Les si belles valeurs du foot des talus

Désormais, chaque mois, Carton-Rouge a le plaisir de sortir ses griffes dans le nouvel hebdomadaire régional répondant au doux nom de Riviera Chablais votre région. Notre mission : croquer une thématique d’actualité sur le sport suisse avec impertinence. Nous publions quelques jours plus tard cette chronique sur notre site. La cinquième tournée porte sur le prétendu « vrai » foot, celui des talus et de ses rumeurs mercato.

Actuellement l’Euro bat son plein. Qu’on se le dise, c’est sympathique à suivre. Mais entre nous, il faut avouer qu’on se réjouit de la reprise du « vrai » foot, celui qui sent bon le gazon fraîchement tondu, le schublig et la Boxer, j’ai nommé le sacro-saint foot des talus. Un monde loin des pétrodollars où règnent l’équité sportive et les vraies valeurs du sport, comme celle d’envoyer la moitié de ta première équipe jouer avec ta deuxième garniture afin de les sauver de la relégation lors de la dernière ronde.

Mais au-delà de ces petits micmacs vus et revus, le petit plaisir du début de l’été, ce sont les rumeurs « mercato » de ce foot des talus. Celles qui insinuent qu’un joueur de deuxième ou troisième ligue aurait signé chez le concurrent. Car oui, même à ce niveau-là, on « signe » dans un nouveau club, histoire de se la raconter un poil alors que l’on joue en 6 ou 7ème division nationale (sur 9). Heureusement que tout ce beau petit monde change d’équipe uniquement pour l’amour du foot et pour jouer avec les copains. Certes, cela existe encore et heureusement. Mais de moins en moins. Les mercenaires du foot des talus prennent petit à petit le dessus. Mais chut, il ne faut pas le dire trop fort, c’est secret. Aujourd’hui les mecs rejoignent un club parce que X verse une prime de match de 60 francs par point au lieu de 45 chez Y. Parce que les frais de déplacement sont doublés. Parce que l’entraîneur leur trouve un 50% dans sa boîte comme par magie. Parce qu’ils reçoivent un nouveau training tous les six mois. Ou parce que le président leur dégote par le plus grand des hasards un appartement.

Qu’il est beau ce petit monde où personne ne parle et tout le monde s’offusque avec des présidents qui se prennent pour des stratèges et se font mousser parmi. « Noooooon mais jamais, ô grand jamais les joueurs ne sont payés ici. Mais chez notre adversaire du jour, l’argent coule à flot, c’est sûr ». Alors que c’est un secret de polichinelle que trois quarts des clubs de ce niveau brassent une tonne de thunes dans des salaires déguisés (ou non) en primes, défraiements et autres avantages en tout genre.

Mais tout finit par se savoir quand certaines langues éprouvent tout d’un coup un intérêt à se délier. Le Journal de Morges révélait fin juin que les nouveaux présidents du club de la ville avaient découvert une pile de factures planquées dans un vieux meuble. Résultat ? Des dettes de 300’000 francs, au lieu des 60’000 envisagés à la base.

Alors qu’on ne vienne plus nous dire que seul le foot professionnel est gangréné par l’argent. La mentalité est la même à tous les niveaux, ce n’est juste qu’une question de proportion.

 

Crédits photographiques :

But de foot : Image libre de droit/ph/https://pxhere.com/fr/photo/1146590?utm_content=shareClip&utm_medium=referral&utm_source=pxhere 

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