JO : de nouvelles perspectives

Est-ce que vous avez déjà remarqué que la Suisse obtenait quasiment tous les quatre ans des médailles d’or dans des disciplines émergentes ? Avec le ski cross, Vancouver 2010 n’a pas dérogé à la règle.

Chaque fois que le CIO trouve un nouveau moyen de distribuer des médailles à qui mieux mieux, un Helvète sort du bois pour rafler l’or, avant que les autres pays ne rattrapent leur retard par la suite. Dans cette optique, CartonRouge.ch propose plusieurs nouveaux sports en vue de Sotchi 2014.

Bobsleigh freestyle

Sujette à polémique par certains frileux sans couilles (Géorgiens et Néerlandais en tête) accusant au passage calomnieusement une sécurité irréprochable (si le CIO l’a dit, c’est que c’est vrai enfin !), la piste de bobsleigh de Whistler Mountain a été le théâtre de viandées absolument grandioses. Plutôt que de chercher à tout prix à limiter la difficulté et la vitesse de ce tracé génial, autant tirer profit de ses caractéristiques uniques ! En agrémentant le tracé de quelques petits sauts et tremplins sympathiques, les bobeurs ont désormais la possibilité d’intégrer une composante technique et artistique à leur parcours.

Hélicoptère, backflip et autre double cork 1328 arrière vrillé seront ainsi jugés au niveau de l’exécution et de l’atterrissage. Les notes seront ensuite combinées au temps de parcours afin de désigner les futurs champions olympiques de bobsleigh freestyle ! Malgré les défections de certains de leurs membres d’équipage, les Suisses pourront à nouveau avoir des chances significatives de médailles.

Descente, départ en masse

Durant les disciplines de vitesse en ski alpin, nous avons largement eu notre dose de fous rires en assistant avec délectation aux envolées mirifiques d’Anja Pärson, Patrick Järbyn et Dominique Gisin (bien aidée il est vrai par la petite «bosse humiliante» devenue désormais fameuse) entre autres. Pourquoi ne pas rendre la descente encore plus marrante en faisant partir tous les concurrents en même temps, à l’image des manches de boardercross ?
La règle est simple : tous les concurrents partent en même temps et le premier arrivé remporte la mise. A condition bien entendu de franchir toutes les portes. Il a aussi été question d’insérer le tir à la carabine contre les cibles humaines – chacun pouvant dégommer chaque adversaire à sa guise –, mais le risque de souillures liées au sang risquaient de dégrader la piste trop rapidement et de ne plus laisser visible les rares sponsors présents sur les accoutrements des athlètes. L’idée n’a donc pas passé le cut malgré d’intenses discussions au sein du comité olympique.

Tetrathlon

Marre de ces sports top-méga-cool-super-fun ! La mode est au retour du «old school». Calqué sur le mythique pentathlon moderne des JO d’été, voici le tetrathlon qui – comme sa racine grecque l’indique – se compose de quatre disciplines : le patinage artistique en couple, la luge biplace, le golf sur glace et la course de chiens de traîneaux. Disputé en duo, ce nouveau sport permettra aux athlètes de faire briller leurs polyvalences respectives.

Ainsi, plutôt que de bêtement descendre une piste entre des piquets ou de faire mumuse avec des rondelles (non les Chaux-de-Fonniers, pas vous), les sportifs feront parler leur coordination et leur talent artistique. En patinage, il s’agira de rouler des pelles à sa compagne sur une musique à choix ; en luge biplace, il faudra copuler dans diverses positions en descendant la piste ; le golf sur glace consistera en un dix-huit trous, tandis que la course en chien de traîneaux se fera sous la forme de la poursuite pour distribuer les médailles.

