Période XI : 18 – 27 mars 2013

Semaine internationale au menu de ce Crampon Rouge qui vous emmène faire un slalom géant entre la banqueroute suisse à Chypre, la renaissance des Manneken Pis Boys et le démontage en règle d’une Fédération US qui organise un match à 1’600 mètres d’altitude à la sortie de l’hiver. Et si vous frissonnez d’avance, je vous promets qu’une top-modèle batave viendra vous réchauffer durant votre lecture assidue.

Tops

1. Robin van Persie  (Hollande et Manchester United) +25 points
Depuis son arrivée contestée par les Gunners invétérés à ManU, Robin van Persie a grandi. Il faut dire qu’Arsène la science utilisait le Hollandais de manière monodimensionnelle, uniquement dans le dernier quart du terrain. Par contre, l’incompréhensible Ferguson a réussi à inculquer des notions défensives (sur corners) et de relais utiles à mi-terrain au numéro 20 mancuniens. Le résultat est assez probant si l’on ajoute à ce cocktail les élégantes qualités d’attaquant du Robin rouge qui a profité de marquer trois buts de plus en sélection ce week-end et amener les mangeurs de Gouda en plastique à un sans-faute dans ces éliminatoires. Van Persie vs Robben, le vainqueur est connu, quoique…
2. Mario Götze (Allemagne et Borussia Dortmund) +20 points
L’imprédictibilité dans la consistance, voilà l’intéressant paradoxe constitué par Mario Götze. Double buteurs ce week-end face aux descendants de Borat, Goetze possède ce petit plus pour faire tourner un match du bon côté grâce à son exubérante créative et son sens de la finition qu’on rêverait de voir chez notre Inler à nous. Certains gros buveurs de Bitburger le voient déjà sur la trajectoire de Messi, ce qui est sûrement un bon moyen de le transformer en Gourcuff au final. Donc affirmons simplement que Götze, c’est du lourd, du très lourd.   
3. Mario Balotelli (Italie et Milan AC) +15 points
Le retour à l’air «frais» de la Lombardie semble avoir fait le plus grand bien à Balotelli. En laissant derrière lui les pétards dans sa baignoire mancuniène et sa Bentley enlacée dans un joli candélabre, l’attaquant italien renait et fait ce pour quoi il est payé : marquer des buts. Trois goals du presque-super Mario durant ce long week-end dans des matchs peut-être faire-valoir pour la Squadra mais des buts qui aident à consolider l’ensemble de Prandelli et surtout sa place en tête du groupe B. A quand la prochaine bêtise de Mario, car là il pourrait presque devenir recommandable…   

Gardiens

1. Kenneth Vermeer (Hollande et Ajax) +12 points
Le portier d’Ajax est peut-être en train de piquer la place de l’erratique «Stekelenbourde» dans la cage des dépitants Oranje. Auteur d’un sans-faute face à l’Estonie et la Roumanie, Vermeer amène de l’eau au moulin de Van Gaal qui veut absolument renouveler les cadres vieillissants du Bas Pays afin d’éviter la traditionnelle implosion de melons bataves en phase finale d’un grand tournoi… les paris sont ouverts.
2. Yann Sommer (Suisse et FC Bâle) +8 points
Le portier bâlois a rempli sa mission : ramener un livret d’épargne vide face aux spéculateurs attaquants chypriotes. Décrié sur ce site par certains qui ne sont jamais contents de rien mais professeurs en tout, Sommer n’a pas paniqué lors du moment le plus chaud du match, la rentrée en défense de Senderos. Le numéro 1 helvétique démontra aussi que son sens du positionnement ne doit rien au hasard lorsqu’il accompagna du regard un centre-tir de Makridis sur son poteau. Cet effort nous rappela étrangement les centres au troisième poteau de notre spécialiste maison, Ludo Magnin. Un moment de belle nostalgie, merci.
3. Keilar Navas (Costa Rica & Levante) +4 points
Plus habitué au doux climat de la Comunidad Valanciana ou à son chaleureux Costa-Rica natal, le gardien des Ticos mérite une mention, lui qui a dû plonger tel le Défago du riche dans les neiges accueillantes du Colorado afin d’éviter une lourde capitulation aux siens. Volés 1-0 dans ce match arrangé au mois de mars à Denver par les calures de la Fédé américaine, souhaitons que les Costaricains organisent le match retour aux abords d’un marécage de la rivière Sarapiqui, moustiques inclus.

