Rien à dire…

Il y avait une telle satisfaction d’avoir atteint cette demi-finale et de se mesurer au «grand Chelsea» que l’on avait presque l’impression que le FC Bâle n’espérait pas davantage que ce bonus. Hier soir, on ne peut pas dire que les Rhénans ont abandonné l’affaire ni renoncé à se battre. Mais il serait très aventureux de nier l’absolue logique du résultat.

Avec Chelsea, on a eu, hier soir, un bon exemple d’une équipe venue faire le boulot. Leur objectif était de gérer ce match à l’extérieur sans se lancer trop en avant. Et avec une certaine efficacité. Contrairement à Tottenham qui était arrivé la fleur au fusil dans le quart de finale précédent, persuadé de son indiscutable supériorité, l’équipe de Benitez est entrée sur la pelouse avec un professionnalisme touchant au parfait. On voyait que les adversaires avaient été étudiés, les espaces étaient restreints et des ailiers comme Salah se retrouvaient complètement bloqués dans le moindre de leurs élans. Il faut dire que c’est sur ce genre d’affrontement que des mecs comme Lampard ou Cole sont vraiment utiles. Des matchs comme celui-ci, ils en ont fait des dizaines. A la limite, on ne serait pas étonné de les voir après la douche, boire une bière et fumer une clope en se disant : «on a joué qui là déjà ? Zurich ? Baden ?»Mais malgré la force tranquille dégagée par les Anglais, le principal responsable de ce ratage a été le FC Bâle lui-même. Non pas que l’équipe aie si mal joué que ça, il y eut des actions intéressantes, de bons mouvements, mais la fébrilité qui semblait envahir les joueurs dans les phases tant défensives qu’offensives nous montrait bien que le concept de «petites équipes et grandes équipes» n’est quand même pas totalement has been.

De ce fait, les pensionnaires du Parc St-Jacques se sont trouvés, tout le long du match, empruntés devant les choix à faire et, dans leur jeu, aussi impuissants qu’un octogénaire au milieu d’un Spring Break. La fatigue aussi s’est fait terriblement sentir. Et certaines actions ressemblaient plutôt à des tentatives du désespoir qu’à des mouvements de jeu réfléchis.
Le regret que les Bâlois peuvent avoir tient juste dans le fait que Chelsea n’était de loin pas au sommet hier soir. Mais si tel est le cas et que l’on n’est pas capable de saisir des opportunités, c’est qu’il n’y a rien que Bâle puisse espérer de plus que le parcours déjà gratifiant qui fut le sien.
On prendra comme symbolique de cela, les dix dernières minutes de ce match. Quand on se fait offrir un penalty aussi hallucinant et qu’on se fait rebreaké par Tahiti Bob juste après, il n y a qu’un seul constat. On n’atteint pas une finale de coupe d’Europe avec si peu.
Le plus drôle c’est que même si le FCB ne s’est pas pris une ramassée comme l’ont subi les deux clubs espagnols de Champions League, l’équipe de Yakin ne semble pas mieux positionnée pour retourner la situation pour autant. Alors ce n’est pas encore fini, certes, il reste un match retour à Londres mais après ce match aller, on ne voit vraiment pas quel improbable scénario pourrait nous montrer Bâle planter deux buts à Londres la semaine prochaine.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

FC Bâle – Chelsea FC 1-2 (0-1)

Parc St-Jacques, 36’000 spectateurs (guichets fermés).
Arbitre : M. Kralovec (Tch).
Buts : 12e Moses 0-1, 87e Schär (penalty) 1-1, 94e Luiz 1-2.
FC Bâle : Sommer; P. Degen, Schär, Dragovic, Park; Frei; Salah (79e D. Degen), Elneny (65e Zoua), Serey Die (61e Diaz), Stocker; Streller.
Chelsea : Cech; Azpilicueta, Ivanovic, Terry, Cole; Ramires, David Luiz, Lampard (80e Oscar); Hazard (71e Mata), Torres, Moses.
Notes : Chelsea sans Ba (pas qualifié). 48e tir de Stocker sur le poteau. 54e tir sur le poteau de Torres.
Cartons jaunes : 69e Cole (suspendu au prochain match), 70e Dragovic (suspendu au prochain match), 80e D. Degen, 83e David Luiz, 89e Schär.

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3 Commentaires

  1. C’est clair que le 1-2 fait mal, parce qu’à 1-1, le retour aurait été assez ouvert.

    Là, il faudrait un miracle. La seule solution pour y arriver sera d’ouvrir complètement le jeu pour mettre le plus de pression possible, en cherchant un match où les buts tombent, d’un côté comme de l’autre.

    Ca peut donner un 4-0 bien sec, mais ça peut aussi rendre le match un peu fou. Avec ce résultat obtenu, pas si sûr finalement que Chelsea sera aussi professionnel la semaine prochaine.

  2. bizzare pour le fcb d’avoir un arbitre neutre (on est pas dans le magouille swiss ligue)
    et patétique ce public bâlois très fort pour siffler l’ arbitre et l’ adversaire plutôt que d’ encourager sa propre équipe.Néammoins fcb jouera la finale bon week

  3. Après ce penalty venu de nulle part, cette mauvaise blague, (les arbitres veulent-ils à ce point la vidéo qu’ils sabotent l’arbitrage à 5 cher à Platoche???), jamais le FC Basel ne doit se faire rejoindre… Ce petit truc qui leur a manqué en fin de match, ça a un nom, c’est l’expérience… Ceci dit, ils peuvent, doivent être fiers du parcours accompli. Il touche très très probablement à se fin. Mais il était beau. Et qui sait, peut-être dans un avenir proche, une finale pour eux est possible. Ils ne sont pas loin. Et il faut vraiment donner du crédit à Benitez. Voilà un gars qui a montré qu’il respecte chaque adversaire. Bravo à lui et à ces gars! La marque des grandes équipe c’est ça. Chelsea a eu l’humilité dont n’est plus capable le Barça… Qui se croit tellement supérieur qu’il refuse de se remettre en question. Ou que le Real qui n’en a jamais été capable! Bravo Benitez et Bravo Chelsea, avec cet état d’esprit, je ne vois pas bien qui pourrait les empêcher de remporter cette Europa League…

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