L’Atacama(l) joué

Corrigés à deux reprises par les Brésiliens dans les matchs de qualif (en se ramassant 7 buts pour leur peine), les Chiliens n’ont malheureusement pas réussi à faire trembler les Samba’s boys hier soir à Johannesburg, principalement à cause d’une défense un peu trop à côté de la plaque…un peu paradoxal pour des Chiliens me direz-vous ?

1. Le résumé.   Malgré un début de match assez bien ficelé grâce à des passes angulaires qui auraient fait plaisir au vieux Pythagore ainsi qu’un pressing  dynamique qui aurait fait cauchemarder le petit Nicolas «Va te faire enc**er, fils de pute»,  les Chiliens ont flanché en trois minutes sur deux bêtises défensives. Tout d’abord un coup de tête sur corner du grand pin de Juan (et pas le contraire) et ensuite sur un contre bien déclanché par un déblayage aux corneilles de Ramires, un contrôle de la tête raté de Kakà, un joli centre de ce farfelu à Robinho pour ce-même Kakà qui d’une «touchette» amorça le slalom géant de Fabiano autour de Bravo.
Pour définitivement plomber le chiffre d’affaires des troquets de Santiago, Robinho planta le troisième à la 55ème avant que les Chiliens s’affairent à louper toutes leurs passes dans des positions pourtant idéales. Comme quoi, n’est pas Zahia Dehar qui veut.
2. L’homme du match.
Sans hésitation, notre NKufo national. S’il avait mis la tête au lieu du sein gauche face aux redoutables Honduriens, c’était la Suisse qui se serait ramassé une rouste mémorable hier soir face aux Brésiliens. Du coup, pour avoir sauvé la tête d’Hitzfeld et nos records sur les tabelles défensives de la FIFA, on remercie Blaise du fond du coeur et lui souhaite bonne chance à Seattle….il fera sûrement la différence là-bas ! 

 

3. La buse du match.
Fallait bien trouver un coupable au sein des pives de l’attaque chilienne qui n’a cessé de démolir les mouvements bien amorcés par l’habile Sanchez (il nous plait bien ce joueur, ©PAD). Pour sa part, Suazo a juste évité le bonnet d’âne grâce à une reprise à la «Marco Lorenz» qui a bien dû créer un cratère d’un mètre de profond dans la pelouse d’Ellis Park avant de finir sur la transversale.
Par contre, je veux juste enfoncer le clou sur ce surfait de Jean Beauséjour qui, à mon avis, peut paqueter ses valoches et retourner à l’hôtel vite fait. En tergiversant sur son aile gauche et en loupant son tir à la 85ème minute (qui me fait perdre un bon pari avec des potes), il peut sans autre présenter sa candidature au All-Buse de cette Coupe du Monde.
4. Le tournant du match.
La 35ème minute. C’est là où Marcelo Bielsa, tel le Terry Yake de l’indigent, aurait dû demander un temps-mort pour requinquer ses troupes après le but de Juan. Au lieu d’encourager son équipe à repartir fleur au fusil pour tenter d’égaliser, le coach sud-américain aurait mieux fait d’identifier le Behrami brésilien pour tenter de casser le rythme de ces derniers. Un petit plongeon ou une claquette aurait peut-être suffi.
 
5. Le geste technique du match.
Ça aurait pu être la petite pancarte sympa aperçue dans le public brésilien qui disait : «Mother-in-law, work hard and send me some money !».
Toutefois, j’ai quand même préféré la remontée supersonique sur 60 mètres de Ramires, balle au pied, plein axe, avant de servir sur un plateau Robinho pour le 3ème goal du Brésil. Même si tu te scotchais la jabulani au bout des souliers de foot et descendais le Col des Mosses à toute bizulle, tu n’y arriverais pas.
Décidément, quels artistes ces Brésiliens, pas étonnant que les cabarets d’une ville d’art comme Sion en regorgent.
6. Le geste pourri du match.
Ça aurait pu être l’espèce de saut de cabri de Lucio pour obtenir un pénalty qui, de toute façon, n’aurait pas été accordé même par un arbitre malien malvoyant.
Non, ce qui a pourri le match, ce fut le nombre de talonnades loupées aussi inutiles qu’un Escalettes à la tête de la FFF. Tout commença par celle de Luis Fabiano qui lui éclata le sommet de sa propre rotule suivie par celle de Robinho qui échoua dans les pieds de Jara alors que, sur l’enchaînement, Kakà aurait pu partir seul au but. Toutes ces clowneries finirent par inspirer Suazo qui, pour faire le malin, n’hésita pas à talonner pour…personne alors que pour une fois, il était à huit mètres des cages brésiliennes. Il faut absolument que la FIFA légifère pour interdire ces gestes qui n’ont rien à faire sur les terrains de foot et qu’elle punisse les coupables, vidéo à l’appui s’il le faut !
7. L’analyse tactique
Ce match fut un peu le reflet des performances de ces deux équipes en Afrique du Sud. Les Chiliens ont bien égayé le tournoi grâce à leurs habiles passes et leur jeu en mouvement jusqu’aux 30 derniers mètres, mais par contre, depuis là, ce fut une gabegie sans nom à l’approche des buts adverses. Par contre, après un départ pourtant plutôt lent, les Brésiliens avaient «l’outillage» qui manquait aux hommes de Bielsa, soit deux milieux défensifs redoutables (G. Silva et Ramires), des ouvreurs de première (Kaka et Robinho) et un très bon finisseur (L. Fabiano).

