Ils se sont mosquée de nous

Trois derbies en trois matches contre trois équipes mal classées (Le Mont, Stade Nyonnais et Servette) : le LS n’aura pas profité de l’aubaine pour engranger des points, ni du léger attrait supplémentaire qu’ont ces matches entre voisins pour donner aux gens l’envie de venir plus régulièrement au stade.

Car enfin, au sortir de la démonstration du 24 octobre contre Winterthour (3-0 sans discussion aucune, du jeu, du rythme, des idées…) les bleus et blancs avaient tout en main non seulement pour se propulser vers les sommets du classement, mais également pour créer une dynamique devant leur public à deux reprises, puis à Genève. Alors évidemment, on peut toujours arguer que le LS n’est qu’à trois points de la deuxième place, puisque d’autres grosses écuries patinent allégrement, mais on a tout de même l’impression qu’il manque au LS une certaine constance dans la façon d’aborder les matches, si ce n’est pas simplement le petit supplément d’âme nécessaire pour débuter une série de résultats positifs.Mais comment cette équipe-là, agressée physiquement par la détestable équipe du Mont, puis incapable d’élever son niveau contre Nyon avant de se présenter sans idée à la Praille, a-t-elle pu aller battre Lugano en Coupe ? Et comment se fait-il qu’on va tout de même battre YB en quarts ? Je vous le demande.

Car le spectacle présenté à Genève fut pitoyable. Le LS n’a pas fait honneur à son classement, contre une équipe de Servette qui aurait mérité les trois points, croyez que ça m’arrache trois mètres de tripes de le reconnaître. D’entrée de match, une tentative de la tête de Tozé a failli tourner au drame, inarrêtable pour n’importe quel gardien, sauf deux : le Favre de Lugano il y a dix jours, et celui de ce dimanche. S’il y a un joueur à ressortir du naufrage genevois, c’est bien Anthony, j’en parle d’autant plus à l’aise que je l’ai descendu au lance-flammes au sortir de prestations plus discutables. Et je veux même bien lui pardonner sa sortie ratée en toute fin de match, qui laissa un grenat seul devant la cage vide ajuster les étoiles, merci mon garçon.
Incapable de se créer la moindre occasion, soutenu par une paire d’attaquants encore plus invisible que d’habitude (Madou, à force de s’encoubler parmi, n’a réussi qu’exaspérer ses supporters… Mais que faut-il pour qu’il explose enfin ?), le milieu de terrain a été clairement en-dessous de ses dernières prestations : rappelons que près de la moitié des goals cette saison est l’œuvre de notre triangle offensif médian Rey-Tosi-Marazzi.  Résultat ? Deux tirs cadrés en nonante minutes et pas une seule frayeur pour le gardien Gonzalez. Seule la défense aura finalement donné des signes de solidité, ce qui n’est pas une surprise mais ne permettra pas aux bleus et blancs de truster le podium. Il faudra quand même que l’équipe se détermine à réduire enfin les espaces offerts au milieu de terrain, où notre pressing trop lâche facilite par trop la manœuvre des adversaires.
Heureusement que les Genevois ne se sont guères montrés habiles à la finition, même s’ils ont au moins le mérite de s’être montrés parfois dangereux. Il était d’ailleurs temps que le match se termine : à raison d’une occasion par quart d’heure, les grenat allaient fatalement finir par planter. Le LS aurait pour sa part pu courir dans le vide jusqu’à Noël que ça n’eût rien changé.
Du côté des supporters, seule une grosse centaine de fans aura profité des actions organisées par les deux groupes, avec des déplacements en car à prix cassé. Même si la qualité du match n’invitait pas à l’orgasme collectif, la petite prestation vocale aura tout de même surpris. Même constat en face d’ailleurs, où nos meilleurs ennemis n’auront pas non plus été très impressionnants. Franchement, on se souvient d’ambiances autrement plus folles de part et d’autre lors de ce grand classique. La situation sportive insolite des deux clubs, eu égard à leur passé et à leur poids dans l’Histoire du football suisse, est visiblement en train de saper la résistance des plus acharnés.


Deux monstres du football suisse… et un stade vide

Mais finalement, tout cela n’est qu’anecdotique : la seule vraie nouvelle du week-end est que Pyshar a déclaré que Servette sera champion en 2014. Du côté de Lausanne, il serait bien de tout faire pour recevoir ce magnifique Champion lors du match d’inauguration du stade du Léman, qui pourrait bien tomber quelques semaines après leur titre tant mérité. Ce serait vraiment con de rater l’aubaine. Surtout que les Vaudois, tout auréolés de leur titre de Champion d’Europe 2013, auront également à cœur de confirmer leur bonne série.
PS : par pure provocation et avec l’aide de jeux de mots assez lamentables, l’auteur a vicieusement glissé quatre minarets (attention, pas un de plus, c’est la nouvelle norme par chez nous) dans son texte. Le premier lecteur qui les trouve gagne toute ma considération.
Photos copyright www.servettefc.ch

Servette – Lausanne 0-0

La Praille, 3955 spectateurs.
Arbitre : M. Speranda.
Servette : Gonzalez; Schneider, Kusunga, Nzay, Rüfli; Pizzinat, Pont (58e Tréand); Kouassi (77e De Azevedo), Vitkieviez, Eudis (46e Esteban); Tozé.
Lausanne : Favre; Katz, Sonnerat, Buntschu, Bilibani; Rey, Ndzomo, Marazzi; Tosi; Carrupt (46e Boughanem), Madou (68e Hélin).
Cartons jaunes : 19e Favre, 70e Rüfli, 76e Boughanem, 90e Bilibani.

