6 joueurs à suivre en 2008, de Naples à l’Afrique du Sud

Allez, on entre dans le vif du sujet, je te propose aujourd’hui de quitter la routine des articles de fin d’année qui nous sortent le bilan des 12 derniers mois en nous rappelant tous qu’il n’y a que Barcelone, Manchester et le Milan AC sur la planète football. Aujourd’hui, on va parler de 6 joueurs qui vont faire parler d’eux en 2008… ou pas !

J’ai donc choisi 6 joueurs, pas tous jeunes, pas tous prometteurs, pas tous parfaits, mais qui ont tous quelque chose d’assez unique. Hop, on y va, dans cet article, toi qui traînes par ici, tu trouveras quelques paragraphes plus ou moins pertinents sur Jérémy Menez, Kermit Erasmus, Marek Hamsik, Igor Akinfeev, Luka Modric et Clint Dempsey. Point commun : footballeurs. Pour le reste ? A toi de voir !

Jérémy Menez 

Jérémy Menez, personnellement c’est le genre de joueur que j’adore. Une conduite de balle affolante, un sens du dribble unique, une capacité d’élimination hors du commun en France et un mental absolument catastrophique, tout ce qui justifie à mes yeux de s’attarder un moment sur ce joueur très particulier. Plus jeune professionnel de l’histoire du championnat de France (à 16 ans !), Menez a été champion d’Europe des -17 ans avec l’équipe de France en compagnie de Samir Nasri, Hatem Ben Arfa, Karim Benzema et Ahmed Yahiaoui, que Christian Constantin connaît bien (belle liste, au passage). Aussi à l’aise du pied gauche que du pied droit (ce qui ne lui fait pas un point commun avec Yvan Quentin), Menez est ce que l’on a coutume d’appeler un prodige, un vrai. Ce qui frappe chez lui, c’est sa rapidité d’exécution et sa technique en mouvement, plus que le reste. Capable de gestes géniaux réalisés à une vitesse folle, Menez est un pur produit de la formation française, étant sorti de la réputée école sochalienne.

Bon, là normalement, on connaît la suite, le jeune talent est happé par Manchester ou l’Inter. Ben non justement, Menez est bien entouré et si Sir Alex Ferguson a lui-même fait le déplacement chez les parents des joueurs afin de les convaincre, le jeune homme et son entourage ont préféré signer le premier contrat professionnel du garçon au FC Sochaux-Montbéliard. Très précoce, le jeune homme brûle les étapes et inscrit donc son premier but fin novembre 2004 sur la pelouse de Monaco, son club actuel. Quelques temps après survient son plus grand exploit à ce jour, un retentissant hat-trick face à Bordeaux en 9 minutes. A 17 ans. Bref, c’est la ruée, la folie, les plus grands clubs se pressent, mais Menez choisit de raison garder et s’engage une année plus tard avec l’AS Monaco, où il pense franchir une étape avant d’envisager une suite de carrière encore plus prestigieuse.
Bon, à Monaco, Menez découvre la vie de footballeur professionnel ultra-payé, fait quelques écarts (on l’a compris, c’est pas la réincarnation d’Aristote et de Nietzche, mais c’est pas ce qu’on lui demande non plus), perd un peu son football, mais en aucun cas un gramme de son immense talent. Le jeune homme de Brétigny (banlieue de Paris) pense peut-être plus à sa PS3 et à sa CLK (grise) qu’à son replacement défensif, mais son entourage a les pieds sur terre et sait jusqu’où peut aller le jeune homme. Le début de championnat 07-08 est en tout cas conforme au personnage : brillant et irrégulier. Personnellement, je me réjouis de le voir franchir un cap tant Menez est le type de joueur capable d’enflammer un stade et c’est bien pour ça qu’il est précieux. Bonal hier, Louis II aujourd’hui… et demain ?

