Ben ça alors…

Lyon n’a jamais été aussi près de chuter. J’avais enterré les poursuivants de l’IFK Lyon à plusieurs reprises cette saison, mais force est de constater que je me suis planté en beauté. Pour mon plus grand bonheur…

Je reviens donc sur CartonRouge.ch vous conter l’effondrement du Roi Lyon. Mais si les hommes de Jean-Philippon Aulas sont clairement moins forts cette saison, le «mérite» de la troisième place du septuple champion de France revient également à ses contradicteurs. Cela faisait des années en effet que d’autres équipes n’avaient pas été aussi cohérentes.Marseille d’abord profite à fond de l’effet Gerets. Le coach belge est un cas social, qui a su mettre toutes les Bouches-du-Rhône et même la France du football dans sa poche. Du cas Ben Arfa à l’absence de nombreux titulaires à Lille, le Lion (tiens tiens…) de Rekem a déployé des trésors de psychologie, fait preuve d’un génie tactique peu commun et, surtout, il a des «couilles» grosses comme des ballons à air chaud. Si l’OM peut rêver à un premier titre depuis 1993 (et pas 1992 comme certains vilains voudraient le faire croire), il le doit en bonne partie à son entraîneur.

Brandao la tondeuse…

Mais un coach si bon soit-il ne peut rien faire sans joueurs de talent. Je disais en début de saison à qui voulait l’entendre (ok d’accord, ça faisait pas beaucoup de gens…) qu’il manquait un «grand» devant au Vélodrome… Et bien la correction a été faite au mercato hivernal quand Brandao est arrivé d’Ukraine. Véritable harceleur de défense et tondeuse de tibias patentée, celui qui aurait certainement fait une belle carrière au Bois-de-Boulogne a transfiguré le collectif marseillais qui défend aujourd’hui en bloc et en avançant. Et en plus, il marque des fois. Que demande le peuple ?
Ajoutez à cette équation un Taiwo devenu l’un des meilleurs latéraux d’Europe, un Niang au sommet de son art (malgré son problème récurrent à la finition…), un Cana en mode patron, un Valbuena virevoltant et un Mandanda impérial (sur sa ligne, parce qu’au delà, c’est pas vraiment encore ça) et vous obtiendrez la recette presque parfaite pour faire tomber Lyon. Il reste certes cinq journées, mais l’OM est à l’heure actuelle la seule équipe à avoir son destin entre ses pieds.

Le «Président» baronne

A l’instar d’Eric Gerets, Bordeaux peut lui aussi compter sur un entraîneur de grande classe. Laurent Blanc a mis du temps avant de trouver sa première équipe à coacher, mais il a surtout pris le soin de bien choisir son point de chute. Celui qui était déjà bien plus qu’un joueur lorsqu’il évoluait aussi bien à Auxerre, Marseille, Naples, Barcelone, l’Inter ou ManU (tcheu l’état du CV !) entraîne comme il aimait jouer. Vers l’avant, avec technique et panache. Et ça se voit dans l’allant de son équipe qui a décroché un titre le week-end passé au terme de l’incroyable-phénoménale-magique-géniale-wahooouu finale de la Coupe de la Ligue. Dire qu’il faut encore se taper la Coupe de France…
Le «Président» a surtout aidé à l’éclosion de Yohann Gourcuff. Le 1243452553426ème futur-Zidane éclaire et bonifie le jeu des Girondins. Ok, le joueur prêté par l’AC Milan est beau, grand et fort pis il a des beaux cheveux et plein d’abdos partout, mais celui qui m’impressionne le plus à l’heure actuelle c’est Marouane Chamakh. Pendant des années il s’est contenté de jouer le point d’appui et de refuser des offres de l’OL, mais il a clairement passé un pallier cette année. Le Marocain a augmenté son volume de jeu et surtout, il s’est mis à marquer.

Lyon en fin de cycle

Cette fois c’est quasiment sûr, Lyon ne fêtera pas un huitième titre de rang. Ouf, enfin ! Si si, ça commençait à me les briser sérieux et à part les moins de douze ans qui ont eu le malheur de naître sous domination rhodanienne, les fans de foot de l’Hexagone se féliciteront TOUS de la fin de cette hégémonie. Mais comment cette équipe qui survole la L1 depuis si longtemps a pu se brouter à ce point cette saison ?
Ce fiasco tient pour beaucoup à la mauvaise gestion des deux derniers mercatos (est-ce que mercati ça se dit ?). L’Etoile Rouge de Lyon avait la bonne habitude de ne se tromper que rarement dans son recrutement, et bien cette année c’était un peu la foire à la saucisse. Les lacunes sont devenues encore plus criardes après le départ de Fred, qui a laissé Karim Benzema bien seul à la pointe de l’attaque lyonnaise. Comment ? Il y a Piquionne ? Hahahahaha… Pardon, je m’égare.
Pour sa première année à la tête de cette équipe, Claude Puel va vivre une sacrée première. Paul Le Guen, Jacques Santini, Gérard Houiller et même Alain Perrin étaient tous partis de Lyon après un titre. L’ex-coach du LOSC va quant à lui rester alors qu’il a tout perdu ! D’ailleurs, Ségolène Royal m’a dit qu’elle s’excusait pour ça, mais je n’ai pas dû tout comprendre.
Pardon ? Vous dites ? Le PSG ? Non, s’il vous plaît, restons crédibles.