Place au derby d’Italia

Cinq équipes ont réussi à faire le plein de points lors des deux premières journées de championnat. Le club des cinq a pratiqué un jeu souvent alléchant et spectaculaire, ce qui est de bon augure pour la suite du championnat et surtout de bon augure pour le weekend prochain où Juve et Inter s’affronteront dans un derby d’Italia qui s’annonce haut en couleur !

Juve toujours

On les disait impressionnants et personne n’a été déçu. Après une mise en jambe relativement laborieuse face à la Samp lors de la première journée, la Juve a terrassé propre en ordre la Lazio 4-1 le weekend dernier. La performance est d’autant plus remarquable lorsque l’on sait que ces deux équipes représentaient les deux bêtes noires des bianconeri l’an passé. L’homme de ces deux premières rondes fut sans aucun doute possible Paul Pogba, l’étoile montante du football français. Bien que souvent imbuvable, l’ancien joueur de ManU est en train de devenir un des tout meilleurs du Calcio, et même selon certains supporters partiaux, du monde. Certes, à un si jeune âge PoPo fait preuve d’un impact sur le jeu que l’on retrouve rarement chez des joueurs de 20 ans. Cependant, il lui faut encore acquérir de la continuité et un peu de discipline pour effectivement s’installer parmi les meilleurs joueurs actuels.
Deux victoires, dont une avec la manière, la Vieille Dame a de quoi envisager sereinement les semaines à venir. Si Pogba s’est montré stratosphérique durant ces deux premiers matchs, d’autres joueurs ont également prouvé leur grande forme du moment. Ainsi, Carlos Tevez fait également partie des satisfactions de début de saison. Particulièrement bien adapté à son nouvel environnement, l’ancien traître de Manchester est parvenu à inscrire ses deux premiers vrais buts en Italie. Les Turinois semblent avoir trouvé en la personne de l’Apache un buteur attitré, ce qui faisait cruellement défaut l’an passé. Autre satisfaction, Arturo Vidal. Annoncé comme partant durant la pause estivale, le Chilien a également fait parler la poudre à deux reprises. De plus en plus de maillots à son effigie se vendent du côté de Turin, et pas qu’à Turin d’ailleurs, n’oublions pas que la Juve est un club d’expatriés avant tout. Bref, vous l’aurez compris, la Juve est plus que jamais dans le coup et une chose est certaine : il sera difficile de la surprendre cette saison. La journée qui suivra la pause due aux matchs internationaux fera figure de vrai test pour l’effectif d’Antonio Conte. En effet, les imbattables bianconeri y affronteront l’Inter dans un duel qui s’annonce explosif. A ne manquer sous aucun prétexte.

Une vraie renaissance

L’Inter nous y venons. Après un mercato relativement mouvementé et décrié, les hommes de Mazzarri ont fait taire leurs plus fervents détracteurs en empochant 6 points mérités en deux matchs. Si la première victoire contre le catastrophique Genoa de Liverani fût lente à se dessiner, lors d’une rencontre où la sieste était de rigueur entre la 15e et la 70e minute au moins, celle acquise le weekend dernier face à Catane fût convaincante et porteuse d’espoir. L’Inter n’avait pas connu de départ aussi canon depuis belle lurette. En venant à bout de Catane, toujours difficile à manœuvrer sur son île, les Nerazzurri ont réussi de belle manière ce qu’ils n’avaient jamais réussi lors des saisons précédentes : revenir de Sicile avec 3 points et de surcoit avec une victoire 3-0 !
Outre l’entraineur Walter Mazzarri encensé par la critique, trois hommes ont grandement contribué à cette belle réussite. Le premier c’est l’infatigable Rodrigo Palacio. Auteur de deux buts en autant de parties, Rodrigo-la-dreadlock a démontré qu’on pourrait compter sur lui cette saison. Les deux autres hommes clés du début de saison sont en réalité deux joueurs qui semblent avoir ressuscité tel Jésus de Nazareth. Autant Jonathan que Ricky « Nino Maravilla » Alvarez faisaient beaucoup rire dans les travées de San Siro la saison passée. Cependant, les deux sud-américains que l’on prenait volontiers pour des charlatans du football (les fans du LS en connaissent un rayon à ce sujet) sont apparus totalement transformés et revigorés. Ricky ou la belle vie a pris le jeu de l’équipe à son compte et semble s’être rendu compte que dans le football moderne, on défend même lorsqu’on est un joueur à vocation offensive, sauf quand on s’appelle Ronaldo bien sûr. Jonathan a pris une bonne dose de confiance en soi et ose tenter des montées à la Maicon qui lui ont permis de réaliser pas moins de deux passes de but. Jadis sifflé et hué par tout un stade, Johnny est en bonne voie d’être acclamé à chacun de ses débordements. Clairement dans la position d’outsider dans le duel face à la Juve lors de la prochaine journée, les Nerazzurri n’ont pas grand-chose à perdre et pourraient confirmer leur excellent début de championnat en déjouant les pronostics. Une chose est sûre, une fois de plus le derby d’Italia va encore déchaîner les passions ! Prenez vos agendas c’est pour samedi prochain à 18h.

