Mais ce qu’on Harry de cet Italian Job !

Pour faire le Shaw, les Anglais avaient décidé de partir en trombe, certainement pour honorer leur ciel des plus capricieux. Les Italiens quant à eux étaient étonnamment restés coincés dans l’ascenseur, sûrement pour rendre hommage à Raymond la science. Entre des Trois Lions calculateurs et une Squadra plutôt (maladroitement) joueuse, on aurait presque pu demander à l’ONU de rebaptiser ces deux pays en une Englalie et un Italand. Mais avec un Chiesa béni des dieux et un Southgate fidèle à lui-même lors d’une séance de tirs au but, les hommes de Mancini finirent par s’inviter un peu chanceusement dans les cuisines du château de Windsor pour une tournée de pizzas reines. I’m afraid it’s coming… a casa! 

Le match en deux mots

Southgate. Les pénos. L’Histoire.

L’homme du match

On ne veut pas trop l’encenser, mais Federico Chiesa a porté à bout de bras ses coéquipiers déboussolés durant toute la première mi-temps. Son extraordinaire action personnelle depuis le milieu de terrain aurait dû remettre l’église au milieu du village avant la mi-match mais les dieux n’étaient décidément pas à ses côtés. En fait, Chiesa a tellement été bon dans cette partie que même sa blessure il ne l’a pas loupée. C’est dire la classe du joueur de la « Vieille Dame » !

La buse du match

Filippo Inzaghi peut mourir heureux.

Son héritier est tout trouvé en la personne du futur Sir Raheem Stirling. Titubant déjà méchamment face au Danemark, le joueur de City a continué de souffrir de problèmes de stabilité en plongeant à tout va sur ce terrain détrempé si bien qu’il ne nous étonnerait pas qu’il soit recruté par la Tom Daley Diving Academy durant l’été. L’excellentissime arbitre, Monsieur Kuiper aura eu le mérite d’ignorer les déséquilibres auto-administrés de Sterling afin de ne pas manipuler le cours du match. Bien lui en a pris. 

Le show Shaw, chaud devant !

Le tournant du match

N’arrivant pas à faire des Mount et merveilles avec ses joueurs en prolongations, Southgate décida stupidement de faire rentrer Sancho et Rashford à la 120ème minute pour enterrer l’affaire grâce aux talents de tireurs de penalty de ses deux jeunes joueurs.

Les soixante millions d’Italiens n’ont pas été déçu et aux dernières nouvelles, le coach anglais devrait recevoir le titre de Gran Cavaliere dei rigori sbagliati de la République italienne.

L’esthète du match

Jordan Pickford de Montmirail.

S’il pensait compenser ses inaptitudes dans les cages par une coupe de cheveux qui aurait fait fureur dans les Visiteurs 4, c’est réussi. On a tout apprécié du portier anglais : son arrêt du dos sur Christante, son sens du placement fantôme sur une passe en retrait de Maguire et ses relances au pied dans la bouche de métro de Wembley Park.

Ses pâtes préférées ? Certainement des coquillettes selon les journalistes de la RAI.

Le geste pourri du match

La titularisation de Trippier tenait du génie. Par contre, les introductions simultanées de Sancho et Rashford pour sauver la nation furent machiavéliques et entraînèrent la chute finale des Anglais. Avec son coaching bizarroïde, Gareth Southgate a péché par incompétence pour certains ou outrecuidance pour d’autres. Le jury en débat toujours.

Le chiffre à la con

1969.

Gianni Rivera du Milan AC et Luigi Riva du Cagliari Calcio (!) finissent en tête du Ballon d’Or de cette année érotique. Rien à redire à cela quand on connait le talent de dribbleur du premier et celui de finisseur du second (35 buts et toujours meilleur buteur de la Squadra à ce jour). Par contre, en 23ème position avec un minuscule petit point, regardez un peu qui se pointe dans le classement ci-dessous.

Les langues chafouines diront que ce fut certainement le tremplin parfait pour finir comme bouffon de service et faire de la pub d’un site web prêt à te vendre des brouettes ou des porte-habits militaires pour dix balles.

