Saga 1994 : Marc Hottiger, attiré par le Valais

Entre le Lac Léman où il est né et les montagnes valaisannes qui l’ont charmé, le coeur de Marc Hottiger balance. L’homme a changé : «C’est difficile de me définir. Je suis plus tranquille depuis que je suis en Valais. Je ne m’énerve plus pour des petits riens comme par le passé. J’apprécie le moment présent.»

Marc Hottiger est content de son sort, ne regrette pas ses choix : «C’est marrant, car au niveau de la mentalité, je me sens plus proche d’un Valaisan, sans renier mes origines lausannoises. C’est encore là que j’ai tous mes copains d’enfance que je revois toujours avec plaisir. En Valais, c’est difficile si l’on n’est pas accepté. Ce n’est pas mon cas. Il y a tellement de choses à faire dans ce coin. J’ai surtout découvert la montagne et ses attraits.»Ce qui n’empêchera pas toutefois Marc de répondre favorablement à une offre à l’étranger : «Le décor ne fait pas tout certes. Mais on dit par exemple que la Ruhr, la région de Dortmund, c’est moche. Selon Stéph Chapuisat, ce n’est pas vrai. On ne peut pas juger si on n’y a pas été. Au Japon, par exemple, tous les joueurs en ce moment y vont pour l’argent.»
Plus volontiers en jeans-basket qu’en costard-cravate, Marc fait dans la décontraction. Son métier rêvé serait plutôt GO au Club Med. «J’aime voyager. J’ai découvert le Mexique, leur mentalité. J’aimerais aussi beaucoup visiter le Canada, les Etats-Unis. Avec une équipe en déplacement, le temps nous manque. C’est frustrant. On se fait juste une vague idée. En janvier dernier, avec l’équipe nationale, nous avions disposé d’un après-midi pour découvrir Los Angeles. C’est un peu juste, non ?»
Si son idole reste le joueur Johan Cruijff, ses héros de la vie actuelle ont pour nom Coluche ou l’Abbé Pierre : «Je ne supporte pas de voir quelqu’un de malheureux. Moi je suis prêt à m’engager pour défendre une cause humanitaire.  J’aime bien les gens qui s’enthousiasment de la vie mais qui restent simples et francs. J’aime bien les gens heureux. Je repère assez vite les faux jetons.»

Le rituel

Avec ses amis Christophe Ohrel et Stéphane Chapuisat, Hottiger forme un trio magique sur le terrain et dans la vie : «Nous avons toujours le même rituel pour entrer sur le terrain. D’abord Ohrel, puis moi et Stéph. Pendant l’hymne national, Stéph se retrouve entre les deux. Dans le vestiaire, je me place toujours à côté de Marco Pascolo et de Stéph et j’enfile d’abord mon soulier gauche.»
Une folie dont il rêve parfois en secret, serait de tout plaquer : «Quand les gens m’embêtent, quand le foot ne vas pas, quand tout va de travers, cela m’a traversé la tête de tout arrêter. Mais j’aime trop ce que je fais. Une folie plus ordinaire serait l’achat d’une Harley Davidson. Ce que j’apprécie surtout, c’est le tennis, un peu classique chez les footballeurs. Mais la moto, le ski, c’est interdit. Alors je me rattrape avec les randonnées et la raclette. J’adore rigoler. A Sion, c’est surtout Christophe Bonvin le bout en train mais les autres ne sont pas en reste…»
Pour l’hymne national, le latéral gauche s’excuse : «Je connais par cœur la mélodie. Il me manque les paroles… mais pendant que les notes s’égrènent, c’est un moment merveilleux de liberté. Le dernier instant où je pense à quelques personnes que j’aime.»
L’attaquant portugais Futre n’est pas un personnage très apprécié par Hottiger. «C’est un tricheur. Il est par terre pendant nonante minutes… Il faut sans arrêt faire très attention avec lui.»
Le temps libre, c’est encore la musique – Phil Collins qu’il consomme sans modération – et le Lausanne HC. Ce qui le fâche, c’est le manque de tolérance : «Notre génération se pose beaucoup de questions sur ce qui se passe dans le monde et ne trouve pas toujours les réponses.»
Cherchez la femme. Sur le sujet, Marc ne se départit pas de sa réserve même s’il avoue qu’il reçoit de jolies lettres de ses admiratrices. «C’est un sujet personnel, la femme. Mais j’aime qu’elle soit simple, franche, qu’elle cultive la bonne humeur et soit une bonne cuisinière.»

Interview, 20 ans plus tard

Marc, quel est ton meilleur souvenir de la Coupe du Monde 1994 ?
Le match contre la Roumanie qui était un match plein et une belle victoire de la Suisse dans cette Coupe du Monde. Les supporters en nombre venus de Suisse ont été fantastiques.
Quel est ton pire souvenir ?
Je n’ai aucun mauvais souvenir de cette Coupe du Monde, à part l’élimination contre l’Espagne, car on pouvait faire mieux.
Quelle est ton occupation actuelle ?
Je suis directeur technique du Team Vaud Foot Espoir (structure d’élite du Canton de Vaud).
Quel est ton pronostic pour la Suisse au Brésil ?
Je pronostique un quart de finale pour la Suisse et personnellement, je ne vais pas me rendre au Brésil.

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