Sans la maladresse de Pellè en première mi-temps et deux arrêts formidables de Courtois en seconde, les Diables auraient quitté Lyon avec une défaite humiliante dans la valise. On ne pourra pourtant pas dire qu’on n’était pas prévenus: les Azzuri présentent un trio défensif compact, expérimenté et infranchissable, ainsi qu’un bloc qui ne laisse que peu d’espaces à l’adversaire si on n’arrive pas à proposer une animation de jeu digne de ce nom. On sait qu’ils vont procéder par longs ballons vers un infiltreur ou Pellè qui va faire office de pivot, si on ne les presse pas haut. Qu’ont proposé les Belges? Un jeu statique et un pressing inexistant. Sur le plan tactique, ils se sont fait bouffer al dente.
Le résumé
Onze individualités belges, aussi talentueuses soient-elles, ne font pas nécessairement une équipe. Une équipe italienne sans véritable star peut-être, mais qui forme un groupe soudé, a déroulé tranquillou pour s’imposer aisément et méritoirement. Quelle netteté dans les relances! Quelle sérénité dans les rares moments de pression! On pourra s’interroger sur certains choix de Wilmots: un seul avant de pointe – le malheureux Lukaku en l’occurrence – qui est un joueur de profondeur et de puissance alors qu’il aurait sans doute fallu privilégier le jeu par les ailes, le positionnement haut de Fellaini, etc. L’avantage d’un regard porté a posterori, c’est qu’il permet de refaire le match sans trop risquer d’être contredit. Si, alors que le score était toujours de 1-0, Lukaku avait transformé la seule occasion digne de ce nom dont il a hérité et si M. Clattenburg avait sifflé le penalty monstrueux commis par Chiellini sur Fellaini, le discours serait tout autre. Cela dit, sans l’énorme raté de Pellè et deux arrêts étourdissants de Courtois, les Ritals nous en plantaient cinq et on n’avait rien à redire. Victoire nette et sans bavure, donc. Point, barre.
L’homme du match
Conte a remporté la bataille des entraîneurs et Cavendra a majestueusement bouffé le flanc droit. Dans les gradins, la victoire est belge et les 18.000 supporters présents méritent une mention spéciale.
La buse du match
Ça fait du mal de l’écrire, mais Kevin de Bruyne est totalement passé à côté de son sujet.
Le tournant du match
C’était il y a 6 ou 7 mois, quand les Diables ont vaincu la Squadra 3-1 à Bruxelles. Ce n’est parce que tu bats l’Italie en match amical que tu auras la belle vie dans un match à enjeu. Peut-être certains l’avaient-ils oublié.
Le geste technique du match
Quand bien même la défense belge était aux abonnés absents, l’ouverture de Bonucci et l’infiltration de Giacherrini valaient franchement le coup d’œil.
Le geste pourri du match
Les deux fautes d’Éder (semelle à la 7ème et ceinturage sur Mertens à la 74ème) valaient chacun une carte rouge. L’Italie ne doit qu’à la mansuétude de M. Clattenburg d’avoir fini le match à 11.
Ce match m’a fait penser à…
Si, comme on l’attribue à Nicola Machiavel, « pour être un prince, il faut être fort comme un lion et rusé comme un renard », alors Conte est un prince et les fans de Chelsea peuvent se frotter les mains. Quelle maestria!
L’anecdote
J’ai suivi la 1ère mi-temps sur le net pendant que Madame regardait Game of Thrones à la télé. Réseau saturé. J’ai juste eu droit à une succession d’images statiques difficiles à regarder.
La minute Rodrigo Beenkens (commentateur attitré des matches des Diables pour la RTBF)
« Allez les Belges, sur le terrain, dans le stade et les téléspectateurs! On est tous dans la même gondole! »
Le tweet à la con
#EuroCR : Onze bouffons contre un Buffon
La rétrospective du prochain match
Wilmots n’a pas reproduit les choix tactiques douteux de ce soir et reconduit l’équipe, qu’il est parvenu à remotiver, face à une équipe d’Irlande dont le jeu devrait mieux convenir aux Diables. On refait le coup du Mondial 86: après avoir perdu le match d’ouverture, on arrive en demi-finale.
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