Un premier titre à la tête des Flyers

Philippe Gaydoul n’est pas encore officiellement président des Kloten Flyers qu’il a déjà réussi à remporter ce sur quoi tous les dirigeants des clubs de hockey romands se cassent les dents depuis des décennies : un titre ! Après un combat de haute lutte, le Zurichois a coiffé au poteau David Nalbandian et Fabian Salvi pour s’offrir le premier trophée de sa jeune carrière dans le monde du hockey sur glace : le Pigeon d’Or de mai-juin 2012.

Après une saison 2011-2012 où la Swiss Ice Hockey (SIHF) – le nouveau nom super cool de la Fédération suisse de hockey sur glace – a été battue à plate couture par son homologue footballistique en termes de scandales politico-juridiques, l’organe faîtier du disque noir sous nos latitudes a montré dès la fin de la saison qu’il comptait bien prendre sa revanche en 2012-2013.Et pour ce faire, quoi de mieux que commencer avec un petit imbroglio à la tête de sa présidence ? Ça, même la Swiss Football League n’a pas osé le faire ! En sauvant les Kloten Flyers de la faillite à grand coup de millions tout en restant à son poste, le président de SIHF Philippe Gaydoul a créé un conflit d’intérêts tellement grand que même la dernière des républiques bananières n’aurait osé l’accepter.

Le Super Héros de la rondelle

Gaydoul semble pourtant être bien conscient que son nouveau statut le place en porte-à-faux vis-à-vis de ceux de la SIHF. Il a ainsi déclaré que «si cet engagement [avec les Aviateurs] devait se réaliser, il est clair que je me retirerais en tant que président de la Swiss Ice Hockey Federation». Alors qu’il foute le camp, et tout de suite ! Mais non, car «ce n’est pas [son] style de quitter précipitamment la SIHF» : «Sauvons tout d’abord les Kloten Flyers. Ensuite, nous nous occuperons des problèmes statuaires.» Une fois que la licence sera définitivement accordée au club de la banlieue de Zurich, sa comptabilité avalisée par la Ligue par exemple ?
Car Môssieur Gaydoul est un homme qui se sait important et reste persuadé d’être le seul à même de négocier l’incommensurable perte que provoquera son départ. De la brusquerie et il en serait fini de la bonne marche du hockey helvétique. Il faut dire que quand on s’entoure de cabots incompétents prêts à tout pour manger dans la main de leur maître, il y a de quoi se faire du souci. Pius-David Kuonen, délégué du conseil d’administration de SIHF, a-t-il ainsi osé déclarer ne pas voir «quels seraient les conflits» si Gaydoul accumulait les deux fonctions, ajoutant que «pour le bien du hockey, ce serait une bonne chose de lui laisser le temps de trouver un successeur.»

Toujours les mêmes rengaines

Cette incapacité de faire confiance à la génération suivante, cette manie de vouloir décider de ce qui est bien et ce qui est mal, cette attitude paternaliste digne des plus grands dictateurs africains décrédibilise encore un peu plus une instance qui navigue depuis déjà longtemps en eaux troubles, entre scandales d’arbitrage, gestion scabreuse de l’affaire des revenus de la Coupe Spengler et autres polémiques sur le niveau de l’équipe nationale.
Même si tout le monde se foutait bien de ces clubs, la Ligue n’a pas bougé le petit doigt lorsque Forward Morges et Neuchatel Young Sprinters ont déposé le bilan. Après le passe-droit octroyé «au nom de la tradition» au HC Davos avec sa Coupe Spengler, voilà qu’un deuxième club historique est maintenu en vie grâce au bon vouloir du n°1 de la hiérarchie du hockey suisse. Dans une telle opacité, nul besoin de préciser que la lumière sur la comptabilité des Aviateurs ne sera jamais faite. Tout en geignant continuellement de ses difficultés financières depuis 5 ans, ce club d’escrocs a engagé à crédit des Roman Wick, Patrick von Gunten et autres Félicien DuBois, faussant encore plus le championnat que n’aurait pu le faire le plus retors des truqueurs. Telle la pomme dont la beauté cache le ver qui la ronge, tel un sourire blanc immaculé qui masque la carie tapie derrière la molaire, telle la termite creusant de l’intérieur son tunnel dans une étagère estampillée Roche Bobois, tel un chef d’entreprise catholique pratiquant, Philippe Gaydoul et ses esclaves de la SIHF se contenteront de sauver les apparences, se servant de leur propre cigare Davidoff pour bouter le feu aux preuves les plus accablantes.
Pour toutes ces raisons et pour celles qui apparaîtront à l’avenir, nous sommes fiers de décerner le

Pigeon d’Or de mai-juin 2012

au nouveau PDG des Kloten «Swiss Ice Hockey» Flyers Philippe Gaydoul. L’ancien patron de Denner devance de peu le tennisman spasmatique David Nalbandian et un autre hurluberlu plein d’avenir, Fabian Salvi, à qui nous adressons nos sincères félicitations. Auteurs de scores décevants, Hugh Quennec et Jean Alesi s’en vont bredouilles tout en ayant accumulé une précieuse expérience qui devrait leur servir pour les prochaines éditions.
Election du Pigeon d’Or de mai-juin 2012 – résultat final :
1. Philippe Gaydoul : 195 votes – 34,3%
2. David Nalbandian : 166 votes – 29,2%
3. Fabian Salvi : 135 votes – 23,8%
4. Hugh Quennec : 48 votes – 8,5%
5. Jean Alesi : 24 votes – 4,2%
Total des votes : 568