L’Italie joua comme l’Italie. Admiratifs, les Allemands jouèrent comme l’Italie. Heureusement que deux comiques passèrent dans le Bordelais pour décanter ce match qui manquait singulièrement de robe et de jambe. Allez, en voiture Simone !
Le résumé.
Malheureusement pour les spectateurs, le match débuta avec 40 minutes de retard en raison d’une bataille administrative sur le banc de touche entre deux sélectionneurs nationaux bourrus. Toutefois, comme à leurs habitudes sur le sol français, les Allemands attaquèrent les premiers et inscrivirent un but sur l’une des seules actions construites du match. Müller et Gomez s’associèrent ensuite dans la maladresse et ce grand dadet de Boateng fit le reste avec un haut les mains qui aurait même fait rigoler Mesrine. Éreintés mentalement par leurs coachs, les acteurs ne firent rien de bon en prolongations. Toutefois, tout bascula quand un comique azzurro au nom prédestiné entra en scène lors de la séance de penaltys: avant il y avait la Panenka, maintenant il y a la Zaza.
L’homme du match.
Joshua Kimmich fut impérial dans l’exécution du jeu de marolet défensif mis en place par son hygiéniste d’entraîneur. En plus, aussi cool qu’un Jamaïcain au sommet d’un piste de bob, le jeune défenseur du Bayern démontra comment transformer un penalty à ses co-équipiers tétanisés par l’enjeu. C’est pas compliqué pourtant.
La buse du match.
Thomas Müller aurait largement mérité une nomination pour son rendement à la Seferovic devant les buts, mais au moins le Munichois nous fit marrer par ses déhanchement et autres gesticulations incongrues.
Par contre, pour la prise d’élan sur son penalty mimiquant un fox-trott digne de Danse avec les Stars, Zaza gagne sous vos applaudissements un tutu rose offert par la Rédac et une avalanche de moqueries sur les réseaux sociaux.
Le tournant du match.
La montée au filet de Boateng réussissant un subtil bloc dont Georges-André Carrel aurait applaudi à la fois le timing et la mise en échec de l’attaque adverse. Grâce à cette caresse de balles appréciée voire même encouragée par Joachim Löw, Boateng remit contre toute attente les Azzurris dans le match
Le geste technique du match.
L’aile de pigeon en lévitation de Florenzi pour sauver Buffon sur sa ligne. Un mélange entre une prise de karaté à la Bruce Lee et une arabesque dans un French cancan au Moulin Rouge.
Amazing save by Florenzi during #ita Vs #ger quater final pic.twitter.com/Xn72FBz8oK
— முகமூடி ƬнєƑαℓѕєƑαcє (@iam_wtevr_iam) 4 juillet 2016
Le geste pourri du match.
Le cirque des penaltys manqués à tire-larigot par les deux protagonistes. Une série de pénos qui, à quelque part, viendrait presque réhabiliter les Streller, Cabanas et Barnetta. Mais contrairement au Muppets Show helvétique de Cologne, la Squadra fit véritablement honneur à la Commedia dell’arte en mettant en scène les grotesques piaffées de Zaza avant de mieux viser la lune et la provoc de Panenka de Pellè pour mieux venir encastrer son ballon dans les panneaux publicitaires.
Ce match m’a fait penser à…
A un Allemagne-Italie qui n’était pas bâti sur des principes tactiques aussi chiants que les matchs du Pourtougal à cette Euro. Cette illustre finale de la CM 82 en Espagne où absolument personne ne voulait que le boucher (ou plutôt le cordonnier) de Séville ne mette ne serait-ce qu’un petit doigt sur la coupe à Jules. Si le but de Marco Tardelli moitié-courbé en arrière serait impossible à réaliser de nos jours, même sur FIFA 2016, que dire de la célébration de son but ? Atemporelle, explosive et jouissive (anti-Ronaldienne quoi), un peu comme s’il venait de sortir du lit de Monica Bellucci au petit matin.
L’anecdote.
Joachim Löw avait prévenu les journalistes « spécialisés » de pas trop se pavaner dans les statistiques d’avant-match et de se focaliser un peu plus sur son sens de l’hygiène… alimentaire. « Ces vieilles statistiques, c’est un peu du café froid. Nous, on préfère un bon expresso frais et on fera en sorte qu’il ait un très bon goût samedi soir ». Vainqueur par les poils, le coach allemand doit bien ricaner au réveil car il nous étonnerait pas que Conte serve un symbolique Banago à ses joueurs au petit déjeuner, nappé d’un bon lait de chèvre.
La minute Pierre-Alain Dupuis.
Enthousiasmé par l’insipidité de la première mi-temps, Vialli y alla de sa petite recommandation tactique pour la seconde période: « Je pense que l’Italie doit être patiente en deuxième mi-temps ! » Une sortie qui eut pour effet d’inspirer le mathématicien commentant le match sur la BBC : « C’est reparti pour la deuxième période de ce match mais peut-être pas les dernières 45 minutes car il y aura 30 minutes de prolongation si le score est toujours nul à la fin ».
Le tweet à la con.
#EuroCR : Aucun klaxon ne fonctionne ce soir sur Lausanne. Pas si fiable la Deutsche Qualität des BMW (Pierre_B)
#EuroCR : Je supporte pas ce Chiellini. Je commence à regretter que Suarez ne l’ait pas entièrement bouffé.
La rétrospective du prochain match.
L’Italie affronte Israël et par soutien pour la cause palestinienne, Zaza inscrit le seul but du match d’une mine prise des 35 mètres, concoctée grâce à ses fameux pas de danse qui auraient laissé Maurice Béjart pantois.
L’Allemagne met fin à la supercherie française sur un hat-trick de Thomas Müller. Le match est marqué par une sortie au pied de Neuer, qui, sûrement en hommage à Patrick Battiston, dégage le ballon directement sur le pif d’Olivier Giroud. Méchamment touché, le joueur d’Arsenal est évacué sur une civière sous les applaudissements des supporters français, de la Rédac de Carton Rouge et de Steve Von Bergen.
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