Comme quoi dans le foot, la carrière qu’on a eu n’est pas celle que l’on aura.

L’anecdote

En avant-match, on a eu droit à un déversement de nationalisme au pays des brasseurs et des bronzés rouge-écrevisse. La reine Elizabeth qui est bien placée pour donner des leçons de fraternité au sein d’une famille s’enflamma la première : « J’espère que l’histoire retiendra non seulement votre succès mais également l’esprit, la dédication et le fair play avec lequel vous vous êtes comportés ». Isn’t it, Raheem !

Ensuite, le Prince William, Président de l’Association anglaise de foot après sa mémorable carrière à Eton United puis au Celtic de St Andrews, nous gratifia d’un petit solo dont lui seul a le secret : « Bring it home ! », (on suppose la Coupe et pas sa Duchesse de Cambridge).  Et pour finir, il rallia ses troupes tel Churchill après son troisième magnum de whisky : « Vous les joueurs et supporters, vous avez exposé les meilleures facettes de l’Angleterre ».  Il devait probablement se référer au déversement de nourriture biliaire sur Trafalgar Square afin de rassasier les opportunistes renards des surfaces.

La rubrique à Polo : …et si CC avait coaché les Anglais ?

Ben tout simplement, pour cette série de tir aux buts, j’aurais refilé mes vieux gants de ski de la Patrouille des Glaciers à Jordan pour que la boule lui colle un peu plus la moindre parce que franchement, à chaque fois que le ballon lui a passé dans les parages à suici, tu te serais cru dans un flipper !

Et si le match avait eu lieu en 2020 ?

On se serait posé la question : Phil Foden. Phil who ?

Le Sun et Yannik Paratte (« et ouaaaaaaiissssss » pour les intimes) se seraient bien sûr excités parmi et nous l’auraient vendu comme la prochaine pépite du foot anglais, ou mieux encore, une sorte de Dimitri Oberlin en devenir.  En fait, le joueur de Man City, ne serait-il pas un Foden les titres ?

La minute Pierre-Alain Dupuis

Sur la RTS, Alexandre Comisetti se montra fort peu solidaire du capocannoniere de la Lazio lorsqu’il quitta (enfin) la pelouse de Wembley. Un peu binairement, l’ex du LS se lâcha : « Immobile au-delà d’être immobile, a été transparent ! ». Du côté de la RAI, la journaliste dont le nom nous a malheureusement échappé n’y alla pas non plus par quatre chemins pour tailler le joueur de l’Inter, Nicolò Barella :  « J’ai déjà vu une meilleure version de Barella ! ». Le Barella Office 2021 n’était donc pas suffisant. Les spécialistes Olivetti vont désormais travailler à fond sur son upgrade.

Nouveau vol de trésor national de la part de l’Angleterre !

La rétrospective du prochain match

L’Italie ira mettre au pas l’Irlande que les Anglais ont volée à ceux du Sud et l’équipe d’Elizabeth II ira étrenner son spleen chez ces masochistes de Saint Marin.

A propos Paul Carruzzo 207 Articles
Elle est pas un peu belle notre Nati et tout le bonheur qu’elle nous amène ? Alors, Rickli et compagnie, si vous ne vibrez pas devant cette équipe, vous n’êtes pas non plus monstrement obligés de regarder. Profitez d’un bon match de hornus et foutez la paix à nos joueurs, qui comme vous, ont un joli passeport rouge à croix blanche.

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1 Commentaire

  1. Remarque quand même au sujet de Pickford. A peu près tout le monde l’a descendu (dans cet article, les commentateurs et surtout Comisetti, moi-même), mais en fait le type, on ne peut juste rien lui reprocher. Ses quelques approximations n’ont jamais porté à conséquence, il a encaissé 2 buts en 7 match (0 dans les 5 premiers), et même en faisant un exploit sur le dernier, et il sort deux pénos sur 5. En fait le gars a fait un euro exceptionnel.

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