Sur nos monts quand les Pigeons…

…annoncent un brillant réveil ! La grande finale du Pigeon d’Or 2009 débute aujourd’hui avec un groupe exclusivement helvétique. Yves Allegro, Sepp Blatter, Julian Cerviño, Roger Federer, Alain Geiger et Ralph Zloczower forment le premier groupe de cette finale. De l’autre côté, Flavio Briatore, Didier Drogba, Gilbert Gress, Thierry Henry, Waldemar Kita et Fatih Terim seront les représentants du groupe «reste du monde». Les trois premiers sont qualifiés pour le tour final. Fin du vote : vendredi 11 décembre à minuit. A toi de jouer ami lecteur !

Yves Allegro

Heureusement que Stanislas Wawrinka se révèle également comme un joueur qui ne se débrouille encore pas trop mal en double. Sinon, nous aurions dû nous coltiner Yves Allegro encore un bon moment dans l’encadrement helvétique. Revers de la médaille, on doit en revanche se le taper parfois comme consultant. Mais au moins, il fait moins de dégâts dans une cabine de commentateur que sur le court. Véritable sangsue du monde tennistique, ses bonnes relations avec Roger Federer lui auront permis de faire illusion bien trop longtemps, sous la complaisance de l’amibe qui fait office de capitaine, Séverin Lüthi.
Au delà de son titre (tiens, ça faisait bien longtemps) de Pigeon d’Or de mars 2009, le Valaisan est également parvenu à liguer une bonne frange de personnes contre Marc Rosset, le capitaine d’alors, pour d’obscurs motifs. On avait tout de suite senti le courage et le respect du joueur de Grône envers un monument du tennis suisse qui a eu le malheur d’avoir fait preuve d’une honnêteté un peu trop directe. Bref, la période surréaliste où le Valaisan figurait dans la sélection helvétique semble appartenir au passé. Terminés les matches de double où Yves Allegro compromettait les chances de la Suisse à lui tout seul à grands coups de doubles fautes, smashs dans le filet et autres revers dans les tribunes. C’en est fini aussi des parties de remplissage où il devenait la risée de tout le monde. On arrête donc les frais, et on espère tous que le prodigieux bilan d’Allegro en reste là.

Sepp Blatter

Avec Sepp Blatter, on a tous les mauvais côtés du sport réunis en une personne. Accusé de corruption, l’homme est au football ce que le menhir est à la Bretagne. C’est là, tout le monde en a un, mais on ne sait toujours pas à quoi cela sert. Le gros Valaisan a brillé en cette fin d’année 2009 par son immobilisme et son sport, le football, n’en est une nouvelle fois pas sorti grandi.
La main de Thierry Henry a relancé la polémique sur la vidéo dans le foot. Relancé ? Non ! Un sport résiste encore et toujours à l’envahisseur des écrans TV. Alors que les arbitres ont la possibilité de juger grâce à la vidéo dans le rugby, le football américain, le tennis, le hockey ou le basketball, le sport le plus populaire de la planète campe sur ses positions. Un téléspectateur peut, de chez lui, mieux juger les décisions arbitrales que l’homme en noir lui-même. Un comble.
Deuxième «blatterie» de cette année 2009 : la gestion du match entre l’Egypte et l’Algérie. Après les sanctions ridicules infligées à la Turquie à la suite des événements que l’on sait, on pensait que la FIFA en avait tiré les leçons. Et bien il faut croire que non, puisque les Algériens sont tombés dans un véritable traquenard au Caire, sans que la Fédération internationale ne bouge le moindre sourcil.

Julian Cerviño

Après la nomination de la région de La Chaux-de-Fonds au patrimoine mondial de l’UNESCO, les Haut-Neuchâtelois pourront peut-être recevoir un deuxième prix prestigieux pour l’un de leurs ressortissants en la personne du journaliste Julian Cerviño. Le lauréat du Pigeon d’Or d’avril s’était illustré en transformant une compétition sportive (la finale LNB de la saison passée entre La Chaux-de-Fonds et Lausanne) en un vague épisode tragico-comique digne des plus mauvais Top Models. Masquant fort mal une frustration maladive doublée d’une méconnaissance crasse du milieu hockeystique, le Meuqueux est parvenu à passer sous silence tout ce qui touchait à ce sport pour se focaliser exclusivement sur des événements extra-sportifs du café de commerce. De quoi faire passer Le Matin pour la variante romande de la Neue Zürcher Zeitung.
Maniant l’incohérence et le sentiment de persécution avec une précision de métronome, le Chaux-de-Fonnier a persisté à insulter le métier de journaliste par le biais de papiers aussi risibles que déplorables. Tentant de créer une ambiance délétère entre deux formations en montant en épingle le moindre fait divers dont toute personne possédant le moindre embryon d’intelligence s’en contrefiche, Julian Cerviño semble promis à un bel avenir dans les rédactions de Voici ou de Gala. Mais le Haut-Neuchâtelois a également réussi sur un autre tableau : celui de booster les joueurs du LHC via un bien maladroit texte qui comparait le LHC à «une grosse machine sans âme». Pour motiver un adversaire, le journaliste s’y est très bien pris et le résultat fut cinglant. Et encore un boomerang de plus ramassé dans la poire de cette pomme. Au décompte final, le pauvre doit avoir le visage aussi tuméfié que celui qu’aurait eu Christophe Willem s’il avait eu à affronter Jérôme Le Banner dans un combat de freefight. Finalement, à défaut d’ascension en LNA, la cité horlogère pourra se consoler avec un titre qui touche – de très loin dans ce cas précis – le hockey sur glace.

