Histoire de famille

Modeste footballeur de 4ème ligue, j’ai la chance d’avoir dans ma famille deux petits cousins qui ont réussi à faire de leur passion un métier ! Le plus âgé est sous le feu des projecteurs depuis quelques semaines et écrit avec ses coéquipiers lausannois une des plus belles pages de l’histoire du club. Le plus jeune est un des maillons forts et éternel guerrier du FC Aarau, fraîchement relégué en Challenge League. Quant à moi, la troisième roue du vélo, je reviens à la Pontaise quatre ans après ma dernière visite…

Dans la voiture me menant pour la première fois depuis si longtemps dans les travées du Stade Olympique, je faisais remarquer à mon pote au volant que, pour l’instant, l’aventure européenne du LS ne leur portait pas préjudice en championnat. Analyse prémonitoire ?! Après la probante victoire en terres genevoises le week-end passé et le bon match réalisé en Sicile en semaine, il était l’heure pour les deux cousins de la famille et leurs 20 camarades d’en découdre. Pour autant que les jambes suivent…Arrivée au stade, un constat s’impose : en quatre ans, beaucoup de choses ont changé ! Nous sommes en octobre, il n’y a pas de bise et la température dépasse allégrement les 20 degrés, fait suffisamment rare pour être signalé. Une fois installé en tribune, je m’aperçois que le mec qui affichait les scores des autres rencontres à l’aide de vieilles plaquettes métalliques a disparu, ainsi qu’une bonne partie du tableau d’affichage. Le speaker, heureusement, n’a pas perdu son accent vaudois à couper au couteau et son suisse allemand à faire pâlir d’envie Micheline Calmy-Rey ! Enfin, il y a toujours autant de docteurs dans les tribunes, à tel point qu’il serait intéressant de vivre une fois un match dos tourné au terrain et oreilles tendues dans leur direction…
Le match commence. Après moins de deux minutes, Silvio se présente seul ! Il a une idée, puis une autre, et une troisième… tellement d’idées qu’il choisit la simplicité et décide de s’encoubler au ballon qui sort mourir en sortie de but ! Là où d’autres joueurs auraient été conspués, Silvio est applaudi pour ce fait d’arme digne d’un joueur de cinquième ligue ! Le spectateur lambda est de nature optimiste. «Pas grave, y’en aura d’autres». A ce moment précis, personne ne le sait encore, mais nous venons d’assister au tournant du match ! Ce sera la seule occasion nette de la première période. En effet, plus les minutes défilent et plus les Lausannois paraissent fatigués. Les jambes sont lourdes, les appels (quand il y en a) sont rares, les passes imprécises.

Et au plus jeune des petits-cousins de frapper. Un tir contré qui lui revient dans les pieds, le (seul) bon, le gauche ! Un cadeau d’anniversaire me dira-t-il plus tard ! Une ouverture du score contre le cours du jeu qui va totalement assommer les Lausannois. Les hommes de Martin Rueda vont reculer de plus en plus, le déchet dans leur jeu prendre des proportions inquiétantes. C’est presque logiquement que les Argoviens vont doubler la mise sur un petit bijou de lob pris de 30 bons mètres. Le bilan à la pause est mitigé. La famille a marqué, mais pas besoin d’être Einstein pour savoir qu’un but de l’autre petit-cousin ne suffira pas à rétablir la parité.
Le Lausanne-Sport revient ragaillardi sur le terrain. Un cafouillage à l’heure de jeu va relancer complètement les affaires des Vaudois. Et Meoli de se faire pardonner son erreur sur le second but argovien. Etonnamment, les Lausannois semblent de moins en moins sentir la fatigue (ou presque). On tend de plus en plus vers une égalisation que d’un troisième but argovien. Et c’est au tour de l’autre Marazzi de déposer un caviar sur la tête de Katz pour une égalisation finalement méritée. Score de parité au sein de la famille et sur le tableau d’affichage. Ultime frisson sur une frappe d’Avanzini à dix minutes de la fin. Nous en resterons là. Et c’est mieux pour tout le monde comme ça ! Aarau se satisfera d’être la première équipe à prendre des points à Lausanne sur son terrain, tandis que les Vaudois pourront s’estimer heureux de récolter un point après avoir été menés de deux longueurs à la pause.
L’épilogue de l’histoire se fera autour d’une bière, comme lors de tout rassemblement familial qui se respecte. L’occasion de refaire le match et de féliciter les deux ennemis d’un jour. Quant à nous autres, footballeurs amateurs qu’on exclut des photos et des interviews, il ne nous restera qu’à essayer de reproduire dès le week-end prochain sur les pelouses vaudoises ce qu’on aura vu en ce dimanche ensoleillé…

Lausanne-Sport – FC Aarau 2-2 (0-2)

La Pontaise, 4’050 spectateurs.
Arbitres : Stephan Studer, assisté de Julien Mora et Stéphane De Almeida.
Buts : 29e D. Marazzi 0-1, 38e Sabanovic 0-2, 62e Meoli 1-2, 71e Katz 2-2.
Lausanne-Sport : Favre; Rochat, Katz, Meoli, Sonnerat; Celestini, Marazzi, Steuble (62e Avanzini), Pasche (72e Tosi); Roux (46e Munsy), Silvio.
FC Aarau : Studer; Lüdascher, Bürki, Benito, Sabanovic (70e Bengondo); Marazzi, Jakovljevic (74e Ionita), Stojkov, Rapisarda; Gonçalves, Polverino.
Cartons jaunes : 69e Jakovljevic; 81e Bengondo.

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