Short-track artistique d’orientation

Conçu exclusivement pour permettre à la Corée du Sud d’obtenir des médailles lors des Jeux Olympiques d’hiver, et accessoirement faire chier son voisin stalinien du Nord, le Short-track se distingue par le look particulièrement risible de ses adeptes. Entre combinaisons moule-boules et casque fongiformes, il apparaît nécessaire d’insérer une composante artistique à cette loterie dont le seul intérêt est de voir les trois-quarts des candidats s’écraser contre les matelas de protection à la moindre faute de carre. Quitte à aller s’encastrer, autant le faire avec brio et figures de style.
Suivant cette logique, chaque concurrent devra donc effectuer au minimum huit sauts (avec deux quadruples) sur une distance initiale de 1000 mètres. De plus, la piste ne sera pas un simple anneau, mais tracée sur un lac gelé. Au moyen d’une boussole, il faudra ensuite réaliser quatre sauts imposés (un triple lutz, un triple boucle piqué, un quadruple Rittberger et un back-flip) et quatre autres sauts libres à des endroits prédéfinis sur une carte. Celui qui aura obtenu les meilleures notes artistiques et la plus grande précision sur le GPS du jury l’emporte.

Ski de fond tandem

Entre relais, sprint, départ en masse ou poursuite, avec ou sans fusil, style libre, classique et désormais X-treme (inaugurée par la Slovène Petra Majdič, discipline désormais appelée ski de fond-cross), le ski de fond participe de manière éhontée à la moisson de breloques récoltée par des nations telles que la Norvège, la France et l’Allemagne et a ainsi sauvé l’honneur de nations largement dominées par la Suisse dans les «vrais» sports. Finalement, pourquoi ne pas poursuivre dans cette direction jusqu’au bout, en instaurant une nouvelle catégorie : le tandem.

La difficulté ne sera pas tant d’avaler les 15, 30 ou 50 kilomètres de la discipline, il s’agira surtout de conjuguer les efforts des deux athlètes et de synchroniser au maximum la gestuelle, sous peine de vivre des moments cocasses. Il se murmure que certains pays de l’ex-bloc de l’Est ont commencé des recherches génétiques afin de faire naître au plus vite des siamois collés par les pieds, pour ainsi avoir un avantage non-négligeable sur la concurrence.

Hockey sur glace à ski

Afin de permettre aux entrepreneurs locaux de s’en mettre encore plus plein les fouilles en construisant des immenses édifices inutiles un quart d’heure après la fin des compétitions, le CIO songe à lancer le hockey sur glace à ski. Cette discipline, concurrente du bandy considéré comme pas assez sexy par l’IIHF, se jouera à quinze contre quinze sur une surface gelée et couverte de 300 mètres sur 150.
Les joueurs seront dotés de skis carvings et d’un mini-réacteur adapté dans un sac à dos afin de pouvoir se mouvoir rapidement. Les buts, d’une taille de douze mètres sur trois, seront gardés par deux gardiens par équipe munis d’un filet à papillon géant. Les contacts seront interdits, un essai grandeur nature ayant en effet vu un participant américain décoller de la surface gelée et finir sa course seize kilomètres plus loin, encastré dans l’arrière-cour d’un fast food.

Poursuite-skeleton

La luge n’ayant fait qu’un seul mort à Vancouver, les organisateurs lorgnent désormais du côté des pas de tirs pour rendre leur discipline plus attractive. Les athlètes s’élanceront une première fois pour définir l’ordre de passage, avant que ne commence la vraie compétiton. Les lugeurs se positionneront ensuite à mi-parcours et tenteront d’abattre leurs concurrents au fur et à mesure de leur descente.

Il sera ainsi particulièrement utile de réaliser le meilleur temps de la première manche, puisqu’aucun adversaire ne sera en embuscade. Le Mexicain ou le Sierra-Léonnais de service sera pour sa part bien embêté lorsque les 48 autres lugeurs voudront se le payer à bout-portant. Le dernier survivant sera médaillé d’or, tandis que les breloques d’argent et de bronze seront remises à la famille à titre posthume.