Savoir choisir son « jour sans »

On croyait quoi ? Qu’on allait chez l’une des toutes meilleures équipes du monde, championne d’Europe en titre, pour lui mettre une rouste ? Et bien, non, le football est logique : quand on joue contre meilleur que soi, on perd. Alors oui, cette équipe est belle et on aime vibrer à ses côtés et croire en les exploits les plus fous. Mais Shaqiri est quand même un peu gros, Mehmedi n’est pas Killian Mbappé et Mats Hümmels n’est pas Suisse… Mais du coup, on pourra tous faire notre petit séjour Easyjet entre potes en novembre…

C’était pourtant bien parti : 5-2 contre la Hongrie samedi, des joueurs qui respirent la joie et un adversaire digne de l’un des plus beaux exploits du foot suisse. Les planètes s’étaient alignées pour que nos joueurs écrivent l’histoire à Lisbonne. Mais, c’était sans compter sur le fameux « jour sans » et ils ont bien choisi leur match les cons. Heureusement que les types ne sont pas aiguilleurs du ciel, ou démineurs, ou neurochirurgiens, ou dresseurs de tigre…

Et eux, ils l’avaient l’excuse du « jour sans » ?

Oui, car, quand on est suisse, on choisit d’avoir son « jour sans » lors de l’un des seuls matchs qui comptent depuis 2 ans. Putain, mais pourquoi vous l’avez pas eu contre la Lettonie votre « day-off » où on aurait quand même pu gagner 1-0 sur un vieux but du pointu de Derdiyok digne des plus belles performances de l’ère Trossero. Mais non, là, comme des ados insolents, vous choisissez l’une des plus belles affiches disputées par la Nati lors de ces 10 dernières années. Une putain de finale dans le stade des champions d’Europe. Bordel mais merde ! On veut bien le comprendre le « jour-sans », d’ailleurs Georges Bastl en a connu toute sa carrière, mais pas vous, pas ce soir, pas là…

On y tenait à ce match référence, cette victoire 2-1 sur le Portugal de Ronaldo avec une tête rageuse de Seferovic qui répondait à l’ouverture du score de CR7 et une merveille de frappe enroulée de Shaqiri à la 85e. Tout était écrit. Vous n’aviez plus qu’à venir sur le terrain et faire le job. Mais non, à la place vous avez sorti votre carte « jour sans ».  Genre, moi, Yann Sommer, je vais sortir en retard sur ce centre. Et moi, Xherdan Shaqiri, je ne vais faire que des passes toutes pourries alors que moi, Remo Freuler, je vais essayer d’être tout le temps dépassé au milieu. Quant à moi, Admir Mehmedi, je vais jouer au scaphandrier avec des semelles de plomb en regardant mon coéquipier Blerim Dzemaili se rendre compte par lui même que le Portugal c’est plus fort que Chicago Fire et le Sporting Kansas City.

Admir Mehmedi la sentait bien pourtant

On s’attendait à mieux avec cette équipe, tout simplement. C’est dommage (car faut pas pousser, c’est pas très grave) de voir que quand il y a des paliers à passer, on reste scotché à notre statut d’équipe solide, compliquée à jouer mais sans magie et incapable d’exploit qui compte. Car oui, depuis le fameux barrage contre la Turquie, c’est quoi nos exploits importants ? Battre la Corée du Sud, le Togo, l’Equateur, le Honduras ou l’Albanie et faire des nuls contre la France ? Vous en conviendrez, on est un peu en manque de rêve mais au moins nous avons une équipe nationale qui nous permet de coller des autocollants tous les deux ans…

Quoi qu’il en soit, on est encore en course et on va jouer une de ces double-confrontations de derrière les fagots qui nous excitera à nouveau comme des gosses de 3 ans devant la Pat’ Patrouille. Ce sera soit la Suède, l’Irlande, l’Irlande du Nord ou la Grèce. Le choix n’est pas facile, mais la Suède c’est quand même un peu cher et Easyjet ne fait pas de liaison Genève-Dublin. Du coup, il nous reste l’Irlande du Nord et la Grèce. Franchement, les pubs à la mode british, on connait, alors qu’un petit tour du côté d’Athènes serait sympa, non ? En plus, les Grecques sont un peu mieux foutues que les Nord Irlandaises, d’après mes informations. Merde, ma femme lit mes articles. Enfin, non, ça m’étonnerait, plus personne ne lit Carton-Rouge…

Vous n’êtes pas contents de cet article en mousse ? Et bien tant pis, moi aussi j’avais un  « jour sans ».

A propos Julien Echenard 62 Articles
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4 Commentaires

  1. On oublie aussi trop souvent de mentionner le « jour sans » des commentateurs de la RTS. Hier c’était un gros « jour sans », qui allait de paire avec l’équipe de Suisse. La douce mélodie des commentaires en arabe ou en chinois me mettent moins de mauvaise humeur, ou du moins je sais à quoi m’en tenir…

  2. La tactique du coach suisse était déplorable : soit tu viens et tu dresses un mur pour le nul du genre 6-3-1, soit tu joues le jeu et tu essaies de te créer des occaz. Là on ne comprenait pas trop ce qu’il cherchait…

    Un p’tit Suède -Suisse vous permettra d’aller zieuter les suédoises à Stockholm !

  3. Surtout qu’Easyjet ne descend plus à athènes depuis septembre. Du moins pas direct depuis GVA…
    Maintenant au niveau football, serais pas mécontent d’éviter les deux irlandais…..

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