A propos Yves Martin 247 Articles
Cette Nati a deux vertus : celle de faire rêver quasi tout son peuple, et celle d'emmerder les connards de la fachosphère. Longue vie à elle.

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11 Commentaires

  1. Vraiment déçu par Lausanne – vu le classement (et la victoire à Lugano), je m’attendais à voir une équipe ambitieuse, entreprenante et franchement ce LS là m’a semblé bien plus faible qu’un Yverdon ou un Kriens, par exemple. Par contre, on vous file volontiers Pont contre Rey ou Marazzi… Si le LS veut monter, le match contre le 13ème à l’extérieur, faut le gagner…

    Servette conforme à ces prestations depuis deux saisons – une équipe qui tourne pas, un milieu de terrain médiocre, des occasions qui sont pas conclues etc. Plus ça change moins ça change.

    Un truc que j’ai pas compris, c’est les insultes systématiques du kop lausannois envers le SFC et ses joueurs. Les rares fois où on les entend, c’est pas pour soutenir leur équipe… J’avais souvenir même récemment d’un certain respect entre les deux camps de supporters et public, et je trouverai vraiment regrettable que cela tourne aux relations débilissimes type GSHC-LHC, SFC-FC Sion ou GSHC-Gotteron…

  2. @ Henri Leconte

    Tu notteras toutefois que dans toutes les « relations débilissimes », un club genevois (rien de plus que mon nombril, ok je sors) s’est glissé viscieusement dans l’équation…

    Vive le Pays de Vaud et ses habitants!

    Sinon, le match je l’ai pas vu donc je la ferme…

  3. @ Cocolet Jones

    Je parle de ce que je vois, et je fréquente plus les stades genevois que valaisans ou fribourgeois. D’où mes exemples… Et je n’ai jamais prétendu que nous n’avons que des Prix Nobel dans les tribunes des Vernets ou à la Praille.

    Mais je suis bien content d’apprendre que les relations entre les publics biennois, lausannois, sédunois, xamaxiens et autres sont empreintes de sympathie et d’affection.

    Je me permets quand même de noter que les « enc…. » systématiques de dimanche passé provenait des rangs des supporters lausannois et non genevois (étant précisé que je n’ai pas de doute qu’il y a une proportion identique de crétins parmi toute la population de toute la Suisse francophone). Ca m’a étonné, puisque je n’avais pas vu cela précédemment pour un match SFC-LS – et je trouve ça assez lamentable (j’aurais pensé la même chose si les supps. du SFC avaient fait de même).

    Cela étant, si le terme de « relation débilissime » te semble inadapté, je serais par exemple bien intéressé de savoir ce que tu penses de (au hasard) du fait qu’il est plus ou moins impossible de laisser des supporters du FC Sion et du SFC à proximité, sans que cela dégénère….

    Plus sérieusement, et je pose sérieusement la question à Yves Martin (dont j’adore les articles par ailleurs, même si le LS n’est pas un club que je suis), et ce sans aucune envie de polémique, pourquoi les supporters du LS traitent « d’enc. » les joueurs genevois?

  4. Pour avoir été au stade dimanche, les « xxx enculés » sont venus des deux côtés en proportion parfaitement égales (Henri, tu n’as pas été attentifs visiblement). Cela dit, je suis d’accord avec toi sur le fait que cela ne réhausse aucun des deux clubs de supporters, bien au contraire. Personnellement, j’aime les deux clubs (et oui, c’est possible) et à chaque fois que j’ai entendu cela, j’étais affligé par ceux qui le proferaient.

  5. Il se trouve simplement qu’un groupe de supporter du LS autre que le BWFK – qui historiquement a prouvé que les injures et les provocations systématiques n’étaient pas sa tasse de thé – a choisi une autre façon d’exprimer son avis au stade. C’est donc plutôt à eux qu’il faudrait demander pourquoi ils ont choisi de durcir le ton.

  6. « Et comment se fait-il qu’on va tout de même battre YB en quarts ? »
    J’aime cette assurance assumée et ça me donne envie d’y croire aussi.

  7. En fait c’est un article assez cohérent : STOP aux mines à Rey. Et plus que des gentillesses : « … rappelons que près de la moitié des goals cette saison est l’œuvre de notre triangle offensif médian Rey-Tosi-Marazzi…. ».

    Mais même si je suis ne pas forcément d’accord, je m’incline démocratiquement !

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