Surprises et déceptions à la moitié du premier tour

L’Inter de Milan se reconfirme patron en Italie, au bout de la 10ème journée du premier tour. Le hasard veut que ce soit un coeur qui bat pour les rivaux citadins de l’AC Milan (tristement relégué à la 10ème place et surtout à 11 points du sommet !) à tisser les éloges, pour la première fois sur CartonRouge.ch, de l’équipe entraînée par Roberto Mancini.

L’ex virtuose attaquant, que les nostalgiques du Calcio rappellent protagoniste avec Gianluca Vialli d’une mémorable Sampdoria victorieuse du championnat 1990/91, a réussi dans la dure tâche de donner identité et équilibre aux nerazzurri. Meilleure défense et deuxième meilleure attaque, l’Inter trouve aussi dans la force de son banc de «remplaçants» la garantie de pouvoir toujours afficher une équipe de premier ordre, indépendamment des suspendus et des blessés. Kakà, Totti, Mutu, Trézéguet donnent le changement de rythme et de rendement nécessaires au Milan, à la Rome, à la Fiorentina, à la Juventus. L’Inter peut se priver de joueurs tels que Patrick Vieira ou encore Zlatan Ibrahimovic (qui semble enfin réunir le génie et l’efficacité près du but) et continuer à s’imposer. Seul petit bémol, la première équipe de Serie A n’est plus une image représentative du football transalpin: en l’absence d’un des héros du Mondial allemand, Marco «Matrix» Materazzi, aucun Italien n’est aligné dans le onze titulaire et à peine 5 sur 28 (dont 3 gardiens remplaçants !) font partie de l’effectif… Le football reste, dans le coeur des supporters, un sport d’identité nationale et régionale et les petits Italiens, footballeurs en herbe, ont plus que jamais besoin de s’identifier avec des Maldini, des Del Piero, des Totti, idoles fidèles à leur couleurs. Mais le thème des équipes de «mercenaires» et du football global mérite une attention particulière et sera approfondi dans un futur débat, bientôt sur notre site.


L’Inter de Mancini caracole en tête de la Serie A

Revenons donc aux verdicts de ce début de championnat. Derrière l’Inter, L’AS Roma n’est plus une surprise et pratique, avec son 4-2-3-1 et des milieux de terrain très offensifs, un jeu imprévisible et rapide, qui laisse par contre souvent la défense en difficulté (seules cinq équipes ont subi plus de buts). A moins d’un miracle, Spalletti ne semble pas avoir l’effectif pour être compétitif jusqu’au fond en championnat et en Champions League

Surprises

Installée à la 3ème place, à 4 points de l’Inter et seule invaincue avec le leader, la Fiorentina est une véritable force de la Serie A. L’année dernière déjà, si ce n’était pour les 15 (injustes !) points de pénalité, elle aurait terminé à la 3ème place et aurait pu participer à la Champions League. Le départ de Luca Toni au Bayern de Munich semblait avoir affaibli l’équipe entraînée par Cesare Prandelli. Or, si la Serie A a la nostalgie du centre-avant de la sélection nationale, la Fiore, elle, semble ne pas s’en apercevoir, poussée en haut par la classe du Roumain Mutu, bien appuyé par un groupe de jeunes prometteurs sur lesquels l’entraîneur-magicien Prandelli a construit un projet d’équipe très solide. Et si même le «vieux» Vieri, qui se remarquait récemment plus pour les flirts avec les soubrettes que pour la qualité de son jeu, recommence à marquer régulièrement, alors cette équipe peut aller très loin. Bravo !


Melissa, la dernière conquête de Christian Vieri

Très bon retour en première division de la Juventus, 3ème ex aequo, et qui a trouvé déjà un bon équilibre entre ses joueurs fétiches (excellent Trézéguet, 10 buts en 10 matches, on se demande vraiment comment Domenech puisse lui préférer Saha ou Govou…) et les nouvelles recrues (surtout, Nocerino fait très bonne impression au milieu de terrain).
Enfin, Naples semble avoir retrouvé une équipe digne de ses fantastiques et chaleureux supporters (les 60’000 qui affolent tous les dimanches le stade San Paolo) et nous présente des joueurs comme l’Argentin Lavezzi et le Slovaque Hamsik capables d’enthousiasmer la foule de part leur technique raffinée. Une qualification pour la Coupe de l’UEFA est à la portée des Napolitains.

