Victoire australienne qui ne serbe à rien

Alors que pour se qualifier il fallait soit que la Serbie s’impose, soit que l’Australie réalise un carton, la courte victoire des Socceroos, à défaut de leur offrir un ticket pour la suite de la compétition, aura eu le mérite de rappeler – si besoin était – les qualités de cette équipe australienne et l’incapacité récurrente de la Serbie à briller en phase finale.

1. Le résumé.Bien qu’obligée de s’imposer largement, l’Australie, fidèle à son habitude et amputée de son attaquant vedette Harry Kewell injustement expulsé contre le Ghana, s’est contentée de contenir les assauts de Serbes aux indéniables qualités techniques mais incapables de forcer le destin et de faire la différence devant les buts de Schwarzer. Et comme souvent dans ce genre de match, c’est les jaunes et verts qui allaient faire la différence et mener de 2 buts grâce à Cahill et Holman avant que le Lausannois de cœur Marko Pantelic ne réduise la marque pour l’honneur.
2. L’homme du match.
Virevoltant, dribbleur et doté d’une intelligence de jeu au-dessus de la moyenne, le jeune milieu de terrain du CSKA Moscou, Milos Krasic, courtisé par plusieurs grands clubs européens, a ébloui la première heure de jeu par son talent. Créant sans cesse le danger dans le camp australien, le manque de réussite de ses coéquipiers au moment de conclure a malheureusement annihilé ses belles initiatives.

3. La buse du match.
Incapable de réaliser des performances dignes de ce nom dans les grandes compétitions et à nouveau éliminée sans gloire au 1er tour, c’est toute l’équipe de Serbie qui se retrouve sous le feu de la critique. Pourtant très doués techniquement et solides défensivement avec en prime un très bon gardien, la Serbie, à l’image de l’ex-Yougoslavie en son temps, semble destinée à se planter, comme tétanisée par l’enjeu, alors qu’on pense que désormais elle semble prête à franchir un pallier.
4. Le tournant du match.
La faute de main dans ses propres 16 mètres de Tim Cahill à la 90ème minute aurait dû valoir un penalty pour la Serbie et, en cas de transformation, lui ouvrir les portes des huitièmes de finale. Las pour elle, l’arbitre uruguayen Larrionda n’a pas sanctionné ce geste. Ainsi, certains se seront qualifiés pour cette Coupe du Monde grâce à une main et d’autres se seront vu éliminés à cause d’une autre.
5. Le geste technique du match.
A la 73ème minute de jeu, la mine envoyée par Brett Holman, entré 10 minutes plus tôt, synonyme de 2-0 pour l’Australie est un modèle du genre. Rebondissant juste devant lui, le ballon était quasiment impossible à détourner pour Stojkovic.
6. Le geste pourri du match.
Sur un tir pourtant relativement anodin de Tosic, le gardien australien Mark Schwarzer, pourtant très à son affaire tout au long de la partie, relâcha le ballon dans les pieds du chasseur de buts patenté qu’est Marko Pantelic et par là-même relança les Serbes dans la partie.
7. L’analyse tactique.
Ayant été forcé de suivre la partie sur SF Info et qui plus est par intermittence, contraint que j’étais de zapper assez régulièrement avec BBC 2  et l’invraisemblable cinquième set entre Nicolas Mahut et John Isner à Wimbledon, je vous laisserai vous référer à vos médias favoris pour toutes les considérations tactiques ainsi que le pourquoi du comment de la permutation entre les deux milieux axiaux australiens et les raisons des décrochages des attaquants serbes en fin de première mi-temps.
8. L’anecdote.
Sachant qu’en Australie, environ 68’000 personnes ayant la nationalité australienne sont nées en Serbie et que moins de 5’000 sont nées au Ghana, on ne pourra pas accuser les Socceroos d’avoir favorisé la majorité !

9. La minute Pierre-Alain Dupuis.
Vu le commentaire en teuton qui m’a été infligé, je dois me contenter de l’éternelle sortie bateau relative aux équipes issues de l’ex-Yougoslavie : «Une fois de plus, les brésiliens des Balkans ne gagnent pas et restent à quai».
10. La rétrospective du prochain match.
Eliminés, les Australiens vont pouvoir tranquillement préparer la prochaine Coupe d’Asie des Nations qui aura lieu en janvier 2011 au Qatar et qui les verra affronter la Corée du Sud, l’Inde et Bahreïn au 1er tour. Avec Frank Rijkaard aux commandes, l’avenir devrait sourire aux valeureux Socceroos. Quant aux Serbes, en attendant les éliminatoires de l’Euro 2012 qu’ils débuteront à domicile contre la Slovénie et qui les verra aussi affronter l’Italie, s’ils sont toujours en bisbille avec leurs voisins bosniaques, ils peuvent toujours venir donner un coup de main au LS à Banja Luka début juillet.

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1 Commentaire

  1. Attention à ne pas se tromper, Borac Banja Luka est un club serbe de Bosnie.

    Par contre c’est pas de refus un comeback de Pantelic 😉

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