TURQUIE : Revivront-ils le rêve de 2008 ?

La demi-finale de 2008, je l’ai vue dans un petit bistrot turc du bas de la Ville et c’était extraordinaire d’ambiance et de convivialité. J’aimerais bien revivre ces instants de partage. Les Turcs sont des gens délicieux qui supportent avec passion, avec violence parfois, leur Ay-Yıldızlılar (L’équipe au croissant et à l’étoile)

1. Pourquoi j’ai choisi de présenter cette équipe.

Il est trois heures du mat’ et, franchement, je ne sais pas ce que je foutimasse devant cet ordi à deux balles, à parler d’une équipe dont affirmer qu’elle ne me passionne pas est un doux euphémisme malgré ce que je dis là au-dessus. Mais bon, ainsi va la vie des plumitifs grassement salariés. : mission d’abord. Je parlerai donc de la Turquie de Fatih Terim, gourou indéboulonnable, calme et modéré du football turc. Et c’est vrai qu’en 2008, c’était une bien belle équipe.

2. Comment se sont-ils qualifiés ? 

Par les poils, la qualif des califes ! Moins que la Suède de Zlatan mais de justesse quand même. Certes meilleurs troisièmes, donc qualifiés d’office avec 18 points, les Turcs se sont fait peur en commençant leur campagne de manière catastrophique, balayés qu’ils furent en Islande (0-3), ratatinés chez eux contre les Tchèques (1-2) puis un minable nul (1-1) en Lettonie. Réveil 3-1 contre le Kazakhstan (qui convient mieux aux Ottomans qu’à la Nati de Iishockrey) et un bon nul en Hollande (faut dire aussi que, en ce moment, la Hollande joue un peu comme Flamby). Avec 4 points en trois matches, z’étaient mal barrés les héritiers de Kemal. Bref, on ne va pas faire l’inventaire de toutes les péripéties : les voilà qualifiés ! Beau sursaut quand même.

3. Quelles sont les chances de les voir soulever le trophée ?

Et tout ça pour retrouver, en phase de poule, leurs copains tchèques, l’Espagne et la Croatie. Comme ça, au débotté, je me dis qu’ils ont autant de chance de passer le cap qu’un migrant syrien d’obtenir le passeport turc ou un vrai gilet de sauvetage. Mais bon, le football de ce pays est souvent enthousiaste et de bonne qualité, alors qui sait ? Imaginons qu’ils commencent par un résultat positif contre la Croatie, la machine pourrait se mettre à tourner à plein régime et, comme en 2008, peut-être pourrions-nous les voir aller assez loin. C’est une équipe qui marche au moral et qui, dans une dynamique de succès, pourrait surprendre, ce d’autant plus que dans cet Euro, les quatre meilleurs troisièmes seront qualifiés. Quien sabe ?

4. Présente-nous la star de l’équipe.

Indubitablement Arda Turan (FC Barcelone, 87 sélections), mais il a peu joué cette saison, le FC Barcelone ayant subi les affres des règlements sur les transferts. Joueur intelligent, fin et technique, manifestement de classe mondiale, il aura a cœur, malgré un manque de rythme certain, d’honorer le brassard que lui a confié coach Terim.

5. Quel est le joueur qui va nous émerveiller ?

Il y a plusieurs jeunes espoirs auxquels l’empereur Terim a fait confiance durant les qualifications : Ozan Tufan, Çalhanoğlu (Leverkusen) et Tosun, notamment. À n’en pas douter, avec l’apport et l’expérience de Arda Turan, ces jeunes pourraient être les joueur qui surprendront durant cet Euro.

6. Quel est le joueur qui va nous faire rire ou pleurer, peut-être même pleurer de rire ?

Fatih Terim ! je l’imagine déjà gesticuler devant son banc, la babine écumante du molosse qu’il est capable de devenir lorsque son équipe est bousculée et qu’il sent que le retour à Istanbul pourrait bien s’avérer scabreux pour lui.

