Six mois pas comme les autres

Après six mois et pas moins de 13 matchs de championnat, 2 de Coupe suisse et 11 de Coupe d’Europe, le premier tour du LS a été bouclé par le match d’Europa League face à Palerme, un soir glacial de décembre. Malgré la défaite 1-0, l’équipe n’aura une fois de plus pas démérité face au 5ème du dernier Calcio. A quelques jours de la reprise, retour en 26 lettres sur cette harassante mais néanmoins incroyable première partie de saison.

A comme Avanzini. A mon avis la véritable révélation de cette première partie de saison. Désiré et déniché par Rueda du côté de Gossau, Michel Avanzini est capable de déborder n’importe quelle défense et la qualité de ses centres en font un élément offensif très important et spectaculaire sur le flan gauche de l’attaque lausannoise.B comme Banja Luka. C’est dans cette sympathique bourgade plantée au beau milieu de la République serbe de Bosnie que tout a commencé pour ce LS version 2010-2011. En effet, en y obtenant dans une véritable fournaise le nul 1-1 le 22 juillet dernier, une semaine après une victoire 1-0 à domicile, les Lausannois lançaient parfaitement un premier tour mémorable alors que beaucoup leur prédisaient une élimination prématurée.
C comme Castejon. Entré en jeu pour la première fois en match officiel sous les couleurs bleues et blanches dans les arrêts de jeu du temps réglementaire le 26 août au Lokomotiv Stadion de Moscou, Mickael aura été le héros de la qualification pour la phase de poules bien qu’il n’ait pas arrêté le moindre tir au but russe ! Son regard concentré et souverain aura suffi à faire trembler l’international M-20 brésilien Maicon qui envoyait le cuir dans les airs, tel Michel Platini à Guadalaraja en 1986 face au Brésil.

D comme Danemark. Pour son 2ème tour préliminaire de l’Europa League, c’est donc dans ce pays, patrie de l’immense Steen Thycosen et, au demeurant, fort attractif pour tout supporter que se respecte, que le LS avait rendez-vous. Auteurs d’un match énorme chez les Vikings, les Vaudois passeront finalement l’écueil en se contentant d’un match nul au retour à la Pontaise. La cinquantaine de supporters vaudois s’étant rendus à Randers auront pu goûter aux plaisirs variés du pays.
E comme Elite. Après s’être frottés à des clubs européens, l’envie de rejoindre l’élite du football helvétique s’est encore accentuée pour tous les amoureux du LS. On ne peut plus continuer à se taper des Wohlen, Kriens, Locarno ou autre Yverdon. Notre place est dans l’élite qu’on aurait jamais dû quitter. Je ne sais pas vraiment si je sens bien ce 2ème tour ou pas mais j’ai l’intime conviction que c’est l’année ou jamais.
F comme Fabio. Exceptionnel depuis son retour au mois de juillet, Fabio Celestini sera le grand absent de la 2ème partie de saison. Sans vouloir entrer dans une quelconque polémique de bas étage, je pense qu’un accord aurait pu, aurait dû même, être trouvé au moins jusqu’en juin. Il aurait mérité une meilleure sortie mais il aurait sans doute aussi pu s’en octroyer une plus belle. Sans doute ne saura-t-on jamais le fin mot de l’histoire mais c’est assurément une grosse perte sportive et une belle balle dans le pied en terme d’image pour le club.
G comme Grand Chelem. D’abord pour Flüx et Yves Martin, présents derrière la bâche du groupe à Banja Luka, Randers, Moscou, Palerme, Prague et Moscou encore une fois. Le tout en 6 mois. Chapeau les gars. Grand Chelem pour les propriétaires et les employés de Grand Chelem Management ensuite qui, s’ils ont beaucoup progressé dans la gestion du club, ont encore certaines choses à améliorer au niveau de la communication.

