A moitié plein au Forum d’Octodure

Bon, en parlant d’«à moitié plein» on ne veut pas évoquer l’état de l’inénarrable René Grand quand il quitte les travées du spartiate Forum d’Octodure, mais plutôt celui du verre symbolisant la performance de ce premier tiers de saison des patineurs de la belle cité romano-valaisanne. En pointant à la 7e place au bout de 19 rondes, les Red Ice ont certainement rempli leur contrat en s’installant assez confortablement dans cette compétitive Ligue B. Toutefois, après les satisfactions d’avoir déjà battu par deux fois des Sierrois fauchés comme les foins et d’avoir piqué quatre points aux dépressifs Lausannois, les Rouge et Blancs ont accusé ces dernières semaines un léger coup de fatigue qui a quelque peu émoussé l’euphorie frétillante des supporters locaux. Quo vadis, O pugnator McMurchyum et amicus Rimannus ? Bon, ben lançons-nous.

Karabatic l’aurait prédit

En partant un peu tohu-bohu dans ce championnat de Ligue B, les Octoduriens ont évidemment mis à mal les théories de femmes saoules des docteurs ès hockey du Nouvelliste et de leur consultant privilégié, le sieur Caldelari. Après un premier tiers plutôt titubant dans les pommiers thurgoviens (goal de Charpentier après 36 secondes de jeu seulement en guise de bienvenue en Ligue B), les nouveaux pensionnaires de la ligue se souvinrent qu’ils avaient fort peu goûté à la défaite en première Ligue et que par conséquent, ça n’allait pas commencer à Weinfelden. Et ce n’était pas les risibles finalistes 2012 qui allaient dérailler de sitôt les Octoduriens si bien que tant le LHC (5-3) que Langenthal (3-2) rentrèrent bredouille de notre Forum, patinoire enviée à la ronde pour son éclectique multifonctionnalité (hockey, bar à vin et stand raclette !).

Partis pied au plancher, les Red Ice boys enchaînèrent étonnamment cinq victoires d’affilée, exploit que même l’innocent clan Karabatic ne serait pas arrivé à pronostiquer malgré leur talent certain en la matière. Ce n’est qu’en se rapprochant du Jura que la mécanique bas-valaisanne allait commencer à se gripper la moindre (défaite aux pénos contre les Garymero’s boys – ©Vincent Keller) puis revers par les poils de la moustache de Desmarais en Ajoie. L’équipe de Malgin allait ensuite nous gratifier de trois performances de surchoix: tout d’abord en prenant un point aux gloutonnes souris d’Olten (grâce à deux buts de Rémi Rimann en six secondes en fin de match) puis en extirpant un nouveau point chez les surfaits de Malley et finalement en battant Viège dans leur hangar Lonza, pâle imitation de notre somptueux Forum gallo-romain. S’étant sans doute enrhumés dans l’austère patinoire viégeoise, les hommes de Malgin commencèrent à toussoter sérieux lors de leur trois dernières sorties d’octobre, dont une belle branlée (10-3) chez les leaders soleurois et une cavalière prestation en terre bâloise (6-2). Tentons maintenant de disséquer le pourquoi du comment de cette trajectoire convexe !

Why/varför/kāpēc : mais pourquoi, donc ?

Penchons-nous d’abord sur la liste des raisons expliquant le bon début de championnat des Red Ice, liste aussi longue que celle utilisée par un vrai Valaisan pour justifier une prolongation d’apéro avec les copains. La grande force de Martigny (à part sa patinoire enviée par beaucoup en Romandie), c’est la cohésion inébranlable qui règne entre des joueurs qui, pour la plupart, jouent ensemble depuis plus de deux ans. De cette savante concoction, il en résulte des lignes bien équilibrées et une équipe compétitive comme le prouve le simple fait que pas moins de six matchs ont été perdus soit par juste un but d’écart, soit lors de la loterie des pénaltys. La deuxième raison de ce bon départ en ligue B est à mettre à l’actif du burlesque directoire du LHC qui, comme on le sait, prend régulièrement d’excellentes décisions, surtout si elles ne concernent pas leur propre club. En jugeant l’immense Rémi Rimann, (15 points à son compteur) trop petit pour la Ligue B et le dissident Martin Ulmer (14 points) trop pétulant pour un contingent qui capotera de toute manière à l’Ilfis pour sa énième tentative de suicide promotionnel, les boss lausannois ont rendu un chouette service à l’équipe de Malgin.