7. C’est quoi leur philosophie de jeu ?

Très douée pour faire tourner la balle, la Turquie, en match de préparation, ne s’est inclinée que 1-2 à Manchester mettant souvent l’Angleterre en grande difficulté. Rien de bien original dans l’organisation tactique en 4-4-2 ou en 4-1-3-1 mais une bonne occupation du terrain. Un jeu solide mais sans génie et pas mal de carences offensives : un petit 0-0 contre la Grèce, un rachitique 1-0 contre la Slovénie. Bref, rien de bien enthousiasmant. Mais méfiance : ces garçons se subliment souvent dans les grandes compétitions.

8. On parle du foot turc, mais il ressemble à quoi le championnat turc ?

La Süper Lig est le championnat professionnel turc créé en 1959. Les clubs prestigieux d’Istanbul à savoir Galatasaray, Fenerbahçe et Besiktas ainsi que Trabzonspor et Bursaspor sont les seuls vainqueurs du titre depuis la création du championnat. La dernière fois que le titre a échappé à un club d’Istanbul fut lors de la saison 2009-2010 remportée par le Bursaspor. À partir de la saison 2015-2016, la Fédération de Turquie de football à pris la décision de supprimer la limitation de joueurs étrangers au sein des clubs turcs, 11 joueurs étrangers peuvent être présents sur la pelouse à partir de la saison 2015-2016. Avec cette décision de la fédération, les clubs turcs pourront compter jusqu’à 14 joueurs étrangers. Pas trop bon pour l’équipe nationale, tout ça.

9. Mais au fait, c’est qui la personnalité turque  la plus célèbre dans le monde ?

Mustafa Kemal Atatürk qui fonde, sur les cendres de l’Empire Ottoman la première république turque en 1923, état laïc mais dans lequel le parti unique est la règle et le culte du chef incontestable. Aujourd’hui, le Président Recep Tayyip Erdogan en est le digne héritier. Il règne, peut-être bientôt sans partage, sur une population de presque 80 millions d’habitants. Ce sidi, on ne saurait passer sous silence l’influence déterminante qu’eut, sur le développement de la Turquie moderne, lui permettant d’accéder à la modernité et au progrès le très célèbre Iznogoud qui, à voir ce qui se passe aujourd’hui, est enfin parvenu à devenir calife à la place dudit.

10. Fais-nous rêver avec la Turquie, mais dans un autre sport…

Rêver, rêver, faut pas exagérer quand même… Outre le foot, le Turc lutte (dit vite, c’est rigolo). Et plutôt bien puisque c’est dans ce sport que la nation a remporté le plus de médailles olympiques : 58 au total dont 28 d’or. Vient en seconde discipline à succès l’haltérophilie (qui n’a en commun avec la pédo que la philie) où 10 médailles dont 8 d’or ont été obtenues. Quelques cas de dopage aussi mais bon, pas plus que dans d’autres ailleurs.

11. Au fait ça mange et ça boit quoi des Turcs ?

Des trucs connus dans le mon dentier : kebab (repas chiche s’il fut, döner de Brest), boulgour, loukoum, café turc (voire grec) boisson dans laquelle tu peux lire dans le marc avant d’avoir fini de boire, le tout parfois arrosé de bière, de thé ou de raki, breuvage qui ne profite jamais puisque bien mal raki… Reste à savoir si dans leur résidence de Bandol, à  l’hôtel Dolce Frégate Provence, leur cuisinier concoctera des mélocos pour rappeler le pays aux joueurs qui auraient un Heimweh tout à fait compréhensible. Ne dit-on pas qu’un Turc qu’est mal à l’air Dogan.

12. T’as quelque chose à rajouter ?

Oui ! iyi şanslar, Türk arkadaşlar, ce qui, en vaudois comme en français, se traduit par BONNE CHANCE, AMIS TURCS (c’est, du moins, ce que m’assure Google translate)

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1 Commentaire

  1. Comme personnalité j’aurai mis Cuynet Atkin. Acteur turc émérite avec plus de 300 films à son actif.
    Dünyayı Kurtaran Adam (Turkish Star Wars; monument du cinéma à visionner absolument) est le film qui le fit passer à la postérité. Manquant de peu l’oscar du meilleur film, du meilleur acteur, de la meilleur photographie et des meilleurs costumes.

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