8. L’anecdote.
Trois chiliens (Medel, Ponce et Jara) étaient en tête du Castrol Index hier midi…  Si vous vous êtes demandés le pourquoi des panneaux Castrol autour des terrains Bafanas, ben la réponse est ici : www.fifa.com/worldcup/statistics/castrolindex. Les «huiliers» américains ont développé une technologie pour analyser les gestes (passes, tacles, plongeons, gri-gris inutiles, grattage de couilles…) de chaque joueur. Ces données sont ensuite disséquées par des Béninois sous-payés pour au final nous affirmer quel lascard a eu une influence positive ou négative sur le match.
Ça marche leur histoire, me demanderez-vous?  Pour sûr, car à côté des trois tricheurs chiliens, Messi apparait au 56ème rang juste derrière le Japonais Kawashima ! Et quand on sait que c’est sous le patronage d’Arsène Wenger que cet  indispensable «outil» de coaching a été peaufiné, à CartonRouge.ch, on ne doute pas une seconde que le Castrol Index est aussi utile au football moderne que Jeannie Longo au cyclisme féminin. 
9. La minute Pierre-Alain Dupuis.
Et voilà la première ola mexicaine ! C’est jamais bon signe quand le spectacle est dans les gradins et pas sur le terrain.
10. La rétrospective du prochain match.
Ce samedi, les Brésiliens vont embrocher assez facilement la défense hollandaise qui me paraît aussi perméable qu’un sous-marin biélorusse. Quant aux Chiliens, ils rentreront au pays avec la conscience du devoir accompli en ayant battus deux géants du foot mondial, le Honduras et la Suisse.

A propos Paul Carruzzo 207 Articles
Elle est pas un peu belle notre Nati et tout le bonheur qu’elle nous amène ? Alors, Rickli et compagnie, si vous ne vibrez pas devant cette équipe, vous n’êtes pas non plus monstrement obligés de regarder. Profitez d’un bon match de hornus et foutez la paix à nos joueurs, qui comme vous, ont un joli passeport rouge à croix blanche.

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5 Commentaires

  1. Putain de merde si Derdiyok n’avait pas vendangé un caviar contre le Chili à la fin du match et si Nkufo avait mis sa tronche à la place de son nichon, on aurait joué les Brésiliens hier soir. Avec, qu’importe le résultat, mission accomplie et quelques millions en plus dans les valises de l’ASF.

    Hitzfeld va devoir passer un gros coup de balais, à condition qu’il reste en Suisse, ce qui n’est plus du tout sûr vu l’intérêt pressant manifesté par les Teutons pour remplace Löw.

    Et ce has-been de Blatter qui ouvre enfin les yeux sur les erreurs et horreurs d’arbitrage. Mais comme on le connaît ainsi que les pourritures de l’International Board c’est pas demain la veille que la situation va évoluer et si oui avec des 1/2, voire des embryons de solutions. Le foot est encore loin du bout du tunnel. On peut toujours rêver. C’est gratuit et ça doit rien à personne.

  2. « Les «huiliers» américains ont développé une technologie pour analyser les gestes »

    Castrol n’a rien inventé du tout. Ils ont juste racheté une boite suédoise qui s’appelle Tracab et qui produit les stats pour l’UEFA (c’est eux qui faisait les stats de l’Euro).

    Wenger, en revanche, est juste là pour faire la pub et prendre le pognon.

  3. @ Olmat

    Il a du recevoir la correction 5 minutes plus tard par oreillette interposée. Sans surprise, aucune mention du carton rouge dans le résumé du match… après cet exploit, s’ils lui donnent pas la finale c’est à n’y rien comprendre!

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