Finalement tout est rentré dans l’ordre

Après bien des surprises ces deux dernières journées, le Calcio s’est avéré moins surprenant ce week-end. Une série de résultats étonnants qui ont même vu le leader incontesté perdre un certain nombre de points, mais au final personne n’a su en profiter et tout est vite rentré dans l’ordre. Retour en arrière sur les trois dernières semaines du Calcio vu par le quinté de tête.

Juventus

En à peine un mois, la Juventus a connu un nombre de défaites aussi important que lors de ces deux dernières années. Après avoir essuyé un revers contre l’Inter début novembre, c’est l’autre club milanais qui a, de manière un peu chanceuse, fait trébucher (1-0) le leader incontesté depuis belle lurette de la Serie A. Une semaine avant cette défaite, la Juve avait dû partager les points 0-0 avec la Lazio dans un match pourtant à sens unique. Ces deux contre-performances pouvaient donc mettre en péril sa place dans le confortable fauteuil de leader, dans lequel tout le monde se vautrerait bien.
Tout le monde en Italie le dit : «La Juve n’est pas aussi forte que l’année passée». Pourtant si la défaite face à l’Inter était logique, la Juve méritait bien trois points contre la Lazio et ne méritait pas forcément de connaître la défaite contre les Rossoneri. Lors du match contre la Lazio, venue à Turin pour défendre, les leaders du championnat ont buté sur un Federico Marchetti en état de grâce dans les cages des Biancocelesti. A San Siro, une semaine plus tard, la Juve a été, certes, un peu chahutée par un AC Milan pourtant à l’agonie, mais elle a surtout fait les frais de la nouvelle règle d’arbitrage qui interdit formellement à tout joueur de toucher volontairement le ballon avec une partie de son corps qui sent trop fort la transpiration. C’était donc logiquement que l’arbitre de ce match accordait un pénalty décisif aux Rossoneri pour cette aisselle volontaire dans les 16 mètres du chilien Mauricio Isla. C’est Robinho, encore bel et bien vivant, qui se chargeait de la transformation et qui offrait trois points inespérés aux Milanais.
Il faut tout de même ajouter qu’entre ces deux contretemps inhabituels, la «pas si forte» Juventus s’était permis le luxe de quasiment éliminer Chelsea de la Ligue des Champions. C’est donc une équipe «pas si forte que ça» qui affrontait le Toro ce samedi dans le cadre d’un derby qui s’annonçait haut en couleurs. Dès le début du match le Torino déstabilise les Bianconeri en se montrant dangereux à plusieurs reprises. Mais c’est finalement Kamil Glik, le défenseur central polonais du Torino, qui va faire basculer le match en lançant, sans vraie raison, un tacle assassin sur Giaccherini. Ce genre de geste en voie d’extinction, au même titre que celui de lever simplement les deux bras lors d’une célébration de but, réduisait les chances des grenats à néant ou presque. S’en suivit une démonstration relativement classique du club le plus titré de l’histoire du Calcio qui débouchait sur un cinglant 3-0, dont un doublé de Claudio Marchisio.

Naples

Après un début de saison remarquable, les Parthénopéens ont un peu flanché au niveau des résultats ces dernières semaines. En obtenant un 2-2 contre l’AC Milan il y a deux semaines, après avoir mené de deux buts à la marque et en loupant des montagnes aussi hautes que le Vésuve et la crête de Hamsik réunies, Naples a laissé passer une occasion en or de prendre la tête du championnat, ce qui aurait été historique. En enchaînant deux victoires d’affilées à Cagliari (0-1) et face à Pescara (5-1), avec un magnifique doublé de Gökhan Inler, les Azzurri sont finalement les prétendants au titre qui ont réalisé la moins mauvaise opération au classement. En giflant Pescara 5-1, les Abruzzais sont eux décidément habitués aux scores de hockey, les Napolitains ont ainsi reconquis le second rang et se profilent à nouveau comme le rival potentiel de la Juventus cette année.
Avec un Cavani qui score à nouveau et un Inler particulièrement performant (3 buts en 3 matchs), c’est avec impatience qu’on attend le déplacement dimanche prochain du côté du stade San Siro pour un match qui s’annonce chaud face à l’Inter. A vos agendas pour un match qui promet !