Kermit Erasmus

Ah, Kermit Erasmus, excellent sujet, que je me félicite de m’être proposé ! Bon, on le sait, la Coupe du Monde 2010 aura lieu en Afrique du Sud. Et si on ne le sait pas, on se renseigne ! Donc, l’Afrique du Sud, dans nos cerveaux européens entourés d’œillères, ça n’évoque en nous vaguement que Shaun Bartlett (FCZ !), Lucas Radebe (qui n’évoque en moi que la haine de l’adolescent que j’étais, frustré par un goal assassin contre le club de mon cœur alors qu’il portait les couleurs de Leeds) ou Docteur Khumalo, voire pour les plus érudits Nelson Mandela mais j’en demande peut-être trop à des footballeurs. C’est donc tout au sud de l’Afrique que se déroulera la prochaine «World Cup» et le pays hôte compte bien y briller de mille feux ! Pour ce faire, il comptera peut-être sur sa nouvelle génération, dont le tout jeune Kermit Erasmus !

Outre un nom absolument génial, vénéré par les amateurs de Kamoulox, Erasmus est un attaquant au style assez particulier, situé dans la catégorie «Petit Bison», genre Wayne Rooney ou Jean-Claude Darcheville (plus bison que petit). Bien évidemment, Erasmus vient des «townships», les trop fameux bidonvilles, sinon son histoire n’aurait rien de féerique. Jouant à pieds nus dans les fougères avec des chaussettes roulées en boules, Kermit Erasmus a vite compris que son avenir se situait dans le football et a petit à petit intégré les diverses sélections nationales jusqu’aux M-21 où il évolue depuis peu. Carlos Alberto Parreira, sélectionneur sud-africain, a peut-être d’autres soucis en tête que le développement d’un joueur de 17 ans mais qui sait, peut-être ne pourrai-je m’empêcher de sourire en juillet 2010 lorsque le petit attaquant aura placé le ballon entre les jambes de Jens Lehmann à la 119ème minute de la finale en me rappelant un article écrit 2 ans et demi auparavant. On parie ? Ah et autre chose, puisqu’on parle de South Africa 2010, allez jeter un œil au projet de stade au Cap, un stade gigantesque surplombant l’océan, juste en contre-bas de la «Table Mountain». Une merveille.

Marek Hamsik

Né il y a 20 ans en Slovaquie, à Banksa Bystrica, Marek Hamsik a effectué sa formation avec Jupie Podlavice avant de filer dans le plus grand club slovaque, le Slovan de… oui, de Bratislava, y en a qui suit, merci ! Bon là, normalement, plus personne ne me lit, mais je vous promets que le jeune international slovaque de Napoli vaut le détour. Arrivé à 17 ans en Italie, à Brescia, le jeune Marek Hamsik a la tête sur les épaules et n’a pas envie de brûler les étapes. Il débarque donc courant 2004 à Brescia, club qui a vu passer quelques prodiges (Gheorghe Hagi et Roberto Baggio, quand même), mais ne peut empêcher le club lombard d’être relégué en juin 2005 en Serie B. Bon, Hamsik n’était pas régulièrement titulaire, mais il le devient en Serie B où ses deux excellentes saisons ne permettront pas à Brescia de retrouver l’élite mais convaincront à peu près toute l’Angleterre, l’Espagne et l’Italie de l’importance de le recruter.

Le jeune homme ne s’en laisse pas conter et il décide de rejoindre le Napoli pour quelque chose comme 8 millions de francs suisses, ce qui est abordable pour un joueur de sa classe. Milieu de terrain très technique et très combatif, son style rappelle plus celui de Pavel Nedved que celui de Diego Maradona, comparaison faite à Naples plutôt en faveur de l’Argentin Ezéquiel Lavezzi, un autre jeune joueur dont l’on pourrait très vite reparler. Joueur très utile dans le collectif napolitain, bonne surprise de ce championnat 07-08, Marek Hamsik n’a pas fini de faire parler de lui. Et lui avoir fait signer un contrat de 5 ans avec une clause libératoire très élevée n’est peut-être pas la plus mauvaise idée prise par les dirigeants du Napoli ces dernières années…