Roger Federer

D’accord, le moment semble malvenu au moment où le Bâlois a réalisé une excellente deuxième moitié de saison et a repris la place de numéro 1 au biceps hypertrophié de Manacor. Enfin quoique ses derniers matches se sont terminés en queue de poisson avec à la clé de brillantes défaites contre Benneteau, Djokovic, Del Potro et Davydenko. Roger est magique : remporter Roland Garros ainsi qu’un quinzième Grand-Chelem sur fond d’esbroufe vestimentaire, il fallait le faire. Il est rentré dans l’Histoire et la Suisse en sera toujours reconnaissante. Mais cela ne semble pas toujours aller dans les deux sens. Si Roger Federer se retrouve dans cette section, il faut remonter au mois de février, date de son incompréhensible pirouette de dernière minute pour ne pas jouer la Coupe Davis.
Rappelez-vous : comme souvent, notre Rodgeur national nous ressort le coup du «je suis motivé par le défi de la Coupe Davis» pour ensuite invoquer une vague excuse pour se défiler. Au vu de sa carrière et de tout ce qu’il a fait pour ce sport, le parfait-gentil-fidèle-impeccable-lisse Suisse était tout pardonné. Surtout qu’il était à l’époque obligé de se coltiner Yves Allegro en double et de remporter trois points à lui tout seul. Mais en cette édition 2009, c’est la fois de trop : alors que le calendrier était idéal pour lui, que Fed’ avait confirmé sa participation à ce premier tour en Alabama, une entourloupe de dernière minute a fait déborder le vase. Cependant, cela ne fera que la cinquième fois que Roger a fait l’impasse sur la compétition, condamnant donc la Suisse à un nouveau barrage périlleux.
La perspective de remporter la seule épreuve qui manque à son gigantissime palmarès, Roger Federer n’en a visiblement pas grand-chose à branler alors que la Suisse possède maintenant deux individualités pouvant régater avec les meilleurs du monde. Et ce sans compter sur un Marco Chiudinelli qui est aussi capable de livrer la marchandise. Bref, une équipe qui peut prétendre à remporter le Saladier d’Argent. Un tournoi atypique, en équipe, dans lequel un Rafael Nadal se défonce comme un damné et qui fait la fierté de son pays. Et qui est présent dans le camp des joueurs même s’il est blessé. Par ici, on pourra probablement attendre un bon moment avant que certains aient cet esprit de sacrifice en mettant de côté leur carrière individualiste. Le train passe, la Suisse regarde.

Alain Geiger

Le Valaisan fait partie de cette catégorie de sportifs qui possèdent l’incompatibilité génétique absolue de se recycler en un entraîneur à succès après avoir été un joueur à succès (bon d’accord, le terme est un peu fort, mais il fallait bien illustrer le propos). La liste des clubs par lesquels il est passé est aussi longue que celle des conquêtes de Marat Safin : Xamax, Grasshopper, Aarau, re-Xamax, re-Aarau, Lausanne… Non content de se faire éconduire par tout le monde et de se faire flanquer dehors par la grande porte, l’ancien défenseur trouve toujours le moyen de s’engouffrer par celle de derrière pour se taper des ex et ronger quelques vieux os au passage.
Avec de telles casseroles, difficile de concocter la recette miracle qui pourrait sortir le Valaisan de cet engrenage. D’autant plus que l’entourage d’Alain Geiger – son frère en particulier – lui met quelques bâtons dans les roues. Faisant preuve d’une arrogance fort mal placée au vu des circonstances et de son lourd passif, il manie les excuses faciles aussi bien que Raymond Domenech mais sans recourir à l’astrologie et ça, c’est assez fort. Pourtant, il a eu de la chance, le bougre : du fait d’un défaut de papiers officiels non détenus par le désormais ex-entraîneur de Neuchâtel Xamax Jean-Michel Aeby, Alain Geiger s’est vu propulser une nouvelle fois sur le banc xamaxien aux côtés du Genevois. Grâce au président Bernasconi, le club neuchâtelois va revivre un nouveau cauchemar. Choix tactiques discutables, absence totale d’autocritique et de remise en question, défaites empilées avec une régularité à rendre jaloux les footballeurs st-marinois, sans compter quelques magouilles par-ci par-là. Alain Geiger a en outre eu l’outrecuidance de vouloir imposer ses vues ; sa dernière lubie en date : vouloir être entraîneur, mais seul à la barre. La lubie de trop. Pour la troisième fois en trois tentatives, le Valaisan sera éjecté du club de la Maladière. Bel exploit !

