Les plus belles excuses de dopés

Kamila Valieva vous connaissez ? Vous savez c’est la patineuse artistique russe de 15 ans qui est monstre forte et toute mimi. Mais oui, celle qui performe actuellement aux JO de Pékin alors qu’elle a subi un contrôle antidopage positif il y a trois semaines. Cette fois vous la remettez ? Et bien sachez que l’audace n’attend pas le nombre des années. Car oui, si elle a été contrôlée positive, c’est parce qu’elle aurait accidentellement englouti les médicaments de son grand-père. C’est en tout cas sa ligne de défense et on a aucune raison d’en douter évidemment. Mais où se situe-t-elle dans le classement des plus belles excuses de dopés mythos ? C’est l’occasion rêvée de ressortir un petit florilège.

C’est la faute de ma narcolepsie

Kelly White est une athlète américaine, spécialiste de 200 mètres. Comme à peu près les trois quarts des coureuses de sa génération, elle a été pincée pour dopage, juste après Championnats du monde d’athlétisme en 2003. Un véritable scandale car elle était tout à fait innocente. En fait c’est le traitement contre sa narcolepsie qui s’est révélé être la cause du contrôle positif. La malheureuse décède d’ailleurs tragiquement quelques mois plus tard après s’être endormie au volant. Evidemment, on déconne : Kelly White n’est pas plus narcoleptique que ma belle-sœur et mon labrador réunis. Elle a juste suivi les conseils de son médecin pour mentir car les traitements pouvaient prêter à confusion. Avant d’avouer quelques mois plus tard qu’elle avait triché. Kelly White n’était pas blanche comme neige.

C’est la faute des pâtes de ma mamma

Sara Errani est une joueuse de tennis italienne qui gravite actuellement autour de la centième place mondiale. Dotée d’un palmarès très glorieux en double, elle possède aussi quelques belles performances en simple. Notamment une finale à Roland-Garros en 2012, qu’elle perd contre Stosur. Cinq ans plus tard, elle est contrôlée positive au letrozole, un stimulateur hormonal. Essayez de deviner pourquoi ? Tout simplement parce qu’elle a bouffé des pâtes chez sa maman ! Oui, parce Madame Errani mère a malencontreusement fait tomber ses pilules servant à soigner son cancer dedans. C’est ballot. Alors si malheureusement quelqu’un de votre entourage doit suivre une chimio actuellement, voyez plutôt le verre à moitié plein. En étant un poil malin, dans quelques semaines, vous pourrez battre le R2 de votre club qui se la pète. Grâce à la tactique Al Dente.

C’est la faute de mon sex-appeal

Si je vous dis petit Mozart du tennis. Si je vous dis qu’il battait Nadal à 12 ans. Si je vous dis léger cheveu sur la langue. Si je vous dis, deuxième plus beau revers à une main du monde après Wawrinka ? Vous me répondez Richard Gasquet évidemment. Premier fan de Martina Hingis, Rich’ est contrôlé positif à la cocaïne lors du tournoi de Miami. Mais Gasquet est tout sauf un drogué, c’est juste un grand romantique. Car si on a retrouvé des traces de cocaïne dans son urine, c’est simplement parce qu’il a embrassé une certaine Pamela en boîte de nuit le soir d’avant. Une Pamela à Miami, ça sonne crédible en tout cas. Bien joué Richard.

Il envoie du swag en même temps…

C’est la faute de l’hôpital

Probablement l’excuse la plus explosée de tous les temps. Alors oui, une erreur médicale, cela arrive. Une amputation de la mauvaise jambe (ce qui de facto doit rendre cul de jatte incessamment sous peu), un diagnostic mal posé par le stagiaire des urgences, ce sont des choses que l’on redoute parfois. Mais cela reste très loin de l’excuse trouvée par Fatima Yvelain, une semi-marathonienne française, pincée pour prise d’EPO. Ne doutant de rien, celle-ci a affirmé que lors d’une course où il pleuvait beaucoup, elle était passée à côté d’un hôpital. Et là c’est le drame : l’eau a dégouliné sur des déchets hospitaliers qui contenaient de l’EPO. Fatima Yvelain a marché dans une flaque éclaboussant ainsi ses habits et son entrejambe. C’est pour cette raison qu’elle a pissé de l’EPO par la suite. Après avoir entendu ça, on peut mourir tranquille comme disait l’autre à l’EPOque.

C’est la faute de mon chien Médor (une fois)

Dans le monde merveilleux du dopage, il y a ceux qui ont pris un truc une fois dans leur vie et d’autres dont le nom est revenu avec insistance. C’est le cas de Frank Vandenbroucke, cycliste belge décédé à 34 ans. En 2002, son domicile est fouillé et la police repart avec de l’EPO, de la morphine et des anabolisants. À peine ce qu’il faut pour performer à la pétanque le dimanche midi. Le coureur explique qu’il possède ces substances car il en administre à son chien, asthmatique. C’est bien connu, le toutou a besoin de tous tous ces remèdes pour s’en sortir. Le chien aboie, la caravane (du Tour) passe.

