Un Zidane dans chaque jambe

Miralem Pjanic a un gros soucis. Pas de savoir s’il va un jour briller au firmament du football mondial, ça, c’est d’ores et déjà acquis. Mais le petit prodige messin de 18 ans à peine doit résoudre un grand dilemme : avec quelle équipe nationale doit-il évoluer…

Pjanic a trois nationalités. Il est franco-luxembourgo-bosniaque. S’il veut un jour disputer une compétition majeure, le choix semble vite fait me direz-vous. Mais le coeur a des raisons que la raison ne connaît pas. A tort ou à raison…Le jeune meneur de jeu est tant désiré que le Président de Bosnie-Herzégovine lui-même s’est lancé dans la mêlée et a assuré que celui-ci jouerait pour sa sélection. Miralem, lui, semble avoir confirmé ces propos en 2007 dans un quotidien bosniaque, auquel il a assuré avoir opté pour la sélection du pays de l’Ex-Yougoslavie, bien qu’il ait déjà évolué sous les couleurs… luxembourgeoises en M19.

Real, Inter, Liverpool…

Le prodige du FC Metz fait aujourd’hui rêver les plus grosses cylindrées européennes. Seul joueur «grenat» à surnager chez un des plus faibles relégués de tous les temps en Ligue 1, le petit numéro 15 se voit dérouler le tapis rouge de partout. Du Real de Madrid à l’AC Milan en passant par le Barça, Schalke 04, Marseille et… Nancy, le bon Président Molinari en veut aujourd’hui plus de 10 millions d’euros. Enfin quand Carlo Molinari a articulé cette somme, c’était surtout pour effrayer le voisin nancéen.
Sa prestation de mardi soir en Coupe de France chez l’omnipotent Zenit Lyon ne va faire qu’augmenter sa cote. Dribbles chaloupés, ouvertures lumineuses, frappes éclairs de 30 mètres, élimination de trois défenseurs dans un petit périmètre et… tacles défensifs propres avec relance utile intégrée, ce Pjanic de poche a tout du footeux moderne, même la coupe de cheveux tecktonik qui va avec.

Le bon club pour franchir un palier

Le Luxembourgo-Franco-Bosniaque a désormais un choix cornélien à effectuer. Il a prolongé au FC Metz en fin d’année dernière afin que son club soit indemnisé lors de son départ, car ses tibias et lui ne souhaitent pas outre-mesure goûter à la L2. «J’ai des possibilités. Mais il ne faut pas aller dans le plus grand club possible. Il faut voir ce que le club et l’entraîneur pensent de moi. La priorité est de jouer et de continuer à travailler. J’irai où je sais que je peux continuer à progresser», a déclaré Pjanic à L’Essentiel, quotidien du Grand-Duché.
La grande majorité des médias français envoie le petit messin à l’OM. José Anigo a récemment confirmé l’intérêt du club phocéen pour l’étoile montante du football européen. «J’ai lu ce qu’ils ont dit. Ça me fait plaisir et c’est vrai que je pense à l’avenir. J’ai toujours dit que la Ligue 2 ne m’attirait pas trop. Et comme Marseille est un club mythique en France, ce serait bien si on pouvait trouver quelque chose.» Appelé dans un futur proche à remplacer Samir Nasri, l’Olympique de Marseille serait bien inspiré d’investir sur ce jeune homme avant que les grosses écuries européennes ne s’occupent de son cas et que la France perde encore une fois avant l’heure un des produits les plus aboutis de son entreprise de formation.