Le HC Lugano en 11 points

Si le football te navre et que les perfomances de Rodgeur te consternent, réjouis-toi : le hockey est bientôt de retour. Parce que 10 c’est pas assez et 12 c’est un peu trop, CartonRouge.ch te présente ici le portrait en 11 points de chaque équipe de l’élite du hockey suisse en y ajoutant la Chaux-de-Fonds et Red Ice. Pour commencer la série par désordre alphabétique, place aux millionaires du HC Lugano.

Lugano est un club en tout point détestable sauf pour ceux qui sont nés dans le Sottoceneri ou dont l’existence d’un vague arrière-grand-père venant de là-bas ne leur a laissé d’autre choix que d’en devenir supporters. Depuis son dernier titre de champion national, glané au printemps 2006, la phalange est à la rue malgré la tentative d’un retour au premier plan amorcée à l’été 2011 avec l’arrivée de Vicky Mantegazza – la «fille de» – à la présidence du conseil d’administration. Cependant, malgré de belles paroles, le HC Lugano peine à sortir de ses travers et cultive l’image d’un club artificiel et maintenu sous perfusion grâce à un généreux mécénat. Autant dire que, en 2013/2014 également, la plupart des fans de hockey se réjouiront à chaque défaite des Bianconeri.1. Les grandes forces du HC Lugano
Outre un côté détestable, le HC Lugano partage avec le Lausanne HC la stratégie d’aller se renforcer avec les rebuts de Genève-Servette. Seulement, contrairement aux Vaudois, les Luganais choisissent habituellement des joueurs potentiellement capables de constituer des renforts dignes de ce nom. Avec Dan Fritsche et Eric Walsky, Il Grande a clairement mis la main sur deux attaquants ayant le potentiel de rejoindre un jour l’équipe nationale.
La défense tessinoise semble également très forte, avec 8 joueurs qui se battront pour une place sur les trois premières paires. Dans ce secteur, Lugano est cette fois-ci parti prospecter du mauvais côté de la Sarine en allant engager deux anciens Biennois, soit l’ex-blueliner de NHL Chris Campoli et le néo-international Clarence Kparghai. Autant dire que les Bianconeri seront redoutables en supériorité numérique, eux qui pourront toujours compter sur l’excellent Ilkka Heikkinen et l’expérimenté Julien Vauclair. Avec encore des éléments de la trempe de Steve Hirschi et Dominik Schlumpf, l’arrière-garde luganaise compte une sacrée brochette de joueurs qui évolueraient sans peine dans la première ligne de certaines équipes (suivez mon regard).
2. …et ses carences rédhibitoires.
Clinquant et arrogant. Deux adjectifs qui mériteraient de figurer sur l’écusson du HC Lugano et qui collent parfaitement aux joueurs composant l’offensive de l’équipe. Seulement, les Domenichelli, McLean et autre Metropolit sont tous plus proches de l’entrée en EMS que de leurs années juniors. A ces vieux croulants s’ajoute une escouade de has been, d’éléments au talent certain qui n’en ont pas moins tous foiré leur carrière de hockeyeur en lui préférant la vue du San Salvatore. Flavien Conne, Sébastien Reuille et Raffaele Sannitz n’ont plus que de glorieux souvenirs à apporter au monde de la rondelle suisse, en attendant que Fritsche et Walsky rejoignent leur club de losers, eux qui ont signé la fin de leurs ambitions sportives en s’exilant sous les palmiers du Sud du Tessin. Dans ce contexte déprimant, les jeunes Simion, Kostner et Fazzini parviendront-ils à bousculer la hiérarchie ? Rien n’est moins sûr.
En transférant de Rapperswil à l’été 2012 un Daniel Manzato en état de grâce, Lugano pensait avoir remplacé avantageusement l’alors hésitant Benjamin Conz. Une année plus tard, on mesure la pertinence du jugement. Auteur d’une saison 2012/2013 plus que médiocre, l’ancien junior de Fribourg-Gottéron n’est même plus sûr de devancer Michael Flückiger dans la hiérarchie des portiers. Autant dire que l’entraîneur Fischer n’arrivera à rien s’il ne résout pas rapidement la question des gardiens.
3. Les Luganais seront-ils meilleurs que la saison dernière ?
Eliminé au printemps par Zoug dès les quarts de finale, on voit mal Lugano faire moins bien en 2013/2014 quand on sait qu’il faudrait, pour ce faire, terminer derrière Bienne, Ambrì-Piotta, Rapperwsil et Lausanne. Lugano sera donc par défaut au moins aussi bon que la saison dernière.
4. L’objectif inavouable
Le titre, évidemment. Seule la perspective du titre compte à Lugano, même si les dirigeants ne sont pas assez stupides pour le claironner haut et fort au vu du récent passé sportif du club.

