A vos lames, prêts, partez !

Wilkinson et Gilette font la gueule en ce début de mois de mars. Et pour cause, rangez vos rasoirs, les playoffs de National League démarrent ! Il est donc temps pour Carton-Rouge de passer en revue les forces en présence. Avis aux Fribourgeois : passez votre chemin.

SC Bern (1er vs Genève) :

Saison tranquille pour les voisins de palier de Guy Parmelin. L’idée était simple : ne pas prendre de but à domicile (1,8 en moyenne) et aller cueillir quelques points à l’extérieur quand on a envie de jouer. Cette impression de ne jamais forcer mais de gagner, c’est calqué sur la politique du Conseil fédéral en fait. Très logiquement favori à l’élection.

Le joueur à suivre : Daniele Grassi. L’ancien Léventin tourne à une impressionnante moyenne de 0,06 point par match en 50 parties disputées. Si nos calculs sont bons, il grattera un assist au septième match de la finale. On vous aura prévenus !

Les chances d’aller au bout : 40%.

EV Zug (2ème vs Lugano) :

Non contents d’être visionnaires d’un point de vue du recrutement et de la gestion du club, les pensionnaires de la Bossard Arena pratiquent en plus un hockey chatoyant, malgré les blessures de leurs étrangers. Problème : leur capacité à élever leur niveau mental dans les moments critiques est similaire à celles de Booba et Kaaris réunis. Heureusement, contrairement à ces deux joyeux lurons, les Zougois pourront et devront s’en remettre à leur talent, sous peine de prendre la porte aussi prématurément que d’habitude.

Le joueur à suivre : Dennis Everberg. Parmi les fans de hockey, il y a ceux qui aiment le « beau » et ceux qui aiment le « brut ». Le grand Dennis allie les deux et devrait donc logiquement plaire de façon unanime en Suisse. La réalité est tout autre car il est suédois. On ne peut définitivement pas plaire à tout le monde.

Les chances d’aller au bout : 20% (supplémentaires sur les allègements fiscaux).

Lausanne HC (3ème vs Langnau):

Club qui suscite l’espoir et le désespoir. Des séquences qui font rugir de plaisir et d’autres qui donnent des envies de meurtre. Un peu le résumé de la carrière de Joël Genazzi, en somme. On retiendra quelques certitudes qui peuvent cependant très vite voler en éclats, comme la  clavicule de Jonas Junland. Au final, les deux séries de respectivement huit et six victoires d’affilée ont fait la différence. Y-a-t-il les ingrédients nécessaires pour en démarrer une troisième ? On ne miserait pas notre compte épargne dessus.

Le joueur à suivre : Sandro Zurkirchen. Malgré le fait d’être annoncé avec insistance dans un petit village grison pour la saison prochaine et d’avoir pris un rouleau inoubliable depuis le camp adverse aux Vernets, il n’est pas loin de devenir le nouveau chouchou de Malley 2.0. Oubliées ses bourdes, on s’aventurerait presque à parier qu’aux alentours de la patinoire, après quelques verres, certains se demandent pourquoi Jan Alston et son crâne tout lisse ont déjà engagé le portier zougois, et surtout ex-servettien, Tobias Stephan, pour la saison prochaine.

Les chances d’aller au bout : 15% ou 0%.

Sandro, la nouvelle idole de Malley 2.0

EHC Biel (4ème vs Ambri-Piotta):

Sans sourciller, les hommes d’Antti Törmänen ont capitalisé sur leur très bon début de saison pour se glisser en playoffs. Une alchimie qui fonctionne devant un portier Jonas Hiller pourtant moins héroïque que dans un passé récent. L’ancien gardien des prestigieux clubs de Lausanne et, à un degré moindre, Anaheim, devra élever son niveau pour permettre aux siens de franchir encore un palier. L’avantage, c’est qu’il n’aura pas à se frotter à son coéquipier et artilleur en chef Toni Rajala, contrairement à ses pauvres homologues. C’est toujours ça de pris.