Ralph Zloczower

Si l’adage qui dit qu’«on a les dirigeants que l’on mérite» est vrai, on peut aisément dire que le football suisse était vachement mal barré. En janvier, Ralph Zloczower a été brillamment élu Pigeon d’Or du mois pour une performance de haut vol : déplacer une finale de Coupe de Suisse pour pouvoir aller tranquillement se dorer le nombril au Bahamas à un congrès de la FIFA.
Le Pélican de Muri a ainsi résumé en une décision ce qui est reproché aux «pontes» du football suisse et plus globalement à l’ensemble des décisionnaires du sport dans notre pays. D’abord se faire réélire, ensuite profiter un maximum des avantages liés à sa position et finalement tenter de faire avancer le schmilblick si jamais c’est pas trop fatigant et seulement dans le cas où tout le monde serait content. Ralph «mot compte triple» Zloczower est un incompétent heureux et, à l’image de Sepp Blatter, encaisse le maximum de fric en prenant le minimum de décisions.

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16 Commentaires

  1. Sepp le mérite! Mais même si le comportement en coupe Davis de Federer est critiquable, je trouve injuste de le pigeonner car ce qu’il réalise autrement est tout simplement extraordinaire…
    Superbe article!!!

  2. En même temps, injuste ou pas, le peuple a parlé! c’était une décision démocratique.

    Bon article. Je pense que mon vote va aller à Sepp, qui le mérite pour l’ensemble de son oeuvre

  3. Federer
    Car si il gagne une des journalistes de Carton Rouge aura l’honneur de le rencontrer (si il est moins *** qu’un certain PAD et accepte le prix).

  4. Sepp « Menhir » Blatter pour moi

    Excellent article! Ca c’est l’esprit pigeon d’or, on se lâche à la rédaction.

    Longue vie à Cartonrouge!

  5. Roger sans hésiter!

    Parce que je fais partie des idiots qui se sont ruinés pour se rendre en Alabama en pensant avoir droit à un véritable USA-Suisse, avec 4 joueurs géniaux! Avec l’affiche finale que l’on sait…

    Parce que l’ami Roger, que j’admire par ailleurs, a annoncé son forfait le lendemain de la clôture des paiements auprès de Swiss Tennis, à moins de deux semaines de la rencontre…

    Parce que Roger, avec qui j’ai pleuré (comme des milliers de fans) en finale de RG et de Wimbly, a annoncé son forfait en CD pour cause de blessure… et s’est présenté sur les courts deux jours plus tard à IW!

    Parce que, depuis de trop nombreuses années, Roger ne manque pas une exhibition à la xxx qui rapporte gros (style moitié terre, moitié gazon), mais fait systématiquement l’impasse sur le premier tour de CD!

    Et enfin, parce ce que je suis fan de tennis, et que xxx, on la veut cette Coupe Davis!!

    Evidemment, Sepp en grandissime n° 2, pour toutes les raisons évoquées… et la finale des M17 contre des M35!

    Et Yves en n° 3… parce que xxx, on la veut cette Coupe Davis! :0))

    P.S.: @ rédac… Je veux bien que l’ami Yves n’ait en réalité qu’une seule bonne relation tennistique, mais de là à ne pas l’accorder quand elle est multipliée… sans rancune! :0))

  6. Blatter sans hésitation. Le dirigeant le plus pourri du sport no 1 au monde!

    Federer c’est juste pour faire un peu de provoc

    Cervino c’est juste un règlement de compte pour les lausannois

    Allegro n’a pas l’envergure d’un pigeon

    Zloczower bouffe les pigeons avec ses petits copains friqués du foot mais est insignifiant au-delà de Muri

    Geiger pas très fun non plus

  7. sans aucun doute Mr Cervino car son nom contient le mot cervin , et lui il atteint les sommets du réalisme : réussir à nous faire croire qu’un club dépourvu de moyens et sutout d’ambition veuille et puisse monter en LNA.

  8. Je n’ai jamais lu M. Cervino, mais je fais confiance à Cartonrouge.ch et je veux bien croire qu’il s’agit là d’un journaliste extraordinairement sous-doué. En même temps, quelqu’un qui n’aime pas le Lausanne HC peut-il être vraiment mauvais? Allez, je tape Zloczower!

  9. Ce trophée symbolisant un piegonnage annuel, Step Blatter semble être l’homme de la situation Son champ de vision à 5° faisant des victimes de janvier à décembre.

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