Il y a des matches difficiles à comprendre. Ça aurait pu être sympa, presqu’un match amical entre des Diables se préparant fébrilement pour le rendez-vous de dimanche face à la Nati, qui n’a perdu que par un goal d’écart face aux féroces Qataris, l’exploit est à souligner, et des Islandais démobilisés déjà relégués en D 2 de la Ligue des Nations. Ben non, au lieu de jouer le jeu, des arrière-arrière-petits neveux – même pas des fils – de Thor essoufflés, vieillissants, et poussifs ont parqué le bus devant leur grand rectangle, obligeant les Belges à compliquer leur jeu jusqu’à ce qu’ils fassent sauter le verrou. C’est pas qu’on s’est emmerdé ferme avant que Batsman ouvre la marque, mais ça avait un goût de « peuvent tous les deux mieux faire ».
Le match en deux mots
Mais qu’est donc devenue cette équipe d’Islande, certes jamais très inventive, mais généreuse dans l’effort ? UNE attaque digne de ce nom en nonante minutes (merci Courtois pour ta seule intervention du match !) et puis rideau (défensif). Ils se seraient mis à quinze derrière le ballon s’ils avaient pu ! On concédera aux Islandais qu’ils s’alignaient sans Jeandormesson, de loin leur élément le plus doué de ces 80 dernières années, mais ça n’explique pas tout.
Michy Batshuayi (65e et 81e) a inscrit les deux buts des Diables Rouges, qui signent une troisième victoire dans cette nouvelle compétition.
Axel Witsel a été mis à l’honneur juste avant le coup d’envoi pour célébrer sa centième apparition sous le maillot des Diables Rouges. Après les remplacements successifs d’Eden Hazard et de Kompany, il a achevé son habituelle impeccable prestation avec le brassard de capitaine.
L’homme du match
Michy avec ses cinq possibilités de buts (deux ratés, un poteau et deux goals) ? Bravo à Batsman, mais ce serait facile. Je décerne donc la palme à l’infatigable Thomas Meunier, littéralement au four et au moulin, sans jeu de mot.
La buse du match
Vincent Kompany a raté deux passes. Ça compte?
Le tournant du match
Forcément, le premier but. Dans une rencontre face à un adversaire aussi indigent que la pensée de Nadine Morano, un but dégoupille tout le machin et rend les choses soudain plus simples.
Le geste technique du match
J’hésite entre la magnifique action collective de la 17ème minute, avec l’aile de pigeon d’Eden pour Batshuayi, qui transmet à Meunier, qui cède à Mertens, qui centre pour Batshuayi, qui trouve le poteau et la passe lumineuse, la passe de génie, la passe difficile – parce qu’il faut la mettre LÀ, au millimètre, dans la course et non dans les pieds une seconde auparavant – d’Eden pour Meunier, qui met Batsman sur le velours pour marquer le premier goal. Je botte en touche et je ne fais pas de choix.
Le geste pourri du match
Aucun dans ce match joué à un train de sénateur.
L’anecdote
« J’ai pensé à donner le brassard à Axel quand je suis sorti, mais je ne l’ai pas fait parce que je ne l’ai pas fait il y a quelques semaines pour Jan [Vertonghen] à l’occasion de sa centième sélection ce soir-là » (Eden Hazard, qui ne fait pas de jaloux).
Et sinon, dans les tribunes ?
Guère d’ivresse publique dans un stade pas trop rempli un soir de brume et de froid proposant une affiche qui aurait découragé les plus fervents admirateurs de Jean-Luc Godard. Les irréductibles ont chanté du début à la fin, comme de bien entendu, mais les spectateurs occasionnels n’auront pas beaucoup vibré.
La minute RTL-TVI (la chaîne privée qui diffuse la Nations’ League)
Anne Ruwet (présentatrice en bord terrain) à la fin du match: « Bon, il fait froid, je vais boire un Oxo ».
Philippe Van de Walle (ex-gardien des Diables devenu consultant): « Anne, n’essaie pas de nous faire croire ça. Tu vas boire une bonne pinte comme tout le monde »
La rétrospective du prochain match
Les Diables partent un jour plus tôt que prévu pour une séance de team-building avec leurs banquiers et leurs avocats respectifs. Apprenant que la prime octroyée pour saluer les supporters a été calculée au prorata du nombre de Belges ayant effectué le déplacement, ils se mettent en grève et se font remplacer par les mannequins utilisés à l’entraînement pour travailler les coups francs. Les mannequins font brouter la lucerne à la Nati et s’en vont ensuite remporter le trophée, parce que le mannequin qui remplace Courtois arrête tous les essais de Giroud.
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