Ce week-end, l’événement sportif à ne pas rater était évidemment… la finale de la Ligue des champions féminine ! Le foot féminin est vraiment en phase ascendante, voyez plutôt.
Le contexte
À ma gauche : le FC Barcelone, qui s’est facilement débarrassé du VfL Wolfsburg en demies, avec un match au Camp Nou devant 91 648 spectateurs. Depuis quatre ans, l’engouement pour le foot féminin ne fait que croître en Catalogne et à voir les performances de l’équipe masculine, on comprend presque pourquoi…
Quand un match de football féminin rassemble plus de spectateurs que le FC Vaduz sur une saison (à 0:49)…
À ma droite : l’Olympique lyonnais, qui disputait là sa dixième finale de Ligue des champions et tentait de gagner son 8e titre ! Sur le papier, le FC Barcelone est sur une meilleure dynamique car l’OL n’a remporté ni le championnat ni la Ligue des champions l’année dernière, battu par le PSG dans les deux compétitions.
L’ambiance
Tiens, des femmes qui allaitent en tribune. Tiens, des enfants qui s’éclatent. Tiens, toutes les joueuses qui mettent un genou à terre sans que personne ne trouve rien à redire. Tiens, des interviews de joueuses à la mi-temps où les phrases ont un sujet, un verbe et un complément. Tiens, une remise des trophées où une joueuse enceinte vient prendre sa médaille. Pour ceux qui perdent foi en l’humanité chaque week-end suite aux incidents du foot masculin, un autre monde est possible…
L’arbitre à l’entraîneur du FC Barcelone : refus d’obtempérer sur demande de sortir les poubelles, c’est jaune direct !
La star
Deux ballons d’or étaient sur le terrain, Alexia Putellas (Barcelone) et Ada Hegerberg (Lyon), mais c’est la seconde qui a crevé l’écran. La Norvégienne a activé le mode Thor pour marquer le deuxième but et faire la passe décisive sur le troisième. Revenir après deux blessures graves, on sent bien l’esprit viking norvégien à l’état pur. En plus elle s’est opposée un temps à sa fédération en soulevant notamment la question des disparités de traitement entre hommes et femmes en équipe nationale, pour mieux revenir après avoir obtenu gain de cause. Plus hardcore, tu peux pas. D’ailleurs, je ne serais pas étonné de la voir fonder prochainement un groupe de true Norwegian black metal.
La signature d’Ada Hegerberg dans le civil…
L’arme fatale d’Ada : le tacle « omelette norvégienne »…
Encore plus punk : la présidente de la fédération norvégienne, Lise Klaveness, est la seule à avoir eu les ovaires de dire ses quatre vérités à Gianni Infantino lors de la grand-messe de la candidature à la réélection organisée au Qatar, s’opposant ainsi au deux en même temps. Respect !
Le but
6e minute : Amandine Henry récupère le ballon sur un tacle déterminé puis se dit que l’occasion se prête bien à casser la lucarne sans autre forme de procès. Spéciale dédicace à tous les détracteurs du foot féminin qui seraient incapables de mettre la même.
Nettoyage de toile d’araignée à 0:26
L’action
L’incroyable tentative de lob de Patricia Guijarro Gutierrez qui s’écrase sur la barre. Si je tente la même c’est minimum trois pigeons qui tombent en vol…
La minute terminologique
Il paraîtrait que les orthophonistes utilisent désormais le nom de l’attaquante suisse du FC Barcelone Crnogorčević pour améliorer l’élocution de leurs patients. Sinon la logique voudrait que l’attaquante Oshoala sponsorise prochainement un gel douche. Enfin, le jour où l’on pourra commenter le hockey féminin en disant que la joueuse a administré un tampon propre, la bataille sera gagnée.
Conclusion
J’avoue, le foot féminin donne parfois raison à ses détracteurs, par exemple lors de la demi-finale OL-PSG avec des buts affligeants de la part de la gardienne parisienne. Mais l’adage selon lequel il serait moins technique se vérifie de moins en moins. L’Euro 2022 en Angleterre arrivant à grands pas, et si on sortait nos maillots et soutenait la Nati avec ferveur ?
Pour plusieurs aspects le foot féminin offre effectivement un bol d’air appréciable : Pas ou quasi pas de joueuses qui se roulent par terre par tricherie, pas d’attroupement exagérément agressifs autour de l’arbitre, juste des joueuses qui sont là pour gagner en jouant pour de vrai pendant 95 minutes, et en encaissant les coups sans se plaindre. J’ai eu le plaisir de voir que la finale masculine Rangers – Francfort s’est aussi jouée selon ces principes, mais ça devient rare au plus haut niveau chez les hommes…
Un mot par contre concernant les arbitres. Pour la coupe du monde au Qatar, il n’y aura que 6 femmes arbitres sur le terrain, mais constatons que pour l’euro féminin c’est encore pire, puisqu’il n’y aura aucun arbitre masculin (en dehors du var dans son bureau).