Le joueur à suivre : Marc-Antoine Pouliot. Depuis son arrivée en Suisse, il perd environ une dent par saison, avant de la refaire. Renseignements pris auprès du Service d’urgence dentaire de Bienne, Marc-Antoine n’y a pas été aperçu depuis janvier 2018. C’est donc écrit ; le premier slap de Michael Fora en quarts de finale terminera  en plein dans sa mâchoire. Esprit de sacrifice quand tu nous tiens.

Les chances d’aller au bout : 15%.

HC Ambri-Piotta (5ème vs Bienne) :

L’équipe que tout le monde trouve sympathique sans savoir pourquoi. C’est un peu le syndrome du petit poucet en Coupe de France qui aligne le boulanger et le paysagiste du village. Et comme Benjamin Conz a retrouvé son métier de hockeyeur qu’il avait délaissé pendant quelques années, on n’est pas si loin de la réalité. Personne n’avait misé sur la présence des Léventins à ce niveau, même pas le concierge de la patinoire. Mais on se réjouit de voir la Valascia en ébullition ne serait-ce que pour quelques matchs.

Le joueur à suivre : Dominik Kubalik. Dominik, nik, nik s’en allait tout simplement, hockeyeur, riche et chantant. En tous chemins, en tous lieux, il ne passe que pour le Bon Dieu, il ne passe que pour le Bon Dieu. Sœur Sourire, qui n’a donc aucun lien de parenté avec Ville Peltonen et Heinz Ehlers, avait déjà choisi le bon prénom. Avec tant de grâce en un seul homme, il y a certainement eu intervention divine quelque part.

Les chances d’aller au bout : 0%, sauf s’ils tombent trois tours de suite contre le LHC, ce qui parait improbable depuis que l’on connait le tableau final.

Les supporteurs de l’équipe que tout le monde trouve sympathique sans savoir pourquoi.

SC Langnau Tigers (6ème vs Lausanne) :

Les Emmentalois accèdent aux séries finales pour la première fois depuis 2011. Autant dire qu’ils ont dû fêter ça comme leur premier enterrement de vie de garçon. Leur qualification, basée sur leur régularité admirable, est amplement méritée mais auront-ils décuvé à temps ?

Le joueur à suivre : Aucun. A Langnau, il n’y a pas de tête d’affiche mais des idées. Leur plus grand fan vaudois est donc Jean-Michel Dolivo.

Les chances de perdre : 100 %. La «Jean-Michel touch».

HC Lugano (7ème vs Zoug) :

Les bianconeri de souche doivent être aussi heureux de se voir en phase éliminatoire que dégoûtés de se retrouver derrière les représentants de la campagne tessinoise.  Mais avec la meilleure attaque de la ligue et une défense aux airs de passoire, pouvaient-ils réellement viser plus haut ? En raison de la dynamique positive du moment, on serait pourtant tentés de miser une piécette sur eux. Les Luganais ont fait une fleur à Zoug en leur « cédant » Grégory Hofmann, ils n’ont qu’à attendre un petit geste en retour.

Le joueur à suivre : Raffaele Sannitz. On a l’impression qu’on entend son nom depuis la fin de la Guerre froide mais le Tessinois vient seulement de signer la meilleure saison de sa carrière. Comme quoi, il suffisait de le placer à côté d’un ailier de talent.

Les chances d’aller au bout : 10%.

Genève Servette HC (8ème vs Berne) :

La responsable de la gestion du flux des patients des HUG est formelle : 43% des personnes hospitalisées en soins intensifs depuis septembre 2018 ont une licence active au GSHC. Dans leur malheur, ces alités auront toutefois eu la chance de ne pas croiser Laurent Strawson, plutôt adepte du Département de psychiatrie. Malgré cette masse d’éclopés, les Aigles sont revenus de nulle part pour accrocher une huitième place inespérée lors de la dernière ronde. Même Chris McSorley est à deux doigts de nous faire lâcher une larme avec ce scénario. Mention spéciale à la ligne Winnik-Richard-Wingels : un bonheur pour les yeux quand elle a eu la chance d’être sur pattes.

Le joueur à suivre : Eliot Antonietti. Plus belle barbe de Suisse en 2018, va-t-il conserver son titre ?

Les chances d’aller au bout : 5%.

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