Déceptions

«Milan, che succede ?» L’AC Milan en ce début de championnat à été capable, rarement, du meilleur (victoires 5-1 et 5-0 dans les deux derniers matches à l’extérieur) mais surtout du pire (aucune victoire à domicile et deux défaites consécutives contre l’Empoli et l’AS Rome). Ce qui préoccupe est le manque de rapidité dans la manoeuvre, surtout quand les rossoneri sont privés de Kakà (on peut vraiment dire que sans Kakà, ils en chient !). De gros doutes planent aussi sur la relève de joueurs peut-être démotivés suite à deux saisons riches en émotions et victoires (Gattuso, Pirlo, Gilardino, Nesta, Inzaghi sont champions du monde avec l’Italie et champions d’Europe avec leur club) : est-ce que le jeune Brésilien Pato, disponible dès janvier, va constituer une alternative fiable en l’absence de Kakà ? Ne faudrait-il pas chercher un défenseur dans l’axe qui ait moins de 30 ans ?


Kakà et l’AC Milan ne sont pas à la fête

Autre déception de ce début, l’Empoli n’arrive plus à retrouver ce rythme et cet esprit d’équipe qui les avaient amenés à un résultat historique l’année dernière avec leur première qualification pour la Coupe de l’UEFA. En position de relégables et sortis sans appel au premier tour de l’UEFA par le FC Zurich, les bleus toscans doivent vite remettre le coeur à l’ouvrage s’ils ne veulent pas précipiter dans les abîmes de la Serie B.
De toutes manières, une nouvelle saison riche en surprises nous attend avec cette Serie A qui reste le championnat le plus complexe d’Europe où la petite équipe de province peut encore s’imposer chez les champions d’Europe. Peut-être la plupart d’entre vous continue à préférer le football en Espagne, en Angleterre ou en Allemagne, mais le spectacle du football peut s’apprécier quand on admire l’application des techniques défensives qui permettent aux joueurs inconnus de limiter les Kakà, Totti et autre Trézéguet. Ces mêmes techniques qui ont porté l’équipe nationale sur le toit du monde en n’ayant subi que deux buts, un contre son camp et un penalty de Zizou. Viva il Calcio !

Écrit par Riccardo Accolla

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7 Commentaires

  1. Forza Italia!

    Très bon article, suis entièrement daccord avec toi autant pour les commentaires sur les équipes autant sur lapplication des techniques défensives! Le football italien est déjà en train de renaître! Il na rien à envier aux autres footballs dailleurs, depuis 3 ans maintenant, on marque plus de buts dans le calcio quen angleterre, cest dire!

    Un article juste après le Stracittadina qua gagné la Roma jespèrais juste en avoir une ligne 🙁

    Forza Roma

  2. Quel plaisir de lire (enfin) un article sur la Serie A sur cartonrouge, et quel article ! M. Accolla est un connaisseur. On se réjouit de lire la suite et de participer à ce débat…

    PS : au sujet de la miss de Viera, cartonrouge pourrait lancer un concours de lélection de la plus jolie copine de joueurs, non ?

  3. je comprends mieux pourquoi Vieri recommence à scorer pour la Fiorentina!
    Excellente revue. La prochaine fois, peux-tu nous parler des petites équipe du Calcio comme Catania, Palerme voire Genoa et analyser le pourquoi de leur bon début de saison

  4. Très bon article… Malgré le fait que le championnat italien demeure lun des plus ennuyeux deurope. Pour les beaux matchs et du suspense, il faut se tourner vers les championnats anglais… et espagnol bien évidemment!

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