Roastbeefs 1 – Grenouilles 1

Les deux favoris du groupe D n’ont pas su se départager au terme d’une rencontre qui ne se sera emballée que l’espace de quelques minutes. Les Français ont dominé, les Anglais ont subi, un Citizen a répondu à un autre Citizen, et pas de jaloux au final. Les Anglais attendent le (proche) retour de Rooney, les Français celui (improbable) de Zizou…

Le résuméDes six premières rencontres disputées durant cet Euro, aucune ne s’était soldée par un score nul et vierge. Autant dire que les premières minutes de ce France-Angleterre nous ont fait très peur. D’emblée, les deux équipes ont donné l’impression de jouer le nul, aucune n’osant se mouiller et se lancer dans des offensives flamboyantes. Comme l’a très justement souligné Arsène Wenger lors de son unique intervention de plus de trois mots, dur de dire s’il s’agissait de prudence ou de souffrance due à la forte chaleur ukrainienne. Au final, un match nul entre les deux favoris du groupe, plus flatteur pour les Anglais, qui n’est pas sans rappeler le 1-1 ayant ponctué la rencontre entre l’Italie et l’Espagne dimanche. En moins technique, en moins rapide, en moins beau quoi…
L’homme du match
Dur de sortir un nom dans cette rencontre où les 22 acteurs ont sorti un match de moyenne facture. Par défaut, Samir Nasri, pour son égalisation quelques minutes après l’ouverture du score anglaise. Une belle action française, au ralenti certes, mais belle action tout de même. Et quelle frappe pour conclure ! Techniquement parfaite, idéalement placée, elle n’a laissé aucune chance à Joe Hart. La célébration de son goal est moins glorieuse, et l’Europe entière a pu lire sur les lèvres de l’ancien Marseillais les vilains propos proférés à l’encontre du banc anglais et (ou) des journalistes qui ont simplement fait leur travail…
La buse du match
Il fallait la chercher à Genève. Loin de moi l’idée de tirer sur l’ambulance, mais il me semble que la RTS dispose de consultants dignes de ce nom : Léonard Thurre, Alexandre Comisetti, Yves Débonnaire (à part les lunettes) ou encore Bernard Challandes. Dès lors, j’ai beaucoup de mal à comprendre la présence sur le plateau d’un mec aussi soporifique et peu pertinent que Stéphane Henchoz. Il a d’emblée posé la barre très haut, en déclarant avant le match que «quand on joue dans le pays où on évolue avec son club», c’est toujours particulier. Cherchez l’erreur… Il s’est par la suite déclaré heureux pour les Français «quizont réussi à égaliser», avant de déclarer très justement que l’arbitre n’a pas le ralenti. Bref, entre banalités et succession de fautes de français, on a été gâté ! Et en bonus, 20 minutes de commentaires endiablés en seconde période, la faute à un problème technique «indépendant de leur volonté». Si seulement Billag pouvait avoir le même souci au moment d’envoyer les factures…
Le tournant du match
La débilissime faute de Patrice Evra à la 30ème minute de jeu. Touche pour les Anglais à 35 mètres de la cage de Lloris. Il pousse dans le dos, avant de lever les bras au ciel et jurer qu’il n’a rien fait… Résultat : coup franc, tête et but. Plus que le tournant, c’est le lancement d’un match qui aura duré 10 grosses minutes.

Le geste technique du match
15ème minute de jeu. Ashley Young lance parfaitement en profondeur James Milner. Superbe crochet pour effacer la sortie d’Hugo Lloris. La cage est vide et tout le monde croit au but. A cet instant précis, j’ai eu une coupure sur ma Swisscom TV. Et c’est mieux ainsi…
Le geste pourri du match
La comédie de Frank Ribéry suite à un «pseudo coup de coude attaque du majeur» de Jordan Henderson. Tout y était : roulade, mains sur le visage, puis analyse desdites mains pour y repérer une potentielle effusion de sang. Mais personne ne leur a dit qu’il y a maintenant une quarantaine de caméras au bord du terrain ?!
Les anecdotes
David Lemos n’a pas eu le temps de visiter Donetsk, Ashley Cole se serait remis avec Cheryl et la plupart de mes contacts Facebook soutenaient l’Angleterre…Bref, j’ai regardé un match de foot.
Le match vu par les Anglais
Entendu au Drake Drum Pub de Plymouth : «What a piece of shit game, but what a goal by Lescott !»
Le match vu par les Français
Entendu aux bar-tabac PMU de Meymac, en Corrèze : «Quel match de merde, mais quel but de Nasri !»
Le match vu par Roberto Mancini
«Maaaaa, quel match dé merda… mais qu’est ce qu’ils sont bons mes joueurs !»