Troisième raison du bon début de championnat des Martignerains, c’est le recrutement tip-top en ordre du décisif Ryan McMurchy. Le descendant du Saskatchewan présente des stats plus que valables avec une moyenne de 1.5 point par match et il n’aura pas trop à se forcer pour éradiquer des tabelles du club les erreurs de casting du passé style Koreshkov et autre Bellemare. Il faut souligner que l’ex-Pétrolier de Stavanger apporte beaucoup de vivacité en power-play grâce à des rentrées de puck impeccables dans la zone adverse et des tirs souvent cauchemardesques pour les portiers de deuxième zone, style Cristobal Huet par exemple. Autre raison des progrès rapides des Valaisans dans cette Ligue B, c’est la tactique «anti- Ajoie» appliquée par l’ingénieux coaching d’Albert Malgin et Igor Fedulov. Je m’explique. Au lieu de «rotuler» sa première ligne pour qu’elle implose piteusement en play-off, le duo russe s’entête à jouer religieusement à quatre lignes permettant à des jeunes joueurs tel que Frédéric Iglesias ou Floriant Daehler de progresser match après match. En plus, quand on voit le rendement kerviellien de la quatrième ligne Rimann-Grezet-Depraz (26 points à eux trois), les coachs auraient tort de modifier leur approche.
Dernière raison des bonnes performances des Red Ice, ce fut la contribution furtive mais diablement efficace de Patric Hörnqvist, l’ex-prédateur de Nashville qui a boosté tant le qualitatif et le quantitatif du groupe (2 points de moyenne par match). Grâce à son patinage assez effarant et un positionnement de vrai enquiquineur devant le slot, il a martyrisé tous les gardiens qui n’avaient pas revêtu leur mitaine «Uncle Ben’s». Si on ajoute à ce tableau la bonne performance comptable de Kevin Ryser et la renaissance d’un tout grand Todeschini dans la cage valaisanne, on commence à mieux cerner le why/varför/kāpēc du bon premier tiers de championnat des Red Ice.

Coup de barre

Evidemment, il fallait s’attendre à ce que les diesels lausannois, viégois ou du Schoren se mettent gentiment en route pour rattraper les outrecuidants et précoces échappés de la deuxième division suisse. Or, ce réveil des cancres du début de championnat coïncida étrangement avec la stagnation «chocotante» mais pas encore inquiétante des patineurs martignerains. Plusieurs raisons peuvent expliquer ces toussotements automnaux: tout d’abord, l’équipe dans son ensemble est apparue de plus en plus fatiguée comme l’illustre la partie flatteusement remportée aux forceps face aux bien gentillets GCK Lions. Et qui dit fatigue en hockey dit une aptitude surprenante à faire un peu n’importe quoi défensivement avec un Fluckiger qui se chamaillait avec Reto Lory à qui pouvait être élu la buse de ce match. Si l’on ajoute à cela des brassages de lignes surprenants et une omniprésence «à la Jinman» d’un McMurchy fatigué et diminué par une blessure à la main, tous ces éléments laissaient présager d’un burn-out collectif digne de Mel Gibson.

Deuxième raison de ces soubresauts dans la défaite, c’est une défense qui est devenue subitement aussi poreuse que le foie de George Best. En effet, les Fabian Stephan et consorts se mirent à organiser des journées portes ouvertes en collectionnant une moyenne de six buts encaissés sur ces cinq derniers matchs en comparaison des maigrichons trois cohues de moyenne récoltés en début du championnat. En analysant les statistiques des Red Ice, on s’aperçoit que le nombre de buts reçus suit étrangement la courbe du nombre de minutes passées sur le banc de la réflexion post-arbitrale. Fatigue, pénalités et indiscipline, un cercle vicieux maléfique envié seulement par Jonny Wilkinson mais qui a vraiment gangréné les résultats des Red Ice lors de ses dernières sorties. Dès lors, certains se demandent si la remise en jeu d’Aleksejs Sirokovs, le Gattuso des Red Ice, ne pourrait pas contribuer au rétablissement statistique de l’arrière-garde martigneraine. Comme me disait un tout fin connaisseur du hockey valaisan: «avec Sirokovs, on avait fait 5 matchs et 15 points». Après les affaires Savro et Jean Dorsaz, qu’on se le tienne pour dit: on s’amuse plus avec les statistiques dans le Vieux-Pays.
Troisième raison des performances à la baisse des Red Ice, c’est le troc involontaire du prolifique Patric Hörnqvist pour Chris Kelly qui a opté de flamber un peu de son salaire de pacha dans les troquets de la superbe nouvelle Place Centrale de Martigny. Muni d’un beau CV et d’un polaroïd pris avec la Coupe Stanley, l’attaquant des Boston Bruins aura tout de même besoin d’un temps d’adaptation avant de pouvoir rattraper comptablement le Suédois. Avec trois poteaux en deux matchs à l’actif de Chris Kelly, le(s) but(s) se rapproche(nt) inexorablement.