Inter

Redescendus sur terre suite à la défaite face à l’Atalanta, les Nerazzurri ont enchaîné les mauvais résultats, juste au moment où on les pensait en mesure de prendre la tête du championnat. Pour commencer, ce fut un match nul laborieux face à Cagliari (2-2), où après avoir mené au score les Interistes se sont fait rejoindre puis dépasser par les modestes Sardes, avec un Marco Sau déchainé qui y alla de son doublé. Revenant au score par un autogoal digne d’un Colombien qui se fait fusiller dans la foulée, l’Inter s’estimait même lésée par une direction arbitrale qui oubliait de siffler un pénalty manifeste sur Ranocchia à la dernière minute. Certes, il y avait bien pénalty, mais à voir la performance des Nerazzurri, le match nul était justifié et le fait de crier au scandale aura  finalement plus pour effet de pénaliser l’équipe qu’autre chose. Par exemple, l’incorrigible Cassano, en insultant copieusement (avec un accent que je vous laisse imaginer) messieurs les corbeaux dans le tunnel menant au vestiaire se vit sanctionner de deux matchs de suspension.
S’intéressant peut-être davantage à créer la polémique qu’à se concentrer sur le terrain (la défaite 3-0 à Kazan en Europa Ligue avec une équipe bis le confirme), les Interistes n’avaient en revanche rien à redire sur la défaite (1-0) à Parme. Un magnifique slalom de Nicola Sansone venait crucifier une équipe milanaise sans idées, ce qui peut aisément être expliqué par l’absence de Cassano et par «l’affaire Sneijder». Le joyau batave semble en effet définitivement en rupture avec la direction du club et son départ vers d’autres cieux ne fait désormais presque plus aucun doute. Enfin… autres cieux c’est vite dit, on pourrait le retrouver du côté des Rossoneri d’ici le mois de janvier, ainsi il aurait l’occasion de jouer avec ses potes le pro du dance floor Prince Boateng et Nigel de Jong avec qui il enchaînerait les sorties en discothèques, comme quoi la 3e mi-temps a encore sa place dans le foot moderne.
Ce week-end, les bleus et noirs ont enfin renoué avec la victoire face à Palerme qui est une véritable terreur à l’extérieur (2 points obtenus depuis le début de la saison loin de leur base). Mais cette courte victoire 1-0 laisse un goût très amer, car l’Inter n’a pas été loin d’être ridicule dans cette partie soporifique. Il a fallu que Santiago Garcia, le défenseur argentin de Palerme, y aille de son autogoal colombien à son tour pour que l’Inter puisse rester dans la course au titre. Deux autogoals, des scandales pour rien et finalement les Nerazzurri obtiennent 4 points très chanceux. Les deux prochaines confrontations face à Naples et à la Lazio s’annoncent décisives.

Fiorentina

Les Viola pratiquent probablement le jeu le plus spectaculaire de ce championnat et cela se vérifie également au niveau des résultats. Toutefois, la Fiore n’a probablement pas récolté autant qu’elle a semé, en égarant tout de même 4 points lors des 3 dernières rencontres. Pourtant les Toscans avaient impressionné face à l’Atalanta, équipe en forme du moment, en infligeant une lourde défaite aux Bergamasques (4-1). Alberto Aquilani avait particulièrement marqué les esprits ce jour-là en inscrivant un doublé, et même sans sa perle Jovetic, la Fiorentina semblait pouvoir venir titiller la Juve dans son fauteuil de leader.
Malheureusement, de telles démonstrations n’eurent pas lieu par la suite et la Fiorentina enchaîna deux nuls, l’un à Turin face au Toro, et l’autre en recevant une Samp en nette amélioration. A ces deux reprises, la Fiorentina fut contrainte au 2-2, dans des matchs ma foi forts agréables à suivre. Alors, certes, avec de tels résultats il sera difficile de venir se mêler à la lutte pour le titre mais au moins cette équipe pourrait laisser espérer une place en Ligue des Champions et surtout pourrait définitivement conquérir le cœur des excellents tifosis viola comme à l’époque des Batigol, Oliveira et autres Chiesa.
Le déplacement le week-end prochain au Stade Olympique de Rome face aux Giallorossi sera en ce sens un bon test. Et pour obtenir un résultat positif, il faudra que les attaquants se montrent plus à leur avantage. En effet, ça n’est pas tous les jours que le défenseur central serbe Stefan Savic (ancien City quand même) va inscrire un doublé sur corner, comme face à la Samp.

Lazio

Les Biancocelesti ont eux aussi réussi à profiter des faux pas de la Juve et de l’ensemble des adversaires directs pour les places européennes, afin de recoller avec la tête du classement. En obtenant, surtout grâce à son gardien Federico Marchetti, un résultat positif du côte du Juventus Stadium (0-0), les Romains ont montré qu’ils pouvaient faire jeu égal avec les grands de ce championnat. Bon, le terme jeu égal est un peu exagéré, étant donné que la Lazio n’a pas vraiment tenté de jouer au football.
Suite à ce résultat encourageant, mais un peu navrant certains diront, la Lazio a enchaîné deux victoires à la maison (une probante et une un peu moins) face à l’Udinese (3-0) et face à Parme (2-1) et glané tout de même 7 points en 3 matchs. La principale bonne nouvelle est le retour en force de Monsieur But Dégueulasse. Il faut effectivement avouer que Miroslav Klose n’a probablement pas le meilleur style sur le terrain, pour preuve ses sauts périlleux tout moisis qu’il osait effectuer lorsqu’il marquait un but il y a de cela quelques années, mais ce style est horriblement efficace, et il a fait mouche 2 fois lors des 2 dernières sorties. De toute façon, il faut avouer que nombre de fans de foot, moi le premier, vivraient certainement très mal le fait que Klose se mette à inscrire de beaux buts comme des reprises de volée, des frappes limpides, etc… Personnellement, cela pourrait me plonger dans une crise identitaire sans précédent… Déjà que j’ai très mal vécu le fait que la Mannschaft ait des joueurs aussi techniques et brillants que Mesut Özil et Marco Reus, si en plus leurs attaquants devenaient des artistes du ballon rond…
Pour en revenir à la Lazio, nous pouvons résumer le tout en affirmant qu’elle figure parmi les équipes ayant fait la bonne affaire de ces dernières semaines. La reception de l’Inter dans deux semaines pourrait s’avérer décisive dans la suite de la saison des biancocelesti. Enfin tant que Klose continue à nous mettre des buts dégueulasses, le reste n’a pas d’importance.

A propos Olivier Di Lello 141 Articles
...

Commentaires Facebook

1 Commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.