurément plus le partenaire idéal de Wawrinka lors des absences répétées de Federer. Le bourreau de travail Jean-Claude Scherrer, désormais mieux classé que le Valaisan, mérite clairement cette place aux côtés du Vaudois. Mais voilà, depuis la starification de l’idole Federer, l’équipe suisse de Coupe Davis a fait du copinage un art de vivre. Allegro bénéficie de la bénédiction du Maître et, corollaire, de Séverin Lüthi et du reste de l’équipe. A quand une révolte au sein du vestiaire des «Rouges» ? A quand un retour à la normale ? Soit la titularisation de Scherrer en double et le retour d’Allegro dans les studios de la TSR afin de recomposer son duo de rêve avec Marie-Laure Viola.

John van Boxmeer

Certains en ont rêvé, John l’a fait ! Pour la deuxième fois consécutive, les féroces Ours de la capitale se sont spécialement transmutés en mignons bisounours pour les séries en concédant une nouvelle piteuse élimination en quarts de finale après avoir terminé la saison régulière à la première place. En guise de rappel, c’est en fait la troisième fois en quatre saisons que les Bernois réussissent ce tour de force. Malgré un budget colossal matérialisé par un effectif pléthorique, John van Boxmeer est parvenu à transformer cette machine à gagner en un grotesque amalgame de bûcherons désolidarisés, mettant la flèche à droite sitôt la première contrariété survenue. Si ce nouveau fiasco porte indéniablement la patte du «technicien» canadien, les starlettes sur-dotées du CP Berne et ses mercenaires intermittents du spectacle en sont aussi les responsables.
Cela dit, «JXB» avait une fois de plus toutes les cartes en mains pour réussir à ne pas se faire doubler par le train zougois, et qu’il a pitoyablement échoué. Incapable de remotiver ses troupes et d’avoir un soupçon de contrôle sur ces dernières, van Boxmeer a montré toute l’étendue de ses limites face au huitième de la saison régulière. Les étonnantes déroutes obtenues ponctuellement contre des adversaires aussi prestigieux que Rapperswil et Biou n’auront été qu’un vain avertissement. Brocardé à juste titre par une foule un brin contrariée, John van Boxmeer a logiquement été viré à la suite de cette plaisanterie. Comble du scandale, le club à la meilleure affluence européenne aura sa place en Champions League, malgré cette lamentable élimination. Au mieux une anomalie, au pire un délit pénal.

Fabio Cannavaro

C’est devenu une habitude depuis 5 ans, le Real Madrid s’effondre dès que commencent les choses sérieuses en Ligue des Champions. Et encore, s’effondrer, le mot est faible, vu la correction reçue par l’autoproclamé plus grand club du monde à Anfield Road. Si Casillas n’avait pas été exceptionnel dans les buts merengue et si les Scousers n’avaient pas levé le pied en vue du choc contre un adversaire beaucoup plus redoutable, Manchester United, le Real aurait sans doute fait «mieux» que le Sporting Lisbonne à Munich ! Si toute l’équipe madrilène a été complètement dépassée par trop fort pour elle, la charnière centrale merengue a fait particulièrement peine à voir. Un duo Pepe-Cannavaro peut éventuellement faire illusion lorsqu’il s’agit d’éclater Numancia ou Osasuna dans la très déséquilibrée Liga mais n’est pas concurrentiel confronté au football de haut niveau.
Et pourtant, en alignant le seul défenseur en activité ayant remporté le Ballon d’Or, le Real devrait posséder une défense infranchissable. Mais, depuis la Coupe du Monde 2006, Fabio Cannavaro n’a eu de cesse de démontrer à quel point cette distinction était usurpée. Et particulièrement à Liverpool : à l’agonie sur chaque démarrage de Babel ou Torres, imprécis à la relance, absent au marquage, défectueux au placement, l’Italien nous a de plus gratifié d’une bicyclette ratée digne des meilleurs bêtisiers sur le 1-0. Il a récemment émis l’hypothèse qu’il terminerait sa carrière au Real, c’est dire que son palmarès européen risque bien de se limiter à la Coupe UEFA 1999 gagnée avec Parme ; tu te souviens, le coup de la chambre d’hôtel… Fabio Cannavaro Pigeon d’Or, ce serait tout de même plus crédible que Fabio Cannavaro Ballon d’Or, n’est-ce pas ?

Chris McSorley

Chris McSorley et Genève-Servette s’étaient crus suprêmement intelligents en soldant les derniers matchs du tour qualificatif contre Davos et Ambri pour affronter le «modeste» Kloten en quart de finale plutôt que l’«ogre» Davos. Tous les groupies genevois salivaient déjà à l’idée de célébrer la réussite de l’un de ces coups de poker de Jésus Chris qui mettent en émoi la République aussi sûrement qu’un concert de Tokio Hotel à la Praille. Sauf que Kloten, l’adversaire idéal dont le grand GSHC ne devait faire qu’une bouchée, n’avait manifestement pas été mis au courant de la pertinence de la stratégie messianique. Résultat : 4-0 pour les Aviateurs dans une série à sens unique où les Grenats n’auront fait illusion que dans le 1er et la fin du 4e match.
Plutôt que de reconnaître la supériorité adverse et de sortir la tête haute, Chris McSorley s’est en outre ridiculisé en s’en prenant pour la énième fois de sa carrière aux arbitres, traditionnels boucs émissaires de toutes les défaites genevoises, au terme d’un match où son équipe était menée 4-0 au terme du 1er tiers. Ce qui lui vaudra trois matches de suspension. Son absence aura permis à Servette, sinon de sauver l’honneur, au moins d’être un peu plus digne sur la fin de la série. Il n’en demeure pas moins que, malgré les importants moyens investis, le Genève-Servette de Chris McSorley n’a jamais été capable de remporter la moindre série de play-off contre un adversaire classé dans les quatre premiers de la saison régulière de LNA. Dès que débutent les choses sérieuses, le jeu prôné par Jésus Chris, basé sur l’hyper-dépendance aux mercenaires, l’agressivité et la destruction du jeu adverse, montre ses limites. L’Ontarien ne donne plus vraiment l’impression de pouvoir faire progresser Genève dans la hiérarchie du hockey suisse ; d’un autre côté, il s’est rendu tellement indispensable aux Vernets que son départ serait sans doute fatal. Et si c’était le début de la fin pour le mirage genevois ?