Un presque favori pour le titre

Il n’y a pas que la Juve et l’Inter qui ont bien débuté leur championnat. Si l’AC Milan a quelque peu manqué son entrée en matière (une vilaine défaite face à Vérone), Naples a en revanche confirmé son statut de presque favori pour le titre. Les deux premières confrontations des parthénopéens face à Chievo et Bologne ont été l’occasion d’apprécier la puissance offensive de la troupe à Benitez. Avec sept buts inscrits en deux rencontres, Naples possède tout simplement la meilleure attaque du championnat. Autant la défense paraît un peu fébrile, autant l’attaque est visiblement bien rôdée et promet bien du spectacle cette saison.
Marek  Hamsik a clairement été le grand bonhomme de cette entame de championnat, il semble bien avoir acquis une dimension supérieure. Avec 4 réalisations, il s’est installé en tête du classement du encore très peu significatif classement des buteurs. Nul doute que le Real Madrid ou le PSG devraient tenter de se l’offrir pour quelques centaines millions dans les années à venir. Gonzalo Higuain a également prouvé qu’il possédait plus d’adresse devant le but que sur des rochers et devrait être en mesure d’enchaîner les pions pour son nouvel employeur. Quant au nouvel arrivant José Callejon, il a surpris son monde par sa rapidité à s’adapter au football italien, il pourrait même briguer une place parmi les 23 qui s’en iront du côté du Brésil cet été pour disputer cet espèce de tournoi à la noix qui n’intéresse personne (ah non ça c’était l’été dernier). Au final ce sont 6 points acquis avec une certaine aisance et des ambitions à la hauteur de celle du président de Laurentiis. Il faudra cependant encore voir ce que vaut réellement cette défense face à un adversaire plus costaud, ce qui devra attendre la première journée de la Ligue des Champions.

Les deux équipes les plus séduisantes

L’AS Rome ne payait pas de mine en début de saison. Et pourtant les Giallorossi sont bel et bien dans le coup en ce début de championnat. Récoltant eux aussi 6 points lors des deux rencontres initiales, les pensionnaires du Stade Olympique ont également pratiqué un jeu alléchant sous la férule de Rudi Garcia (t’as vraiment pas le droit de t’appeler comme ça). Pour preuve, le véritable bijou réalisé par Miralem Pjanic lors de la deuxième journée face à Vérone. L’arrivée in extremis d’Adem Ljajic, devenu indésirable du côté de Florence, a peut-être amené le petit plus qu’il manquait aux Romains pour être réellement compétitifs. Le sale gamin serbe a même déjà été décisif lors de sa première rencontre sous ses nouvelles couleurs. Sans véritablement faire parler d’elle sur le terrain, la Louve pourrait bien venir jouer les trouble-fêtes dans cette Serie A édition 2013-2014. En revanche, hors du terrain, les Giallorossi ont été moins discrets à leur insu. En effet, lors de la réception de l’Hellas Vérone, dimanche dernier, deux jeunes supporters auraient eu la bonne idée de caillasser le bus des joueurs adverse lorsque ceux-ci quittaient la ville. Au final, les pauvres néo-promus en ont été quittes pour une bonne frayeur et surtout une nuit supplémentaire dans la ville éternelle. Inutile de préciser que cet épisode a fait couler passablement d’encre de l’autre côté des Alpes, remettant à nouveau en avant le problème de la gestion de la sécurité dans et autour des stades italiens.
La Fiorentina complète le quinté de tête comptant 6 points.  Avec deux victoires sur Catane et Genoa, tout comme l’Inter, elle a bien confirmé son statut d’outsider. Il est vrai qu’en préliminaire d’Europa League la Viola n’avait guère convaincu lors de la double confrontation face à GC, en championnat elle s’est en revanche montrée à son affaire en se défaisant d’un Catane toujours accrocheur et surtout en allant donner une bonne leçon au Genoa sur son terrain. Les satisfactions du côté de Florence sont nombreuses Pepito Rossi, Juan Cuadrado, Borja Valero et même Mario Gomez ont ainsi régalé leurs supporters. Avec pas moins de 7 buts inscrits lors des deux rencontres initiales, la Fiorentina possède simplement la meilleure attaque ex-aequo du championnat, et il semble enfin que l’équipe florentine actuelle puisse être comparée à celle des années Batistuta. Pratiquant un football spectaculaire, la Viola est unanimement reconnue pour la qualité de son collectif et devrait être amenée à jouer les premiers rôles cette année. On se réjouit vraiment de pouvoir les voir à l’œuvre face à un adversaire un peu plus valable que Genoa, dont l’entraîneur Liverani sera probablement le premier à se faire virer. Les paris sont ouverts.