On s’était quittés sur un intense ManU-Chelsea et on se retrouve après un magnifique Chelsea-Arsenal. Le championnat anglais se porte bien (quatre clubs engagés en Champions League premiers de leur groupe, trois en UEFA déjà qualifiés), merci pour lui. Entre-temps trois journées se sont déroulées et Carton Rouge se fait un plaisir de t’en résumer les hauts faits…
Manchester United (leader avec 44 points en 17 rencontres) continue sa puissante marche en avant et le fait avec panache ! Une victoire 3-0 face à Everton, une autre à Boro 1-2 et pour finir trois nouveaux points samedi dans le derby face à City. Ajoutons à ça une qualification pour les 1/8 de finale de la CL, le bilan mancunien est excellent. Des joueurs offensifs (Rooney, Saha, Giggs et Cristiano Ronaldo) qui s’entendent à merveille accompagnés d’une solide défense autant habile dans les airs que dans les chevilles, la recette gagnante de Sir Alex Ferguson laisse pour le moment Chelsea à huit longueurs.Même si les Blues ont un match en retard à jouer (réception de Newcastle ce mercredi) il semble bien que Manchester a pris un petit avantage psychologique sur la bande (ou devrais-je dire le gang ?) à Mourinho. Vainqueur dans sa plus pure tradition à Bolton (0-1 tête de Ballack sur corner dans les arrêts de jeu de la première mi-temps), le Chelsea 2006-2007 soulève tout de même quelques questions : Sheva est-il taillé pour le foot anglais ? Le milieu de terrain en losange Lampard-Essien-Makélélé-Ballack sans ailiers est-il vraiment efficace ? Hilario est-il vraiment un gardien digne du standing des Blues ? Le match contre Arsenal accentue encore toutes ces questions. On n’a pas vu Shevchenko, les latéraux d’Arsenal (Eboué et Clichy) n’ont été mis en difficulté que dès l’entrée de Robben et de Wright-Phillips, et Hilario n’est pas des plus innocents sur le but de Flamini. Pour une fois la chance n’était pas avec les Blues car les montants de Lehmann ont eu par trois fois (!) raison des tentatives de Lampard et d’Essien. La plus grande satisfaction de Mourinho doit certainement être la forme actuelle de Michael Essien. Monstre de physique et de puissance, le Ghanéen s’est fait l’auteur du but égalisateur d’une frappe lointaine venue d’une autre planète.
Battus sur le terrain de Bolton il y a quinze jours, les Gunners d’Arsène Wenger voulaient réagir en semaine à Fulham : opération rachat archi-manquée (défaite 2-1) ! Rapidement mené deux buts à zéro, Arsenal (6ème) a montré un bien triste visage sur la pelouse de Craven Cottage et ce n’est pas Senderos – expulsé pour deux cartons jaune – qui nous dira le contraire. Heureusement pour eux, une belle victoire 3-0 trois jours plus tard contre l’ennemi juré de Tottenham a redonné le moral et la confiance aux canonniers avant le déplacement à Chelsea. Privée d’Henry (au repos pour une durée indéterminée mais vive en polémiques), Gallas, Rosicky et Kolo Touré, la jeune équipe d’Arsenal guidée par un énorme Gilberto Silva a livré un match sérieux à Stamford Birdge. L’axe central 100% suisse composé de Djourou et Senderos a tenu le choc, même si «Big Phil» a été mis bien plus en difficulté que son compère. Un match en retard à jouer pour les Gunners, ce mercredi à Wigan.
Liverpool retrouve une forme plus conforme a son effectif et a été cherché sa première victoire hors de ses bases et ce de très belle manière. Un Craig Bellamy endiablé a dicté le rythme (pas le même que celui qu’il impose au bar, mais un bon rythme quand même) sur le terrain de Wigan et montré la voie à suivre aux Reds pour revenir victorieux 0-4 du JJB Stadium ! Il n’en fallait pas plus aux hommes de Benitez pour retrouver le sourire et faire un nouveau carton à Anfield Road en claquant facilement Fulham par un nouveau 4-0. Benitez aura attendu la blessure de Sissoko pour replacer Steven Gerrard dans l’axe et comme par enchantement s’afficher à la quatrième place du classement. Les Scousers reviennent en force.