5. Qui sera le bour d’atout du HC Lugano version 2013/2014 ?
On se réjouit de voir Chris Campoli à l’œuvre sur un exercice entier. Sur le papier, le Canadien apparaît comme l’un des tout meilleurs défenseurs de la ligue et aura comme lourde tâche de prendre la succession de Petteri Nummelin, dont le maillot a été retiré cet été. Avec Heikkinen, il va sans dire que le danger viendra de loin à Lugano cette saison.
6. Au contraire, qui sera le boulet du contingent ?
Dan Fritsche. L’ancien joueur de Columbus réussira certainement une bonne saison sous ses nouvelles couleurs, mais on peut douter qu’il parvienne à tirer à lui seul l’équipe vers autre chose qu’une élimination en quarts de finale des play-off. Son salaire certainement indécent et un contexte général peu propice au surpassement de soi finiront d’achever les illusions placées en lui.
7. L’entraîneur : homme de la situation ou simple sous-fifre ?
En misant sur le sociable et cool Patrick Fischer (38 ans) pour sa première vraie expérience de coach principal, les dirigeants tessinois ont pris un sacré risque : ils ont en effet parié sur le fait qu’il était techniquement possible de créer un esprit d’équipe à la Resega ! On a quand même envie de croire que le charisme de Fischer fera mouche et qu’il tiendra jusqu’à la fin de la saison. Auréolé d’une miraculeuse deuxième place aux Championnats du monde (où il assistait Sean Simpson), celui qui fut un jour membre de l’effectif des Coyotes de Phoenix espère pouvoir insuffler un vent nouveau sur le vestiaire luganais. Mais là où Larry Huras a échoué, on voit mal ce jeune néophyte réussir tant le vrai problème de Lugano est plus l’égo surdimensionné de certains dinosaures que l’identité de l’entraîneur. Aussi longtemps que le ménage n’aura pas été fait de ce côté-là, inutile d’espérer revoir la franchise tessinoise aux avant-postes.
8. La Resega : forteresse infranchissable ou piteux château de cartes ?
Avec 4’725 spectateurs de moyenne durant la saison régulière 2012/2013, Lugano affiche une tendance à la hausse aussi réjouissante qu’improbable. De là à considérer la Resega comme une forteresse imprenable, il y a un pas à ne pas franchir en dépit du soutien sans faille de la section ultra locale. C’est plutôt l’interminable voyage en car qui constitue le principal désavantage de l’équipe visiteuse.
9. Et le public dans tout ça ?
Bouillant, belliqueux et berlusconien pour le 95% de l’assistance luganaise qui prend place dans la Curva Nord. Pour le reste, disons creux et jaune (pour la couleur des sièges).
10. Pour (presque) finir, le HC Lugano en 3 mots.
Bling. Bling. Bling.
11. Pronostic exact (à la virgule près) :     
7e de la saison régulière. Eliminé 4-2 par Berne en quarts de finale des play-offs.
Photos Pascal Muller, copyright EQ Images

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