Gilbert Gress : un suppo et au lit

La sénilité nous guette tous un jour ou l’autre. Quand on a fait son temps, il faut savoir se retirer et terminer sa vie sereinement dans un établissement spécialisé, accompagné de ceux qu’on aime et de gentilles infirmières qui peuvent, au besoin, vous injecter la dose létale quand ça ne va vraiment plus.

Malheureusement, tout le monde n’est pas capable de se rendre compte quand il faut passer la main. Savoir dire «stop» est une qualité trop rare. Ils ont 60, 70 ou 80 ans, plus même pour certains, et se croient toujours aussi vigousses que dans leurs vertes années. Chez certains, on peut mettre ça sur le compte d’Alzheimer, mais chez d’autres, c’est simplement de la bêtise exacerbée.

Le retour de trop

Dans le cas de Gilbert Gress, on penche plutôt pour la deuxième solution, mais on n’est pas vraiment sûrs. Alors que plus personne ne voulait du vieil Alsacien, sorti par la grande porte après avoir miraculeusement sauvé l’insubmersible (© Julien Mouquin) FC Aarau, il a choisi de revenir par la fenêtre du RC Strasbourg. Tout le monde, hormis ceux qui regardent le foot sur SF1, le croyaient mort – un peu comme Sim qui nous a quitté dimanche dernier – mais le vieux lion à la crinière folle a voulu rugir une dernière fois. Une fois de trop.

Oh, ne te méprends pas Gilbert. Moi aussi j’aime le football offensif, porté vers l’avant. Moi aussi j’appréciais le temps où, lorsqu’on arrivait à faire travailler plus son groupe que celui des autres, il prenait l’ascendant sur l’adversaire au niveau psychologique et grâce à son physique.

Georges Bregy time

Mais ça mon bon Gilbert, c’était le bon vieux temps. Une époque où nos idoles pouvaient fumer une clope à la mi-temps et réaliser un doublé en fin de match. Je sais bien Gilbert que le temps où Georges Bregy, avec son physique de lycéenne et sa moustache de travesti, régnait sur le milieu de terrain au niveau international n’est pas si éloigné…

Mais aujourd’hui Gilbert, tu as affaire à des gamins ultra-formatés. Des joueurs à la personnalité aussi développée que le bois dont sont faits les poteaux de corner. A des enfants dont le principal souci le matin est de savoir dans quel sens mettre leur casquette. Mais toi, tu es un romantique. Tu crois toujours que le footballeur a une âme. Et Dieu seul sait à quel point tu t’es trompé.

Pourtant, Gilbert, ta carrière, c’était pas de la gnognotte. Depuis tes débuts comme joueur avec Strasbourg à ta dernière épopée avec le club alsacien, tu as traversé les époques et marqué le football de ton empreinte. De Marseille à Neuchâtel Xamax, de l’équipe de Suisse au VfB Stuttgart, de Servette à Sturm Graz et même le FC Sion de Christian Constantin, tu as tout vu, tout connu.

«L’Ange de la Meinau»

Pourquoi alors Gilbert ? Pourquoi es-tu revenu à Strasbourg écorner ta légende, toi «l’Ange de la Meinau» ? Deux matches. Seulement deux matches. Le temps pour toi d’avoir l’air grotesque en te faisant éliminer par Istres, néo-promu en L2 en Coupe de la Ligue (1-6), et balader par Châteauroux, lors de la première journée de Ligue 2 (1-2).

Et comme si cela ne suffisait pas, tu es allé donner des leçons – un truc que tu apprécies un peu trop ma foi – dans les colonnes de L’Equipe Magazine en disant que tu étais «le meilleur entraîneur du monde (à égalité avec pas mal d’autres)»… Pourquoi ? Parce que le seul sacre qui manquait à ton palmarès est le titre de

Pigeon d’Or du mois d’août

Rassure-toi, tu l’as aussi dorénavant. Tu peux te retirer en toute quiétude.


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Election du Pigeon d’Or du mois d’août – Classement final
:

1. Gilbert Gress : 223 votes – 32.1 %
2. Michael Ballack : 138 votes – 19.9 %
3. Gary Bettman : 131 votes – 18.9 %
4. Franco Costanzo : 105 votes – 15.1 %
5. Kakà : 59 votes – 8.5 %
6. Danilo Di Luca : 38 votes – 5.5 %

Nombre de votes : 694

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6 Commentaires

  1. Un petit régal. Tout est dit et surtout très bien dit en quelques lignes. Le GG avait-il encore besoin de s’auto-proclamer meilleur entraîneur du monde après sa carrière, à bientôt 68 balais et surtout un ultime comeback complètement raté? Vraiment loufoque, burlesque et ridicule. Finalement GG c’est grande gueule ou bien? En route pour le Pigeon d’Or 2009.

  2. Belles tirades… je m oppose cependant fortement à la critique envers la moustache de Georges « Coup de pied arrêtés » Bregy… il la portait comme un maillot à croix rouge et au numéro 6 dans le dos : A merveille!

  3. Bien vu les gars ! Le GG, il pourrait bien faire assez fort durant la finale, surtout s’il arrive à refaire parler de lui entre-temps…

  4. Joli dessin en effet. Mais la deuxième place de mon idole, la négation du foot (à égalité avec F. terim) me déçoit quelque peu. Je ne sais pas comment fera Ballack pour être encore plus détestable et crétin afin de recevoir une nouvelle chance aux pigeons. Quoi qu’avec lui…

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