Igor Akinfeev

Bon, c’est typique en Russie, dès qu’un gardien peut à peu près capter un ballon, on le présente comme le «Nouveau Yachine» ou le «Dassaev de l’an 2000». Igor Vladimirovitch n’échappe pas à la règle, mais bon pour lui, il y a quand même une ou deux raisons objectives ! On parle chiffres ? J’aime pas ça, mais bon d’accord : le gardien de but du CSKA Moscou a 21 ans, déjà 4 saisons complètes comme gardien de but d’une des meilleures équipes européennes derrière lui, a gagné 2 titres de champion de Russie ainsi qu’une Coupe UEFA et est le gardien titulaire de l’équipe nationale depuis trois ans maintenant.

Véritable leader naturel tant sur le terrain qu’en dehors, Akinfeev revient tout juste d’une longue blessure, laquelle aura été fatale en Ligue des Champions au CSKA Moscou, piteux dernier d’un groupe pourtant à sa portée (Fenerbahce, Inter, PSV) et entend bien prouver sa valeur une fois de plus au monde entier. Stratosphérique lors de l’année 2005 et la victoire du CSKA Moscou en Coupe UEFA (il avait 19 ans…), le jeune portier sera prêt pour le début de la saison en Russie et au top pour l’Euro 08. De lui dépendent en grande partie les espoirs de sa sélection cet été et il le sait très bien. Igor Akinfeev, meilleur gardien de l’Euro 08 ? Pour le savoir, rendez-vous fin juin ! (Ou début juin si Torres, Villa, Ibrahimovic, Elmander, Gekas et Charisteas décident d’envoyer Igor et ses copains en vacances anticipées…)

Luka Modric

Alors lui, s’il est pas Ballon d’Or dans 5 ans, je m’arrache un bras ! Tous ceux qui ont vu la démonstration de la Croatie à Wembley en conviendront avec moi : le milieu de terrain est un prodige. Un peu dans le même style que Menez, typiquement le genre de joueur qui fait le régal des amateurs de football. Techniquement époustouflant, Modric est actuellement en train de faire s’étriper les grands noms du football européen, tous prêts à pratiquer la surenchère pour s’attacher ses services. Gaucher, Modric affole donc complètement l’Europe actuellement et les recruteurs se pressent au stade Masksimir de Zagreb pour y scruter le joyau et lui faire la cour, conscients de la plus-value que celui-ci pourrait leur apporter tant sur le terrain qu’en dehors.

Contrairement à Hamsik ou Akinfeev, plus matures, Luka Modric est pourtant un joueur de tempérament, capable de faire exploser sa carrière en vol. Pourvu qu’il fasse les bons choix et ne se perde pas dans les oubliettes, au côté de tant d’autres. Actuellement au Dinamo Zagreb (l’ex-club d’Eduardo, attaquant d’Arsenal), le Croate attend avant de décider de son avenir. Il peut et doit se le permettre tant son talent ne mériterait pas d’être gâché. A lui de garder les pieds sur terre et de me donner raison pour le Ballon d’Or !

Clint Dempsey

Attention, footballeur atypique ! Si les stars du football n’hésitent parfois pas à essayer leurs «talents» de chanteurs et à lancer leurs tubes sur les ondes, Clint Dempsey, bientôt 25 ans, a lui combiné les deux et avec un succès instantané. On s’explique ! Originaire des Etats-Unis, Clint Dempsey, dont le surnom est «Deuce», a depuis tout petit développé deux passions pour lesquelles il a un talent certain : le soccer et le hip-hop. Sa carrière de footballeur se développant cependant un peu plus rapidement que celle de chanteur, c’est avec plaisir qu’il accueille en 2005 la proposition de Nike de se mettre en affaire avec le dénommé Big Hawk pour lancer le hit «Don’t Tread» qui a eu un véritable impact outre-Atlantique. Deuce n’est pas subitement devenu «LA» star du hip-hop, mais a cependant récolté assez de crédit pour être reconnu comme un acteur de ce monde sans pitié, même si personne n’ignore le marketing intensif de Nike en amont.