Tremblez Sierrois, tremblez !

Ultime raison de cette sortie de vendanges difficile, c’est une certaine crispation des joueurs octoduriens qui apparaissent décontenancés lors des parties qu’ils ne doivent pas perdre (contre les GCK Lions) ou dans les moments-clés de matchs qui se terminent aux prolongations. Avec un bilan digne du FC Servette (une victoire en cinq prolongations et 10 points potentiels balancés dans la Dranse), on s’aperçoit que les hommes du capitaine Portmann capotent dans les moments décisifs qui se jouent certainement plus dans les têtes reposées que dans les jambes fatiguées. A corriger au plus vite, sinon…

Quo vadis Octodurium ?

Vu que l’objectif rabâché par le directoire martignerain était une «petite» 8e place pour cette première saison dans la semi-élite du hockey suisse, la buvable 7e position actuelle avec 31 points est en quelques sorte «mission accomplie»… surtout que le podium n’est qu’à 6 points et que la remorque des lourdés est à distance appréciable. Toutefois en Valais, on n’apprécie guère les verres à moitié pleins, surtout si le breuvage est plus que digeste et qu’il en reste passablement au fond de la 7/10. Au vu de la compétitivité indiscutée de l’équipe, les supporters sont devenus un tantinet plus demandants et on ne leur fera pas croire que le directoire russo-valaisan va se satisfaire de cette 7e place surtout qu’ils ont fait par deux fois l’effort d’aller chercher des cracks en NHL… ainsi que certains invendus lausannois.
Par conséquent, en serrant un peu derrière et en provoquant cette foutue chance dans les situations de mort subite, on prend le pari que les chouchous de René Grand finiront plus proche de la cime que du tronc sous le sapin de Noël. Avec un bon verre dans le nez, le Père Noël existe sûrement. Encore faut-il boire du bon !
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

A propos Paul Carruzzo 207 Articles
Elle est pas un peu belle notre Nati et tout le bonheur qu’elle nous amène ? Alors, Rickli et compagnie, si vous ne vibrez pas devant cette équipe, vous n’êtes pas non plus monstrement obligés de regarder. Profitez d’un bon match de hornus et foutez la paix à nos joueurs, qui comme vous, ont un joli passeport rouge à croix blanche.

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5 Commentaires

  1. Belle plume…! Mais comme prévu, cette saison, les glaçons rouges d’Octodure vont fondre comme raclette au soleil.
    Ma foua tu voua comment.

  2. he doesnt like me :[[[?well, ive been cnuhsirg on this guy since like april or may, when i was in 7th grade. i thought about him all summer, and i couldnt keep him off my mind. this seemed like more than a crush at the time, but i can back to reality when school started. i opened up in 8th grade and started trusting my friends, and i told them i liked him alot. we texted alot in september, and we met up in public, like at pro soccer games, and high school football games. i fell head over heels for him. i was absolutley positive he liked me back, but i didnt have the courage to tell him how i felt. well, my friend ashley liked him too, and she started to text him alot too. well, i feel like she took my place, when she texted him non stop. we slowly stopped talking for like all of october. my feelings didnt change at all. well, him and her were talking last night, and he told her who he likes. ashley told me it wasnt her or me during science today. my heart completly dropped, and i wanted to scream and cry. words couldnt express how bad i felt. i hated him at that moment. i couldnt believe how amazing he was to me, then he completly crushed me. i honestly dont know what to think, and the worst part is, i think he likes another girl that i cant stand. she has dated a dozen guys throughout middle school, and shes absolutley pretty. shes petite, plays volley ball for the school, no acne, perfect hair. that kind of girl. im misrable right now, and i cant think straight. i know this seems pointless to put this massive story online, but i just need to tell someone. thanks for listening. but how can i feel better?

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