Si ManU mène le bal, que Chelsea le suit, que Liverpool est quatrième et qu’Arsenal n’est que sixième qui est donc troisième ? Ca paie pas de mine mais c’est bien réel : Portsmouth (égalité de points avec Liverpool) ! Et ça ne fait franchement plus rigoler grand monde. Un nul à Liverpool, un autre contre Aston Villa à domicile et une victoire contre Everton, il n’en faut pas plus pour constater la solidité du team dirigé par le vieux Harry Redknapp. Kanu est le meilleur buteur du championnat, Sol Campbell va mieux depuis qu’il ne voit plus Martina Hingis, David James est de moins en moins «calamity» et Matthew Taylor marque un but ahurissant contre les Toffees. Le chemin est encore long et sinueux mais Pompey est un candidat très sérieux à l’Europe.
On retrouve nos amis de Bolton en cinquième position. Malgré deux défaites consécutives (0-1 contre Chelsea et 1-0 à Reading) la troupe de Big Sam Allardyce a infligé une véritable leçon à un West Ham United aux abois, 4-0 ! Le football est quand même extraordinaire : que Diouf marque des buts je veux bien, qu’un médecin trouve les bons médicaments pour Ivan Campo je veux bien aussi, mais alors qu’Abdoulaye Meite (si si je te jure… le même que celui de l’OM) soit un titulaire indiscutable d’une équipe qui joue le haut du tableau en Angleterre, me laisse sans mots…
Tiens, West Ham, parlons-en de West Ham. Ce club populaire, dont le manager Alan Pardew est si fier d’avoir tant de joueurs anglais sous ses ordres, part en vrille totale ! Arrivée en vacances «fish and chips» pour Tevez et Mascherano, rachat du club par un Islandais, collection de défaites, alcoolisme et fièvre des paris avoués par le gardien Roy Caroll, passage au tribunal pour Anton Ferdinand (frère de Rio donc pas vraiment surprenant) pour une petite virée nocturne ponctuée d’une bagarre, une 18ème place au classement, il n’en fallait pas plus au si orgueilleux Pardew pour se voir signifier son renvoi… Good bye et à bientôt. La rumeur amène déjà Alan Curbishley aux commandes de l’équipe d’Upton Park.
Compagnons d’infortune des Hammers en bas de classement et encore plus mal en point : les Addicks de Charlton. Le changement d’entraîneur (Reed pour Dowie) n’a pas eu l’effet escompté. La pauvreté du contingent ne laisse pas présager de bien meilleurs moments pour les Londoniens, car on doute fort que des joueurs comme Souleymane Diawara (qui serait capable de jouer au ping-pong par plus quarante degrés aux Maldives avec des gants en laine) ou Djimmy Traoré (qui pourrait écrire un livre sur comment gagner une Ligue des Champions en jouant avec des sabots) ne vont pas remettre à eux seuls Charlton sur le chemin de la gloire. Mention tout de même à l’excellent Darren Bent, déjà sept buts.
Newcastle United redevient gentiment une équipe sérieuse en alignant une troisième victoire de rang et un cinquième match sans défaite. Ce week-end c’est à Blackburn que les Magpies ont engrangé trois points, une victoire facilitée par l’expulsion de Stéphane Henchoz avant la mi-temps. Il faut bien avouer que la pointe de vitesse du Fribourgeois n’est pas vraiment comparable à celle d’Obafemi Martins…
Pour conclure, notons un autre réveil, celui des Spurs de Tottenham. Battus sèchement dans LE derby de Londres face à Arsenal, les joueurs de Martin Jol ont relevé la tête et repris des couleurs en disposant de Middlesbrough (2-1) et de… Charlton (5-1). Trois buts en deux rencontres pour le Bulgare Dimitar Berbatov, arrivé durant l’été de Leverkusen, et qui semble après de vives critiques enfin trouvé le rythme de la Premier League.
Le mois de décembre est souvent la période décisive du championnat. La cadence est infernale avec des matches tous les 3-4 jours pour chaque équipe (Cup et League Cup comprises) et tous les jours à la TV pour les accros du foot : 23, 26, 27, 30 décembre, 1er, 2 janvier… Les pubs vont chavirer, la bière va couler, les stades vibrer, les tribunes chanter, le classement s’affoler, c’est ça l’Angleterre en décembre !
Écrit par David Despont
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