Les jaunes et bleus se frotteront en amical à deux futurs adversaires de la Nati juste avant d’entrer en scène contre les champions du monde allemands. Raison s’il en est de s’intéresser de plus près à cette équipe au football chatoyant, champagne et offensif qui devrait passer sans trop d’encombres le premier tour de la compétition.
1. Pourquoi j’ai choisi de présenter cette équipe.
Parce qu’entre l’organisation (et surtout la participation) à un enterrement de vie de garçon qui n’aura pas été sans conséquences sur mon état physique et mental et celle du mariage qui suit dans quelques jours, j’avais le choix entre l’Ukraine, la Pologne ou l’Irlande du Nord. Foutu pour foutu, voilà quoi…
2. Comment se sont-ils qualifiés ?
En terminant troisième de leur groupe derrière les bouffeurs de tapas et la surprenante Slovaquie, l’Ukraine a été contrainte de passer, encore, par la case barrage. Après cinq échecs en autant de tentatives, dont un mémorable face à face contre nos voisins préférés en 2013, elle a été plutôt vernie au tirage puisqu’elle a hérité de la Slovénie. Il aura quand même fallu attendre les arrêts de jeu du match retour, un coup de pied de Brecko dans des bourses ukrainiennes suivi d’une logique expulsion, une glissade de Kampl à mi-terrrain et un contre digne d’un match de juniors D conclu par Yarmolenko pour assurer définitivement la qualification. Au terme, soyons quand même objectifs, de 180 minutes de jeu plus ou moins maîtrisées.
3. Quelles sont les chances de les voir soulever le trophée ?
Si l’on en croit l’indice FIST, les chances de l’Ukraine sont bien réelles. Du moins, ils font un sérieux outsider. Mais surtout, n’oublions pas que l’Ukraine est déjà toute récente championne d’Europe en titre… Bon, d’accord, ce n’est que de la chanson, mais n’empêche que ! Il faut toutefois modérer ce dernier argument, car jamais dans l’histoire un pays n’a gagné la même année le concours de l’Eurovision et une compétition internationale de football… (si si, j’ai vérifié…)
4. Présente-nous la star de l’équipe.
Sans conteste Andrei Yarmolenko. Celui qu’on surnommait déjà en 2006 le « nouveau Sheva » tourne presque à la moyenne d’un but toutes les deux sélections. Il est à peu près pressenti dans les trois quarts des clubs européens dès cet été, mais son président au Dynamo Kiev, Ihor Surkis, a déjà annoncé dans les médias qu’il n’y aurait aucune discussion avant l’Euro (c’est dire si le mec est confiant concernant les futures performances de son poulain!). Et, toujours selon ce cher Ihor, Yarmolenko étant déjà une star à ses yeux, il ne devrait pas partir ailleurs que dans un grand club, ce qui élimine des clubs comme Stoke City ou Everton qui avaient déjà tenté une approche l’an passé. Xherdan appréciera…
5. Quel est le joueur qui va nous émerveiller ?
Anatoliy Tymoshchuk, la troisième fois qu’il foulera une pelouse française durant cette compétition, s’il y parvient. Il deviendra à ce moment précis le joueur de champ européen encore en activité le plus capé. Arrêt du match, lancer de peluches et standing ovation zlatanesque. Théorie un peu tirée par les cheveux je le concède, il faudrait pour cela que Robbie Keane ne joue pas une seule minute durant cette compétition…
6. Quel est le joueur qui va nous faire rire ou pleurer, peut-être même pleurer de rire ?
Les cinq joueurs qui seront désignés pour aller tirer leur penalty face à Yann Sommer en huitième de finale. Bon, en définitive, il n’y en a certainement que trois qui tireront et pour corser le jeu, ils devront mettre un doigt sur le ballon et tourner dix fois autour avant de frapper au goal…
7. C’est quoi leur philosophie de jeu ?
Durant les qualifications, l’Ukraine, c’est cinq buts encaissés en douze rencontres. Je crois que tout est dit… C’est pas toujours beau, mais ça semble marcher !
8. On parle du foot ukrainien, mais il ressemble à quoi le championnat ukrainien ?
Fondée en 1992, la Premier-liha, c’est assez simple à comprendre. Mis à part lors de la première saison de son histoire, au terme d’un demi-championnat de rodage, c’est toujours le Dynamo Kiev ou le Chakhtar Donetsk qui est champion. Les autres clubs se partagent les accessits, mais comme la Coupe Intertoto n’existe plus, y’a pas forcément un grand intérêt. En revanche, ces deux clubs ne se partagent « que » 21 coupes nationales sur les 24 qui ont été mises en jeu, comme quoi y’a encore (un peu) d’espoir. Autre fait marquant, le Chakhtar ne joue plus à domicile, mais à 1’200 kilomètres de chez lui, devant plus de 30’000 spectateurs de moyenne lors des rencontres européennes. Voilà tout simplement de quoi faire rêver le président du FC Le Mont lorsqu’il va jouer à Baulmes…
9. Mais au fait, c’est qui la personnalité de l’Ukraine la plus célèbre dans le monde?
Denis Ilchenko a 27 ans et au cours d’une émission extrêmement sérieuse diffusée sur une chaîne privée française dont le nom commence par un M et finit par un 6, il a déclaré être l’homme le plus fort du monde. Malheureusement je me suis laissé entendre dire que sa notoriété n’a pas vraiment dépassé les frontières de l’Hexagone. Citons également, toujours au rang des records foireux, Leonid Stadnyk. Du haut de ses 2.57 mètres (« seulement » 2.54 selon d’autres sources), il s’est auto-proclamé homme le plus grand du monde. Enfin, cher lecteur, tu seras certainement plus intéressé par la femme de notre cher Andrei Yarmolenko cité plus haut et qui répond au doux prénom d’Inna. Elle n’est peut-être pas hyper connue, mais elle gagne clairement à l’être…
10. Fais-nous rêver avec l’Ukraine, mais dans un autre sport…
Personnellement ce sport ne me fait pas rêver, mais comment ne pas parler de Serguei Bubka. Premier athlète à franchir la barre des 6m avec sa perche en 1985, il a explosé 35 fois le record du monde de sa discipline. Sextuple champion du monde, médaillé d’or au Jeux Olympiques de Séoul, il a ensuite entamé une carrière politique qui s’est terminée aussi bizarrement qu’elle a commencé. Il a même droit à sa statue au centre de Donetsk. Enfin, si elle est encore debout…
11. Au fait ça mange et ça boit quoi des Ukrainiens ?
En Crimée, principalement des éclats d’obus et des balles de kalachnikovs. Dans le reste du pays, du bortsch, dont il existe plus de trente recettes régionales différentes. Mais également du poulet farci, des choux farcis, des aubergines farcies, des courgettes farcies, bref, tu l’auras compris, tout ce qui est farci. Et pour arroser tout ça, vous prendrez bien un verre d’horilka, dont la version typique est aromatisée au miel et aux piments. Ca fait clairement envie, alors santé !
12. T’as quelque chose à rajouter ?
Installe-toi confortablement dans ton canapé, coupe les radiateurs, ouvre grand les fenêtres, fais entrer de l’air glacial chez toi, sers-toi une vodka et balance l’hymne national ukrainien à fond sur ton ampli, si possible avec les paroles. Mais comme cette année nous commémorons également le trentième anniversaire de l’explosion de Tchernobyl, écouter Radioactive des Imagine Dragons, ça le fait aussi !
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