«J’aime bien ou ça craint» avec Marie-Laure Viola

Pour ce deuxième numéro, nous avons voulu donner la parole au service des sports de la TSR. C’est à la charmante et pétillante Marie-Laure Viola, qui fait son retour sur nos écrans, qu’est revenu le privilège de répondre à nos questions.

J’aime bien ou ça craint… reprendre le travail après ces quelques mois d’arrêt ?
(Sans hésiter) Ça craint ! (elle rigole) Ça craint évidemment parce que six mois c’est long, on gèle sa vie professionnelle, on n’existe plus professionnellement pour se consacrer totalement à ses enfants, chose que j’ai fait avec beaucoup de plaisir. Je me réjouissais de reprendre, mais quand même, le jour J… déjà il faut être à l’heure et ne rien oublier, donc forcément que ce jour J, ça craint ! J’aime bien ou ça craint… être une des seules femmes du service des sports de la TSR ?
(Elle sourit) Ça craint, mais j’aime bien… Ça craint parce que je ne serais pas contre le fait qu’il y ait plus de femmes qui s’intéressent au sport et au journalisme sportif. Mais c’est bien parce qu’avec Pascale (ndlr : Blattner), ce qui est pas mal, c’est qu’on se fait chouchouter…
J’aime bien ou ça craint… la nouvelle mouture de Sport Dimanche ?
J’aime bien, mais je n’ai pour l’instant que le regard d’une simple téléspectatrice. J’aime bien parce que je trouve que ça le fait : il est beaucoup plus sport, beaucoup plus punchy, il y a plus d’espace. On doit encore prendre nos marques, mais je trouve qu’il est très prometteur. J’aime bien le début, avec les bruitages, je pense que là on a beaucoup progressé. Et puis, d’avoir Rodgeur pour la première émission, voilà quoi ! Eh oui, moi je dis Rodgeur, on l’a toujours appelé comme ça, même s’il a dit qu’on pouvait choisir…

J’aime bien ou ça craint… les critiques émises à l’encontre du service des sports de la TSR ?
(Elle feint la surprise) Ah bon il y a des critiques ? (elle rigole) Moi j’aime bien les critiques. Maintenant, il faut reconnaître que vis-à-vis du département des sports, les critiques sont vraiment particulières parce qu’on a l’impression que le journaliste sportif, c’est notre pote. Donc on peut se permettre de lui balancer des choses qui, sans s’en rendre compte, peuvent vraiment faire super mal. Des choses qu’on ne balancerait pas à Darius… alors oui il a une cravate, mais il a surtout une méthode de travail qui est très différente de la nôtre. J’aime bien les critiques, car sans ça on ne peut pas avancer. On est parfois dans notre bulle et on ne se rend pas compte d’un certain nombre de choses. Quant au manque de professionnalisme qu’on nous reproche parfois, je pense qu’on progresse…

Et quand les critiques sont plus personnelles ? (En référence à une interview de Bruno Kernen mal négociée à Kitzbühel en février 2008, quelques secondes après la très violente chute d’un skieur américain, ce qui avait suscité l’ire d’un téléspectateur sur le forum de la TSR)
Bon, cette critique elle était plus ou moins justifiée. Je n’étais pas fière de moi ce jour-là. Quand les critiques sont relativement constructives, ce qui était plus ou moins le cas cette fois-là, j’aime bien répondre. Pour revenir sur cet événement, j’étais à 100 mètres de la chute, et je l’avoue, j’étais un peu en état de choc. Emotionnellement, j’étais HS. Il fallait absolument combler le vide, et au bout d’un moment le producteur m’a dit qu’il fallait que j’interroge Bruno Kernen. Je la sentais pas, le gars était entre la vie et la mort, il avait des spasmes plus que douteux, je pensais qu’il fallait qu’on laisse vivre l’événement. On n’était pas tout à fait d’accord, et finalement j’ai reçu un ordre et j’ai dû faire mon job, et je ne l’ai pas bien fait, c’est vrai. Comme première question, je lui demande comment ça va, comme on demande tout connement à quelqu’un qu’on rencontre. Et lui me répond «super et toi ?», genre j’ai fait la bombe toute la nuit et je ne me rends pas compte de ce qui se passe sous mes yeux. Il avait un tel détachement que ça m’a encore plus surprise. J’aurais dû avoir une réaction différente…
Parlons un peu de tennis. J’aime bien ou ça craint… le choix qu’a jusqu’à présent fait Roger Federer de mettre de côté la Coupe Davis ?
Alors… J’aime bien ! Jusqu’à présent, dans sa carrière et dans sa vie privée, il a toujours géré les choses de manière très professionnelle, en ayant toujours une idée précise. Il a toujours été là pour sauver la Suisse, et c’est vrai que c’est frustrant, car on se demande s’il sera là un jour pour faire gagner la Suisse. Pour l’instant, j’aime bien, il a tout à fait raison de privilégier sa carrière individuelle. On sent qu’il y a un bon groupe, et dans les trois à quatre ans, je compte sur lui pour mettre les priorités ailleurs… Mais la Coupe Davis c’est aussi une question de tirage au sort. Jusqu’à présent il n’a jamais vu un tirage vraiment favorable, et ce premier tour tombe toujours super mal. Jouer en Espagne est un cadeau empoisonné. Il n’a pas encore donné sa réponse, mais à mon avis ce sera plutôt non. Il le fera l’année d’après… Allez, en 2011 il gagne la Coupe Davis, en 2012 les Jeux Olympiques, et puis après c’est bon…
Je devine ta prochaine réponse… J’aime bien ou ça craint… rencontrer l’Espagne de Nadal au premier tour de la Coupe Davis ?
(Elle rigole) Ça craint… Ce serait une superbe affiche en finale, voire en demi-finale, mais au premier tour, c’est rude…

J’aime bien ou ça craint… le choix de Séverin Lüthi comme capitaine de l’équipe suisse ?
(Elle hésite) Alors ça, j’aime bien et ça craint. J’aime bien car c’est un choix qui surprend, il n’est pas très charismatique, et c’est vrai que sur son banc, il est très en dedans. Mais jusqu’à présent, il fait partie du groupe et on sent qu’il y une très belle unité dans cette équipe. J’ai quand même l’impression qu’il a réussi à faire son trou et qu’il sait très bien où il veut en venir. Pour l’avoir vu une fois en capitaine d’une équipe d’interclubs, il sait ce qu’il veut le gars…
J’aime bien ou ça craint… les come-backs des Belges Kim Clijsters et Justine Henin sur le circuit ?
Ça, j’adore ! J’aime ! Le tennis féminin, franchement… Voilà quoi. Je vais essayer de mesurer mes mots… Honnêtement, je me souviens d’avoir été élevée avec les finales de Navratilova – même si c’est peut-être pas le tennis le plus féminin, mais peu importe – et de Chris Evert, et d’avoir suivi ces matches avec passion et intérêt. Et maintenant, quand on regarde le tennis féminin, c’est du copier-coller : elles bourrent toutes, elles ne réfléchissent pas, elles hurlent, ce n’est pas très intéressant. Force est de constater que les Belges ont une autre façon de voir le tennis, et on a envie d’adhérer. Concernant Kim Clijsters, le fait qu’elle soit maman, forcément ça me parle, et je suis particulièrement contente qu’elle revienne.
J’aime bien ou ça craint… la carrière de Patty Schnyder ?
Mais j’aime bien ! (elle jubile) Combien de fois je me suis énervée à cause d’elle ? Elle a un jeu tellement atypique et elle est tellement douée cette nana, elle est passée à côté d’énormes choses ! En même temps, ça fait des années qu’elle est là et qu’elle fait son petit bonhomme de chemin. Je ne cautionne pas tous ces choix, tant privés que professionnels, mais pour l’avoir rencontrée chez elle, elle a la tête sur les épaules, elle sait où elle va, elle est persuadée que son choix est le bon, elle défend sa cause. C’est un petit bout de femme, gauchère qui plus est. C’est un être humain qui a ses défauts et ses qualités. Elle gère sa vie, elle n’a peut-être pas envie de suer sur les terrains d’entraînement pour être numéro cinq mondiale, et c’est son choix ! Elle a quand même eu des matches où elle a pris du plaisir. Nous, on en prend moins, c’est sûr…
J’aime bien ou ça craint… les révélations d’Andre Agassi sur son passé sulfureux ?
Ça craint, il aurait dû garder ça pour lui… Le fait qu’il ait pris des trucs, c’est dommage évidemment. Il a été un très grand joueur de tennis et il le restera malgré ses révélations. Le coup de la perruque, ça m’a fait hurler de rire, on est vraiment tombé bas dans les révélations, et puis qu’est ce qu’on s’en fiche qu’il ait une perruque ou pas… Franchement, il aurait mieux fait de faire un livre sur la fondation qu’il a créée…

J’aime bien ou ça craint… le parcours de Zurich en Ligue des Champions ?
J’aime bien, juste pour te faire plaisir… (elle rigole) J’aime bien parce qu’ils jouent avec du culot, ils ne jouent pas comme des Suisses. Ils osent ! Ils essayent de s’ouvrir, et ils ont quand même réussi ce que peu d’équipes suisses et même européennes ont réussi avant eux, à savoir gagner à Milan. Rien que pour ça, respect !
J’aime bien ou ça craint… la manière dont s’est qualifiée l’équipe suisse de foot pour la Coupe du Monde 2010 ?
J’aime bien ! En principe, on ne fait pas de mauvais résultats contre les petites équipes. On ne fait pas de matches brillants, mais on finit par gagner 1 à 0 ou juste ce qu’il faut. Là, la défaite contre le Luxembourg a donné un coup de massue à tout le monde, aux joueurs et au pauvre Otmar qui a dû ce demander ce qu’il faisait là. Avec tout ce qui s’est passé après, tu vois que cette équipe avait envie d’exister et qu’elle s’est battue avec ses forces du moment !
J’aime bien ou ça craint… le barrage France-Irlande ?
(Elle éclate de rire) J’aime bien ! C’est quelque chose de regarder un match de l’équipe de France avec les commentateurs français ! Ce ne sera pas évident, mais ils le savent… (Marie-Laure pronostique un score de 1-1 à l’aller, et une victoire 1-0 de la France au retour, mais avoue volontiers ne pas être très douée à ce petit jeu)
J’aime bien ou ça craint… la première moitié de saison de Neuchâtel Xamax ?
J’aime bien ! (elle éclate de rire) Ça fait du bien de voir que cette équipe retrouve une âme. Il n’y a malheureusement pas encore beaucoup de monde à la Maladière. Là ils ont un petit creux, c’est parce que je reviens, c’est moi qui dois leur porter la poisse…
J’aime bien ou ça craint… le site CartonRouge.ch ?
(Elle sourit) J’aime bien… mais ça craint ! J’aime bien car ça donne une autre lecture du sport, et c’est chouette. Ça craint un peu, parce qu’on en prend pour notre grade… Mais tant qu’on est respectueux, il n’y a aucun souci…
Ça alimente vos conversations entre collègues ?
On est certains à en parler, ce n’est pas un sujet tabou, mais je n’en ai encore jamais parlé à Pierre-Alain, si c’est la question qui t’intéresse…
J’aime bien ou ça craint… le vrai faux blog de Marc Rosset ?
Je ne connais pas… Marc Rosset, c’est qui ?! (elle rigole) J’aime bien, il est vraiment bien torché ce faux blog. En plus, Marc Rosset, c’est un mythe ! On n’a pas toujours tout compris dans sa vie et dans ses choix, mais il a tant apporté au tennis suisse. L’idée de créer ce blog, j’aime bien !
Tu peux distribuer un carton rouge… A qui voudrais-tu le donner ?
(Elle réfléchit) A la voile… Il y en a ras le bol ! Entre les milliardaires de la Coupe de l’America qui se battent devant les tribunaux, c’est un jeu qui dessert le sport. J’avais appris à connaître cette compétition la première fois qu’Alinghi a gagné, et j’avais bien aimé ce côté traditionnel. Et là, franchement…C’est du grand n’importe quoi.

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14 Commentaires

  1. Ouais très sympa…
    Moi j’avais adoré sa sortie lors d’une émission où elle a dit : « On passe du coq à l’âne » en passant de Develley à Dupuis…

    Tout le monde adore notre PAD !

  2. Sympa l’interview. Marie-Laure Viola n’est pas toujours pertinente ou brillante dans ses interventions mais au moins elle garde les pieds sur terre et sait rester autocritique. Bref, tout le contraire de la plupart des brêles qui l’entourent au Service des sports.

  3. Sympa l’interview. Marie-Laure Viola n’est pas toujours pertinente ou brillante dans ses interventions mais globalement elle fait un bon boulot, avec une petite touche d’humour/décontraction fort appréciable (attention toutefois à ne pas trop en abuser, sauf dans le cas du « coq à l’âne »!!!!). De plus, et chose la plus importante à mes yeux, elle sait garder les pieds sur terre et rester autocritique. Bref, tout le contraire de la plupart des brêles qui l’entourent au Service des sports.

  4. Petite touche d’humour/décontraction? Ai-je bien lu? Elle a une homonyme peut-être et je ne l’aurais pas compris? Bien sûr si on la compare à Pascale Blattner, elle brille de mille feux cette MLV, mais un nivellement par le bas est-il vraiment la solution à la TSR? Elle est tout sauf naturelle, rien sauf agaçante et elle ne peut malheureusement pas compenser par une once de compétence sportive. En tout cas, on détient probablement un beau record de pives (doux euphémisme) au sein d’une même rédaction sportive…

  5. Elle est sympa, sympa et sympa cette Marie-Laure.

    C’est cool d’avoir joué le jeu. Plus de transparence (pas le t-shirt Marie-Laure!) à la TSR ne peux pas faire de mal.

  6. Sympa interview et interview sympa. (d’y avoir pensé et qu’il ait été accepté, et les questions/réponses posées/reçues).

    Bon, z’êtes sûr que c’est du carton rouge tout ça ???

  7. Tu me plaît de plus en plus. J’te kiff Marie Laure pleine de grâce. T’es libre… mais pas pour allez voir Alinghi et toute la clic et honte à eux?

  8. Cette petite interview est bien sympathique…

    Je trouve que de parler de « progrès » alors que certains journalistes sportifs sont totalement largués et continue de l’être, ça montre qu’il y a une certaines continuité dans l’amateurisme.

    Pour moi qui paye ma redevance comme d’autres millions de personnes, je m’attends à un service professionnel. Problème: ce n’est pas la TSR que je regarde et écoute quand elle retransmet un sport que j’aime… et on doit être quelques milliers dans ce cas.

    Comme à l’époque de Jacques Deschenaux, pour voir un changement, il faudra attendre le départ à la retraite de PAD.

    Question con: est-ce que quelqu’un sait quand ce gars aura 65 ans?

    T

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