Défenseurs

1. Vincent Kompany (Belgique et Manchester City) +12 points 
Précieux, intelligent et décisif, des adjectifs qui colleraient (pour certains) à merveille à un certain Desmarais mais qui s’appliquent beaucoup mieux à Vincent Kompany, le leader d’une génération belge qu’on espère voir s’ébrouer sur les terrains brésiliens l’an prochain. Son expérience du capitanat de City ayant à gérer des ahuris du type Balotelli et Tevez lui permettent désormais d’affronter n’importe quelle situation cocasse qu’on lui jette à la figure. Kompany fut impeccable ce week-end en donnant une confiance contagieuse aux descendants de Pfaff qui se rapprochent subrepticement de la CM 2014.
2. Vilmos Vanczák (Hongrie et FC Sion) +8 points
En ouvrant la marque contre les Roumains, le Sédunois a démontré une fois de plus la force de son jeu de tête. Il n’y a qu’un fier Ibère qui ne savait pas ce qu’il faisait pendant la trêve pour envoyer Vilmos sur les banquettes gelées de Tourbillon. Une chose est sûre, s’il avait pu compter sur la présence impériale de Vanczák en défense et sur son efficacité gargantuesque sur balle arrêtée, le FC Sion serait actuellement sur les talons des Sauterelles et autres chimistes bâlois. Parole de CC.
3. David Alaba (Autriche et Bayern Munich) +4 points
Révélation de la saison au Bayern, juste derrière notre Shaqiri national, David Alaba s’est illustré à nouveau durant ce long week-end pré-Pascal en égalisant à la der de der contre les Irlandais du Sud qui nous avaient bien fait rigoler durant le dernier Euro polako-ukrainien. David Alaba amène enfin un peu d’élégance technique à la nation du ski qui gagne,  et permet ainsi à ses gauches de partenaires d’espérer se qualifier sur un malentendu face au Zlatan Land.

Milieux

1. Eden Hazard (Belgique et Chelsea) +12 points
En toute grande forme avec Chelsea depuis Noël, Hazard déverse désormais sa panoplie de gestes techniques non seulement face à la bande de pieds-carrés qu’il rencontre sur les terrains de l’Albion mais également à travers l’Europe. En marquant deux buts face à des poussifs Macédoniens toujours difficiles à manœuvrer dans leur respectueux antre de Skopje, Hazard a battu un peu à lui tout seul les Balkaniques et a propulsé ses diablotins de co-équipiers en tête du groupe A. Encore faudra-t-il gagner la partie d’échecs face aux Croates avant de s’envoler pour Rio, mais le scénario parait bien embranché.
2. Rafael Van Der Vaart (Hollande et Hambourg) +8 points
Les amateurs de beau football savent que Van der Vaart amène non seulement vivacité et créativité dans une équipe, mais également sa top-modèle d’épouse Sylvie Meis en tribune. Profitant honteusement de la blessure du claudiquant Sneijder, le Hambourgeois a ouvert la marque dans les deux matchs du week-end (face à l’Estonie et la Roumanie) et a assurément mis les Pays-Bas sur orbite brésilienne. On espère juste que Madame ne se blesse pas d’ici l’été prochain, car là, ça serait du beau gâchis pour nos pupilles perspicaces. 

3. Mathieu Valbuena (France et Marseille)  +4 points
Le plus espagnol des Français est devenu, n’en déplaise au filiforme Pierre Menes, un peu l’animateur attitré du jeu de l’équipe de France et ce, malgré des performances en dents de scie avec son club phocéen. Entre passes décisives et but bien à propos, Valbuena aura aussi eu le mérite d’allumer la flamme des medias cocoricos qui se voyaient déjà à Maracaña l’été prochain. Rien que pour avoir eu le plaisir de voir le soufflé à l’Emmental français se dégonfler après le camouflet espagnol, la présence du mini Marseillais était obligatoire dans notre sélection de cette semaine. 