H comme Hot Peppers. Haut lieu de la culture pragoise, une permanence quasi continue y a été assurée du 19 au 23 octobre par les supporters lausannois en déplacement. Couplée de succulentes saucisses, de genoux de porc bien gras et de savoureux breuvages à base de houblon, cette escapade restera un délicieux souvenir à tous ceux qui auront eu la chance de pouvoir être présents. A votre gauche Lejna…
I comme Indélébile. Telle est la trace que va laisser cette équipe dans l’histoire du football suisse avec cette épopée européenne. En arrachant sa qualification pour les matchs de poule aux tirs au but à Moscou, qui possède pourtant un budget près de 20 fois supérieur au sien, le LS a écrit une des plus belles pages de l’histoire du football de notre pays à l’échelle continentale tel, en son temps, le FC Wettingen à Naples, ou, plus proche de nous, le FC Thoune il y a quelques années.
J comme Jocelyn Roux. Rien que pour son fabuleux doublé au Stade de la Praille, l’ancien attaquant du Stade Nyonnais mérite sa place au panthéon du LS, non loin d’un Marko Pantelic par exemple. Auteur d’un début de saison tonitruant, il aura eu moins de réussite par la suite mais aura toujours montré un état d’esprit combatif et conquérant.
K comme Katz. Guillaume Katz, à l’image de toute la défense, aura tenu la baraque à de nombreuses reprises tant en championnat qu’en Europa League face, pourtant, à des attaques particulièrement redoutables. Buteur à plus d’une reprise également, il symbolise à merveille la motivation et la solidarité qui auront animé les joueurs de cette équipe en cette première moitié de saison.
L comme Lausanne. Si les Lausannois ont souvent la critique facile vis-à-vis des personnes qui les gouvernent, force est de constater que la Ville de Lausanne se sera pliée en quatre et aura lâché un joli pécule pour mettre la Pontaise aux normes UEFA et ainsi permettre au LS de jouer ses matchs des phases de poule à domicile dans son stade plutôt qu’au bout du lac. Merci à eux et, comme l’a si bien dit mon ami Gimli à je ne sais plus quelle occasion, je m’en souviendrai au moment de placer ma liste de candidats dans les urnes ce printemps.

M comme Moscou. A défaut d’avoir pu y aller, l’expérience vécue par les différents supporters ayant effectué l’un ou l’autre des deux déplacements (voire même les deux) va rester dans les mémoires. Parce qu’entre une qualification au bout du suspense en août et un voyage des plus chaotiques en raison de la neige présente en masse à Cointrin puis d’une température proche des -20 pendant le match en décembre, les souvenirs ne doivent pas manquer. Chapeau aux quatre membres du BWFK présents les deux fois…
N comme Négatif. Il y en aura eu tout de même ces six derniers mois. Citons en vrac l’affaire Celestini, la billetterie anarchique et désorganisée pour les matchs de poule de l’Europa League, la parodie de match sur le terrain enneigé et impraticable de la Breite de Schaffhouse, la défaite consécutive au non-match des Lausannois à Wohlen, l’élimination sans gloire de la Coupe de Suisse face à Bellinzone ou encore l’occasion manquée de réussir un gros coup à Vaduz.
O comme Orgueil. Fiers et courageux, les joueurs lausannois auront été à la hauteur de l’événement à chacune de leur sortie européenne. Même face à l’ogre qu’est le CSKA Moscou et ses 100 millions de budget, ils n’auront jamais baissé les bras et auront toujours tout tenté pour sauver l’honneur.
P comme Palerme. Jouer en Sicile au mois de septembre, voilà qui avait de quoi motiver plus d’un supporter. Ce n’est quand même pas tous les jours qu’on joue une équipe du Calcio autrement qu’en amical et, même si c’est celle qui a le maillot le plus moche de toute l’Italie, c’est pas banal. Et la Sicile, ben ça reste la Sicile et tout ce qui va avec question provocation, magouilles et antijeu. Au final, une belle expérience malgré un résultat final décevant qui aurait pu, et même dû, être beaucoup plus plaisant.
Q comme Q.I. Retour au championnat suisse pour qualifier celui bien faible des quelques énergumènes grenats qui, passablement éméchés et énervés par la superbe insolence de Roux, double buteur, et de Favre, auteur de quelques parades de toute grande classe et un poil provocateur, n’ont pas hésité à forcer une porte grillagée puis traversé le terrain pour venir nous balancer tout ce qu’ils avaient sous la main. Heureusement pas de dégâts dans nos rangs.
R comme Rueda. La nomination de Martin au poste d’entraîneur du LS en juin passé fut non seulement une surprise pour beaucoup de monde mais elle fut également accueillie avec scepticisme par bon nombre d’observateurs plus ou moins avertis, obnubilés qu’ils étaient pas l’aura plus ou moins justifiée d’autres papables tels Pierre-André Schürmann ou Gérard Castella. Et pourtant, l’ex-entraîneur de Wohlen a magnifiquement construit son équipe en la rendant efficace tout en pratiquant un jeu chatoyant.

S comme Sparta Prague. L’incroyable retournement de situation réalisé dans les arrêts de jeu au Letna Stadion par les joueurs lausannois restera leur plus bel exploit réalisé dans ce parcours européen. Revenus du fin fond de nulle part pour arracher un fantastique 3 à 3, nos gars auront déchaîné les quelque 200 supporters vaudois présents et médusés le reste de l’assistance. L’explosion de joie d’Hervé Borsier au micro de la RSR témoigne de la portée de l’exploit et rappelle à la TSR qu’un journaliste sportif peut vibrer et faire partager son plaisir.
T comme Tosi. Bien qu’un petit moins en vue que la saison passée, sans doute parce que le reste de l’équipe est sensiblement plus proche de son niveau, Rodrigo reste un joueur capable de faire basculer un match à n’importe quel moment, sur une action de génie ou une frappe magistrale. Espérons que les dirigeants sauront à nouveau faire le forcing pour qu’il évolue encore le plus longtemps possible sous nos couleurs.
U comme Ultras. A l’heure où partout en Europe ces derniers sont, à plus ou moins juste titre suivant les cas, montrés du doigt et systématiquement stigmatisés, il est à noter, à l’exception de quelques abrutis du côté de Palerme, le comportement exemplaire des supporters adverses tant en déplacement à Lausanne que dans leurs villes respectives. Mention spéciale aux supporters de Banja qui en plus d’être assez nombreux, auront assuré tant chez nous que chez eux.
V comme Vaduz. Auteurs d’un 1er tour assez hallucinant, les Liechtensteinois pointent en tête de la Challenge League à la trêve. Sans vouloir ouvrir une énième fois le débat sur la place de ce club dans le championnat suisse, ça me trouerait vraiment le cul de me faire gratter la promotion par ces millionnaires parvenus. Ils veulent jouer dans notre championnat, qu’ils jouent aussi notre Coupe et pas celle du Liechtenstein. Monaco joue bien la Coupe de France. A choisir un promu si ça ne devait pas être nous, autant que ce soit Lugano alors. Et sinon, je me demande presque si je ne préférerais pas encore Servette…
W comme Wagner Love et Wilfried Bony. Le Brésilien du CSKA Moscou et l’Ivoirien du Sparta Prague, auteurs de deux buts en un match pour le premier et de quatre en deux matchs pour le second, auront été les joueurs adverses qui m’auront le plus impressionné cet automne. Si on connaissait déjà un peu le schtroumpf ridicule à l’hygiène de vie suspecte et aux mœurs douteux, l’international ivoirien fut une réelle découverte pour ma part. Efficaces, toujours bien placés tels de véritables chasseurs de buts, leur classe mondiale pourrait être bien utile à leurs clubs respectifs au tour suivant face au PAOK et Liverpool.