Gilles Simon

Quand il aura pris sa retraite, Gilles Simon pourra au moins se targuer d’avoir été comparé au grand Pete Sampras. Pour leur intelligence de jeu ? Pour leur palmarès ? Pour leur classe et leur fair-play ? Non non, rien de tout ça… Le seul point commun entre les deux hommes est d’avoir complètement sombré pour leur première participation en Coupe Davis. Sampras avait craqué contre Leconte et Forget à Lyon en 1991, Simon a été incapable de prendre plus qu’un set à Berdych et Stepanek il y a deux semaines à Ostrava. Deux claques qui ont évidemment anéanti les chances de qualification des Tricolores, éliminés sans gloire au premier tour et condamnés à disputer les barrages en septembre.
Celui qui fait partie des nouveaux «Quatre Mousquetaires» du tennis français, ceux-là même que la presse hexagonale voit tout gagner d’ici deux à trois ans, a donc prouvé qu’il supportait aussi bien la pression que George Bastl et Patty Schnyder réunis. Et apparemment, ce cuisant échec n’a toujours pas été digéré puisque le Niçois vient de perdre au 3ème tour d’Indian Wells contre Ivan Ljubicic. Gageons que Paul-Henri Mathieu saura lui prodiguer des conseils pour se relever après un traumatisme en Coupe Davis… Enfin, espérons quand même que Simon ne mettra pas deux ans pour passer le cap, comme ce fut le cas pour «PHM».  

Écrit par Julien Mouquin, Marc-O. Reymond, M. Nicolet (texte), Robert Johanson (dessin)

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13 Commentaires

  1. Les 2 les méritent. Dommage qu ils soient le même mois, quand on pense au mois passé…

    Eh, le mois prochain je propose Julian Cervino, le journaliste de l Impartial, on peut faire un livre avec les nullités qu il écrit et son ton de lèche botte des pleureuses! Election garantie!

  2. Je rouve limite pour Allegro. Doit-on nommer quelqu’un pigeon par manque de talent? Dans ce cas, tout les sportifs du dimanche méritent d’être pigeonnisé pour avoir manqué une grande carrière de sportif…
    Allegro essaie de faire au mieux avec ses moyens, et mine de rien, il a déjà fait quelques matchs de coupe Davis qui étaient pas mal du tout…

  3. Moi je vote sans hésitation pour les scribouillards de carton rouge. Vous dépassez sans aucun doute de loin les 4 concurrents précités…

  4. Mcsorley, what else? Plus ridicule que l’immense CC et aucun sens de la dérision, au contraire du sympathique sédunois. C’est le pigeon du siècle! Imbattable!

  5. Allegro, ce gros rigolo bien sûr !!!
    McS, malgré tout ce qu’on pense de négatif de lui, a de nombreux talents et dont le moindre n’est pas celui d’avoir refait du gshc une équipe de 1er plan avec tout le professionnalisme qui caractérise l’ontarien
    Allegro, lui, n’est qu’une grosse pive dont le talent est à l’image de son palmarès tennistique : Nullissime & Néantissime
    Il y a quand même une chose qu’il fait très bien, celle de se la pêter grave grâce à son statut complètement anormal de privilégié en coupe Davis

  6. Allegro Allegro…pour la conjugaison du manque de talent, du copinage et de la prise au sérieux….
    Il prend la place de meilleurs joueurs que lui qui n’ont pas la chance d’être super pote avec rodge…
    Ce comportement est malhonnête envers les autres joueurs qui pourraient avoir leur place en Coupe Davis et ça, ça mérite un pigeon!

  7. Federer aurait pu concourir mais il s’est déjà fait plumé ! .il fait l’impasse sur Paris et se fait plumé en asie,il fait l’impasse sur la coupe davis et se fait plumé à Melbourne .Les sampras , federer , djokovich , Nadal et autres joueurs sans expression sur le court n’intéressent personne…on veut voir de la vie , pas des robots sans réaction …alors qu’on ne vienne pas dire qu’allegro a fait perdre la Suisse. pour la palme tu étais au moins favori..

  8. Pour info, Allegro a poursuivi son impressionnante série de défaites en 2009. Avec son partenaire Roumain Tecau, ils ont perdu au 1er tour du challenger de Naples contre les Italiens Aldi et Motti bénéficiaires d’une wild-card…

    Et dès lundi, il sera en lice au tournoi de Casablanca avec Arnaud Clément. Mais comment peut-il encore trouver des partenaires de ce niveau???

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