C’est la faute de mon hygiène buccale

Dieter Baumann est un champion de fond et de demi-fond qui devient dominant à la fin des années 80. Assez riche, puisque double médaillé olympique, la carrière de l’Allemand subit pourtant un coup d’arrêt important lorsqu’il est victime d’un double contrôle positif à un stéroïde anabolisant. Ce n’est que le début de la saga car l’affaire se transforme en un véritable polar. Et pour cause puisque Baumann était connu pour être un fervent défenseur de la lutte anti-dopage. Comment se justifie-t-il donc ? Selon le coureur, il est victime d’un véritable complot. Quelqu’un aurait introduit un produit dopant dans son dentifrice. On pourrait même le croire puisque c’est la police elle-même qui a trouvé le récipient miracle en fouillant la maison. Complot ou pas, on espère surtout qu’il a un sourire Colgate.

C’est la faute des morts

C’est l’histoire d’un repenti qui fut l’un des lieutenants du bienfaiteur de l’humanité Lance Armstrong. Son nom ? Tyler Hamilton. Sauf qu’avant d’être repenti, Tyler a été un gros mytho. Jugez plutôt. Hamilton est accusé d’avoir eu recours à une transfusion sanguine en 2004. Deux sortes distinctes de globules rouges étaient en effet présentes dans son sang. Une caractéristique que possèdent les jumeaux. Il n’en fallait pas plus à l’Américain pour crier à qui voulait bien l’entendre que cette deuxième population de globules rouges provenait de son frère jumeau. Sauf que ce dernier était mort avant la naissance. C’était bien trop gros pour que cela passe. À l’écoute de cette excuse, même Lance Armstrong aurait confié à ses proches qu’il y avait une couille dans le potage. Et croyez-nous, il sait ce qu’il dit.

C’est la faute de ma (grosse) teub

Qui ne se souvient pas des tours de piste de LaShawn Merritt ? La star américaine du 200 et 400 mètres a tout gagné ou presque. Et si vous avez eu la chance de le croiser sous la douche dernièrement, vous devez vous en souvenir aussi. Et pour cause. Contrôlé positif à un stéroïde anabolisant à trois reprises, l’athlète se défend en déclarant avoir pris ces produits dans le seul but d’agrandir la taille de sa teub. Il a vraiment aucun Merritt LaShawn.

Si vous regardez bien attentivement…

C’est la faute des règles de ma femme

Qui se souvient de Mariano Puerta ? La première victime d’un ado espagnol tout freluquet en finale de Roland Garros. C’était en 2005. Malgré une patte gauche remarquable, l’Argentin ne fera pas une très grande carrière. La faute à un contrôle antidopage quelques mois après cette finale. Puerta avance une idée ingénieuse pour expliquer son contrôle positif. Il aurait bu dans le verre de sa femme alors que celle-ci suivait un traitement hormonal spécifique en raison de règles douloureuses. On lui laisserait presque le bénéfice du doute. Sauf que deux ans auparavant, il avait déjà été pincé après un contrôle positif au clenbuterol. Cette fois-ci, Puerta soignait une crise d’asthme. Je ne suis pas Hercule Poirot mais il me semble que ça commence à faire beaucoup Mariano.

C’est la faute de mon barbecue

Il est certainement le sportif le plus célèbre de la liste. Alberto Contador, le Pistolero des cimes. Le grimpeur à la giclette magique. Le vainqueur des trois plus grands tours du cyclisme sur route. Mais surtout le viandard le plus malchanceux de la terre. À la suite d’un contrôle antidopage, il est provisoirement suspendu en 2010. On le connaissait à l’attaque sur ses pédales, on le découvre alors très bon défenseur devant la police. Si son résultat est anormal, c’est forcément qu’il s’est fait surprendre par de la viande contaminée. Ah l’intoxication alimentaire, cette vielle excuse que tous les plus grands utilisent. Par exemple moi qui vomis après douze chopes et un kebab. C’est sûr que c’est à cause de la sauce du chef. Et bien c’est pareil pour Alberto. 112 prises de stupéfiants et une brochette de poulet satay pour le repas, c’est forcément cette deuxième la coupable.

C’est la faute de ma nuit de folie

Dennis Mitchell est sans doute un adepte de l’humour prétentieux de Franck Dubosc et de son Jean-Claude. Spécialiste du sprint américain et triple médaillé olympique, le bougre est surpris par un test révélant un taux de testostérone anormalement élevé. Mince alors. Pas de panique, la raison est toute trouvée. Le jour précédent était celui de l’anniversaire de sa femme. Pour fêter ça, Dennis Mitchell a bu cinq bouteilles de bière et lui a fait au moins cinq fois l’amour. Quel crack. Après avoir appris cela, vous pouvez arrêter de vous torturer l’esprit pour trouver des cadeaux d’anniversaire super mignons. Un rien suffit visiblement.

Non, on ne parle pas de la même nuit de folie.

PS : si vous voulez vraiment connaître d’autres mythos, il y a un super bouquin qui parle de ça.

 

Crédits photographiques : Pixabay/https://pixabay.com/de/photos/doping-medizin-drogen-pille-kapsel-3306815/ 

 

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