Dempsey, international américain, n’oublie pourtant pas le football et ses New England Revolution, glanant même le titre de meilleur joueur de la ligue américaine en 2006, à défaut de MTV Award. Milieu de terrain percutant, un peu dans le style d’un Frank Lampard, Dempsey plait aux spectateurs par son tempérament et son envie de gagner. Quasiment le seul joueur à surnager du naufrage américain à la Coupe du Monde 2006, il est approché par Chris Coleman, manager de Fulham, qui lui propose un contrat en béton. Dempsey hésite mais tente l’aventure avec le paisible club londonien. Là aussi, Dempsey s’impose et a définitivement conquis le public de Craven Cottage grâce à sa mentalité de battant, mais aussi grâce à la qualité de son jeu. A son crédit, un seul goal lors de la saison 06-07, mais quel goal : celui de la survie en Premier League lors de la victoire 1-0 face à Liverpool.
Feu de paille ? Oh non, puisque l’Américain en est déjà à 6 réussites dans la saison 07-08, toutes inscrites en championnat. Clint Dempsey est un véritable joueur de foot et comme il le dit lui-même dans «Don’t Tread» : Though I’m quick with my feet you ain’t seen the fist ! («Je suis peut-être rapide avec mes pieds, mais t’as pas encore vu mon poing !»). Ah, dernier détail : sa carrière musicale est en stand-by suite à l’assassinat de son acolyte Big Hawk peu avant la Coupe du Monde 2006. Et comme le dit Dempsey lui-même : «Si on me donne l’opportunité de me donner à 100% pour le soccer et de consacrer mon temps libre à la musique, cela pourrait m’intéresser… Mais si cela devait affecter mon jeu, alors tant pis. Le soccer est mon seul et unique amour». Tant pis pour le hip-hop US, tant mieux pour Fulham !

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10 Commentaires

  1. Comme dhab, excellent article très plaisant à lire. Bon, comme dhab, un peu pro Russe, mais ça fera plaisir à Bitter.
    Ceci dit, rdv en 2012 … risqué le pari sur Modric et personnellement je prendrai pas le risque de perdre ne serait-ce quun ongle sur ce joueur certes prometteur !

  2. tant déloges pour Ménez alors quil a eu la pire mélonite aigue au FCSM ces dernières années, cest mal connaître le personnage. Sil est parti pour Monaco cest pour des raisons de comportement. Il partira sous peu pour des clubs où ca nira pas, on connait la chanson (Inter Milan ou pire encore lOM).

  3. Linter de Milan aime les Français. Après Olivier Dacourt et Patrick Vieira, les dirigeants nerazzurri envisageraient de recruter le jeune espoir de lAS Monaco, Jérémy Menez. Une proposition à hauteur de 10 millions deuros pour soffrir les services du chouchou du Stade louis II serait sur le point dêtre transmise aux dirigeants monégasques, rapporte La Gazzetta dello Sport.

  4. Super article Tim, cest certain tu tes vraiment tourné vers lest cette fois ci…je te confie quelques joueurs du sud, surtout damérique (il faut connaitre ma connexion) El Chelito Delgado (normallement Lyonnais), le fantastique Kun Aguero (Atletico Madrid), la perle Lavezzi (Napoli), mon idyle Fernando Belluschi (River Plate), le gardien fantastique Ospina 19ans (Atletico Nacional de Medellin) digne héritier des Higuita, Cordoba, Mondragon. et pour terminer Steven Lang (du grand Xamax du duo Castella-Karlen) Voilà Tim, meilleures salutations et heureuse année 2008 à Carton Rouge.

  5. Et le Celtic Glasgow alors, on en parle pas ?!?

    Le Celtic et les Rangers mériteraient quand même leurs place dans la rubrique football ! Pas forcément sous « Ecosse » mais au moins en plus sous « Angleterre »… ABE

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