X comme Xamax. Tout simplement pour rendre hommage à mon collègue neuchâtelois qui, pour son baptême du feu à la Pontaise, aura survécu, en costard, à la cramine d’un 16 décembre aux Plaines du Loup, à 90 minutes debout les pieds endoloris par le froid, avec près de 45 minutes le même chant à côté d’Yves Martin, à 4 chopes en 1 heure de transports publics et à plus de Suze qu’il n’en fallait pour tenir debout. Bel exploit, et à charge de revanche du côté de la Maladière.
Y comme Yverdon. J’ai longuement hésité avec YB parce que finalement, s’ils n’avaient pas voulu inverser ce quart de finale de Coupe suisse la saison passée, on n’aurait peut-être pas vécu ces 12 matchs européens, mais le simple coup d’œil au bas du classement de Challenge League à la trêve me fout la banane. Eh oui, le Yverdon-Sport de l’ineffable Cornu est au plus mal et la relégation leur semble promise. Je sais, ce n’est pas bien de rire du malheur des autres mais là, je ne peux pas m’en empêcher, désolé.
Z comme Zorro. Tel le célèbre chevalier masqué, Matt Moussilou sera-t-il le héros de la promotion ? Ou alors sera-t-il relégué au fin fond de nos mémoires aux côtés d’un Frank Madou par exemple ou d’un Boguslaw Cygan pour les plus anciens. Personnellement, je vais y croire en espérant que l’avenir me donne raison et que grâce à lui notamment, on puisse enfin fêter une promotion en terres biennoises, ce qui n’est pas donné à tous les clubs lausannois…

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14 Commentaires

  1. LS…LS…LS… oh mais va peut être falloir redescendre un jour de votre nuage… Ils ont fait un superbe parcours Europeen mais bon, faut tourner la page les gars…. On a tellement crisé de la France championne du Monde 98….. qui ont parlé….encore parlé….. de cet exploit qu’on va pas se refaire la même fixette, nous, avec le LS…….

    Bon ça se comprend.. des articles élogieux sur le LS pour ce deuxième tour, ca risque d’être plus difficile à trouver…. Ca pue Vaduz à plein nez!!

  2. Imbécile ! Ce qu’à réaliser cette équipe est tout simplement prodigieux. Toujours frustré du retournement de situation de la Praille ?

  3. hygiène de vie et moeurs DOUTEUSES (féminin pluriel)… 😛
    sinon, encore merci pour les articles, pour l’humour (pas toujours bien comprise et pas toujours compréhensible), Bravo pour l’effort de guerre!
    LS,LS, LS … go, gO, GO !!!!

  4. Joli papier.
    Ca fait du bien de se rappeler ce qu’a fait cette équipe lors de ce premier tour.
    Il faut y croire. Un bon début de deuxième tour et la machine est lancée.
    Allez Lausanne !!!

  5. Dommage que les dirigeants n’aient pas accepté de faire l’effort financier demandé par Rueda pour un vrai renfort derrière et un autre en attaque. Je crains que cela ne se paye sur la longueur… (j’espère me tromper cela dit)

  6. Je viens de discuter avec Stéphane Sarni qui avait été pressenti, avant que Collet et Joseph ne retournent leur veste pour des raisons obscures.

    C’est dommage, Sarni a une grosse expérience en LNA, accompagné d’un vrai fighting spirit à la valaisanne.

    Je sens comme de l’eau dans le gaz entre Rueda et ses dirigeants qui, en définitive, n’ont aucune expérience du terrain.

    Si le printemps n’est pas bon, va y avoir du remue-ménage en été.

    En tout cas, leur attitude sur ce coup apporte du crédit à la version Célestinienne.

  7. Je suis toujours étonné par les personnes qui se permettent de juger GCM, de dire s’ils ont fait des progrès ou autres. Une fois de plus, sortez votre niaf et reprenez ce club pour faire mieux. Tous ces professeurs qui n’ont jamais été dirigeants voire joueur plus haut que la 2e ligue

  8. Oh cher Max, cet article est tiré du site du Blue White en fin de l’année passé, après le dernier match contre Palerme. Donc on a bien eu le temps de redescendre de notre nuage!

  9. Quelle politesse. Mais quand on voit l’orthographe, on s’imagine le niveau de ce pauvre Delarge. On est presque tombé à la hauteur des analphabètes du forum du LS et du Fan,s club

  10. Ce n’est pas une raison qu’il se permette de juger GCM et de dire s’il fait des progrès ou pas. Mais je dois dire que toi, je te respecte car tu ne fais pas de critiques négatives sur tout ce que fait notre comité. Mais les autres commencent à agacer tout le monde et ne font rien pour stabiliser le club.

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