Lheuredelaretraitesson

Deux mois après le naufrage contre la Suède, la Nati retrouvait des nordiques sur son passage. Franchement, au vu de la prestation des vikings, on s’est demandé si ce n’était pas toute l’Europe du nord qui avait un problème de contrat avec ses équipementiers et qui du coup alignait une équipe de quatrième division.

Mais quelques mots d’abord sur ce nouveau format de la Ligue des Nations, que la Suisse a étrenné hier : je suis ultra-fan. Là où tout le monde s’en branle au mieux ou ne comprend pas la formule au pire, et une fois n’est pas coutume, je suis à fond l’UEFA. Peut-être parce qu’avec l’âge les compétitions des clubs m’intéressent de moins en moins (il faudra me torturer pour que je regarde 10 minutes de Ligue des Champions) et celles des équipes nationales de plus en plus, mais aussi parce que cela permet des matches à enjeu contre des équipes intéressantes (l’enjeu étant, outre un nouveau trophée, une possibilité de participer à l’Euro au cas où tout va mal dans les qualifs), que quelques petits pays vont donc en profiter pour s’inviter à la grand-messe de 2020, qu’il y a une relégation dans la division inférieure si tu finis dernier et donc une promotion si tu termines premier, que cela laisse en plus de la place pour quelques amicaux « à l’ancienne » comme celui de mardi en Angleterre… Bref, je ne vois pas un défaut à cette Ligue des Nations. Je suis même déçu que la RTS ne diffuse pas les 154 matches de la compétition afin de bouffer du Biélorussie-Moldavie et du Azerbaïdjan-Malte tout l’automne, mais je me rends bien compte que cette pathologie est assez peu répandue.

J’ouvre une parenthèse pour parler de la chance invraisemblable que la Suisse a depuis 10 ans au moment du tirage au sort des groupes de qualif, toute compétition confondue. Songez que pour cette Ligue des Nations, la Suisse était dans le chapeau 2 de la Ligue A. Dans le chapeau 1 elle pouvait hériter de l’Allemagne, du Portugal, de l’Espagne ou de la Belgique. Dans le chapeau 3, de la Pologne, de la Croatie, des Pays-Bas ou de l’Islande. Résultat : Suisse-Belgique-Islande. On peut bien se moquer de la chatte à Dédé… Je vous rappelle les groupes de qualification précédents : Mondial 2018 = Portugal, Hongrie, Iles Féroés, Lettonie et Andorre. Euro 2016 = Angleterre, Slovénie, Estonie, Lituanie, Saint-Marin. Mondial 2014 = Islande, Slovénie, Norvège, Albanie, Chypre… Bref. Un cul comme un porte-avion.

Parlons de ce match, donc. Et ne boudons pas notre plaisir : il faut remonter à 2001 toutes compétitions confondues pour retrouver une équipe d’Islande prendre 6 buts. Et ceux qui suivent le foot savent qu’il y a dix-sept ans, la Strákarnir okkar commençait à peine son ascension sur le plan international. Nous avons donc là un excellent résultat, suite à un match très solide, avec six buteurs différents, dont Seferovic, c’est vous dire s’il se passe des trucs dingues sur la planète Football ces temps.

A part la titularisation de Mbabu – très bon – les dix autres joueurs au coup d’envoi étaient du voyage en Russie. Il n’empêche que c’est bien une équipe transformée par petites touches qui a pris naissance sous nos yeux, avec Zakaria et Embolo titulaires et les entrées de Ajeti et Sow. Et ce succès fait du bien après les polémiques de cet été. On peut même dire qu’il était crucial pour essayer d’oublier l’affaire « Behrami ». On peut penser ce qu’on veut, et Petko a beau jeu de traiter Valon comme un hyper-sensible qui a surréagi, que ce n’est pas vrai et que les portes de la Nati restent ouvertes à tous : il n’empêche que Gelson et Valon ont arrêté leur carrière suite aux événements, Lichtsteiner était dans les tribunes et Djourou sur le banc. Et je maintiens que la première version des faits qui voulait que certains ne participeraient pas aux matches de cet automne et reviendraient comme si de rien était pour les qualifications de l’Euro en mars était une insulte à l’intelligence.

Que retenir d’autre contre une si faible opposition ?

• A Sommer, rappelons le point 22.1 du règlement de l’équipement de la FIFA : « Les gardiens sont autorisés à porter, quelles que soient les conditions environnantes, une casquette de quelque couleur que ce soit. Les gardiens d’une même équipe sont autorisés à porter des casquettes différentes. » Je sais que le port de la casquette est tombé en désuétude, mais si c’est ça ou avoir une main en visière toute la première mi-temps à cause du soleil rasant…
• A Lang, qui s’est blessé il y a un mois et s’apprêtait à gentiment remplacer Lichtsteiner : Bien du courage, car ta blessure aura probablement permis une titularisation anticipée de Mbabu. Et il va falloir lui repasser devant.
• Le retour de Timm Klose en sélection est vraiment le gag de l’année. Pour reprendre une réflexion de l’excellent Robin Chessex : « Ça montre notre réservoir. A l image de nos équipes de M21 qui sont autant une promesse d’espoir que les bateaux espagnols que les indiens d’Amérique voyaient au loin se pointer »
• Notre envoyé spécial sur place Thomas Christen, en plus de nous avoir fait parvenir la vidéo du deuxième but ci-dessus, a souligné la bonne ambiance entre les supporters, avec entre autres les Islandais qui commencent leur clapping et les Suisses qui les rejoignent et le finissent.
• Sur la RTS, le commentateur a souligné que la Suisse n’avait jamais pris un but à St-Gall. Rappelons les opposants : Lituanie, Andorre, Saint-Marin et donc cette pâle Islande. « Les supporters qui viennent voir les matches à Saint-Gall ont de la chance ». Mouais. Je parie qu’il préféreraient parfois voir un match contre l’Allemagne, même si nous ne devions gagner que 2 à 1.
• La suite contre celle qui passe parfois pour la plus petite des grandes nations, et qui est plutôt la plus grande des petites nations : L’Angleterre, mardi, dans un « vrai » amical avec 6 changements à 25 minutes de la fin (?) L’Angleterre qui a également recommencé un cycle après un Mondial plutôt réussi, ne convoquant ni  Jamie Vardy, ni Gary Cahill, ni Ashley Young. Je vous donne des nouvelles de tout ça mercredi matin.