Attaquants

1. Pedro (Espagne et Barcelone) +12 points
Donnant régulièrement le tournis à la défense française (OK, n’oublions pas que c’étaient les rigolos Jallet et Evra en face), Pedrito s’est tout d’abord fait voler un penalty par l’arbitre Kassai (une première?) mais a insisté en venant marquer un but à la Gelson Fernandes à l’heure de jeu. Parfois virevoltant, parfois scotché à la ligne de touche, le Barcelonais a ouvert bien des espaces pour ses vieillissants collègues qui doivent respirer un peu mieux après le couac finlandais de l’entame du week-end.
2. Aleksandar Tonev (Bulgarie et Lech Poznan) +8 points
En marquant le seul hat-trick du week-end dans ces éliminatoires européens et en fournissant un assist bienvenu face au Danemark, Tonev a remis un peu en selle la renaissante équipe de Bulgarie dans ce compétitif groupe B. Pour le Bulgare qui ne marque que rarement dans le très relevé championnat polonais, cela constitue un petit exploit, et qui sait s’il s’en inspire, cela pourrait redonner espoir à Derdiyok de faire exploser un jour son compteur avec la Nati.
3. Dejan Damjanović (Monténégro et FC Seoul ) +4 points
Mal en point à la pause face aux Anglais, les Monténégrins se sont visiblement faits secouer les puces par le Fatih Terim local et sont rentrés sur le terrain après la pause en appliquant la tactique irréfléchie, dite de ‘la furia Corse’. Rentré à la mi-temps, Damjanovic interpréta à merveille cette tactique audacieuse et si rarement utilisée en matchs internationaux. Il s’empressa de danser sur le ventre d’un Ashley Cole à la rue et en fin de match marqua un but de raccroc hyper mérité pour récompenser les efforts de son équipe prise vraiment de haut par les arrogants royalistes élisabéthains.

Flops

1. Karim Benzema (France et Real Madrid) –15 points
N’y arrivant plus depuis plus de mille minutes de jeu (environ 17h) tout en ne convertissant aucun de ses 48 tirs au but en tricolore, Benzema est gentiment en train de se réincarner en un subtil mélange de Stéphane Guivarc’h et Bernard Diomède. Tout cela pourrait faire sourire s’il n’était pas aveuglement soutenu par un Deschamps qui s’entête à relancer cette Ferrari au moteur de 2 CV. Et dire que pendant ce temps des valeurs sûres telles que Gignac et autre Gouffran piaffent d’impatience en voyant le Madrilène tester les réflexes des spectateurs dans le deuxième anneau du Stade de France. Un rendement inversement proportionnel à son chèque annuelle. Il faut que le Président Hollande vienne l’imposer à 75% de suite. 
2. Xherdan Shaqiri (Suisse et Bayern Munich) –10 points
De nombreuses biquettes helvétiques (Stocker, Inler, Liechsteiner) auraient mérité une dédite à notre fameux classement de Crampon Rouge. Shaqiri se la ramasse pour ses ahurissants loupés de la première mi-temps à six puis à un mètre de la cage d’un Giorgallidis pourtant aussi fiable qu’un bancomat chypriote. Suffisant sur le terrain et démontrant autant d’ambition qu’un Osi Inglin à l’interview «ce match nul n’est pas un drame vu que nous sommes toujours en tête du classement», Shaqiri a démontré durant ces pénibles nonante minutes pourquoi Heynckes comptait autant sur lui que Wenger sur Djourou à l’époque.
3. Michal Kadlec (République tchèque et Bayer Leverkusen) –5 points
La grande asperge tchèque a présidé à lui tout seul à la déroute des Budvar Boys (0-3) face aux terrifiques buveurs de Tuborg. En reculant systématiquement dans ses 16 mètres tout en offrant deux boulevards «praguois» à Cornelius puis à Zimling, Kadlec a sans doute définitivement privé les siens du Mondial brésilien et nous, avides supporters tchèques, de leurs attrayantes supportrices s’essayant au bronzage intégral sur les plages de Copacabana. Impardonnable.
Photo Balotelli de Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch