Durement sanctionné, Iran du les armes

30 ans qu’ils sont sanctionnés, ils ont l’habitude. A l’instar de l’AIEA, les Espagnols ont mis du temps à trouver ce qu’ils sont venus chercher dans le camp iranien. Alors même que l’Iran a clairement décrété un embargo sur les passes en première mi-temps, dans un revirement tactique, tel un accord de Vienne, les joueurs de Carlos Queiroz ont été à deux doigts d’arracher le deal de l’égalisation. Las, ils se sont en Melli les pinceaux. Il n’y a aucune justice dans le football.

Ce match aurait dû être chroniqué par Bertrand Jayet. On pense à lui et à sa famille.

Le match en deux mots

Pris à la gorge d’entrée, à défaut d’être pris en otage dans une ambassade, les Iraniens ont été hierroïques. L’Iran a longtemps fermé (à double tour) un secret bien gardé et sa cage inviolée (#notmetoo). Diego Costa, encore lui, se faufilant discrètement dans la défense tel un chat d’Iran dans une banque suisse, a encore marqué. Plus qu’un but, les esprits. La légende rapporte que, pendant la pause, l’apprenti coach à la main de fer a donné à Diego Costa un perse-muraille (fabriqué en Chine par la WTF – Wall Trump Fondation).

L’homme du match

Hierro malgré lui, Diego Costa. Qui d’autre ? Seul un joueur de classe mondiale persan les abris atomiques peut être nominé homme du match. Diego Costa, j’adore. Tacles, coups de coude, buts (de raccroc), provocations, crampons dans les dents ou sur le pied d’un gardien-clown. Merde, le foot, ou en tout cas une certaine idée du foot, ce n’est pas un jeu de Lopetegui.

Diego Costa, il aurait clairement dû être Suisse, pas Brésilien. Ce type aurait mis 10 fois plus de semelles que les Suisses l’ont fait malgré un certain brio.

La buse du match

Deux buses en fait. « Fred » Scola et son acolyte en plateau. Silence, on tourne :
– « C’est difficile de parler de jeu pour l’Iran »,
– « Oui, l’Iran n’a pas envie de jouer ».

Mecque, c’est tout le contraire. Les gars, ils s’entraînent d’arrache-pied toute l’année pour jouer une Coupe de Monde, jouer l’Espagne. C’est leur moment de gloire en mondovision. Ils sont prêts à mourir sur le terrain (à défaut du champ de bataille syrien), ils ont autant envie de jouer que nous de zapper (non, pas sur TF1, faut pas pousser mémé voilée dans la mer Caspienne).

J’espère que cette prestation aboutie de l’Iran Taremi la tête à l’endroit (à défaut, pour lui, de l’avoir mise au fond des filets en fin de deuxième période).

Le tournant du match

Le but annulé. Injustement pour celui qui avait misé une piécette sur X sur un site illégal. Et une sensation que, pour des Iraniens, le VAR est à moitié vide et qu’ils méritaient mieux.  Très clairement, voyant la célébration de ce but, les Iraniens avaient d’autres Shas à fouetter que d’écouter le sifflet de l’arbitre leur indiquant un hors-jeu millimétré.

Le geste technique du match

Non, non, pas la pirouette iranienne. Mais bien l’embargo iranien sur les passes en première mi-temps. Pourtant passer des balles (et des armes) à ses coéquipiers et alliés sur le terrain de la Ghouta est un geste technique dans lequel ils excellent.

PosÉquipePWDLFAGDPts
14121101005
241216605
331112204
4301224-21

Le geste pourri du match.

Le(s) blaireau(x) en mode #nobillag qui demande(nt) à la RTS à travers les réseaux sociaux de « corriger et d’améliorer le son de la retransmission ». J’en Perse mon latin quand je lis de telles turlupinades. Magnanime, Brian Wakker leur a répondu – non sans une certaine pointe d’humour – que « nous ne pouvons pas filtrer les vuvuzelas ». Dommage qu’ils ne filtrent pas davantage ce genre de commentaires inutiles sur les réseaux sociaux qui ne méritent pas une telle visibilité.

L’anecdote

Les Perses ont été à 5 doigts de jouer en chaussette. Niveau équipementier, les Iraniens, excusez-moi, se sont fait bien NIKE. Ils ont pensé jouer à pieds nus, puis se sont ravisés de peur que Sergio Ramos ne les chatouille.

Et sinon, dans les tribunes ?

Une ambiance de folie, comme on les aime.

Et aussi, les supportrices iraniennes qui n’ont pour une fois pas besoin de porter des fausses barbes pour assister à un match de football. Pourtant, l’Ayatollah avait été religieux comme une fatwa : « pas de barbe, pas de foot-balles ».

La minute Pierre-Alain Dupuis.

Qui aime bien, châtie bien. Pendant ce temps-là dans les coulisses de la RTS, une conversation entre deux journalistes a été enregistrée à l’insu de leur plein gré :
– « Eh Fred, Espagnol qui a écrit L’Assommoir ? Car vraiment, après ce but de Costa, j’y ai pensé de suite ».
– « Non, c’est Zola ».
– « Gianfranco ? ».
– « Mais non Pierre-Alain, tu le fais exprès ? Tu devrais vraiment revoir tes classiques. Il a écrit La Gloire de mon père, mais bon c’est pas le sujet ».
– « Ah bien sûr, j’ai toujours eu un faible pour La Femme du boulanger ! ».
– « Ah oui ? Promis, je ne dirais rien à Henchoz ».

La rétrospective du prochain match.

Alors que Trump donne une conférence de presse sur les avancées du mur à la frontière mexicaine, désormais financé par une compagnie allemande (…), un journaliste américano-iranien, bien démarqué dans les 16 mètres de la salle de presse, accélère vers le but et tire une chaussure Nike à la figure du Donald en criant : « Just do it ». #balancetonnike

Après cet incident diplomatique, CR7 décide, dans un geste humanitaire sans précédent et salué par les footix du monde entier, de donner une paire de ses chaussures à tous les joueurs iraniens. Mal lui en a pris puisque les Iraniens grâce à leur « CR7 NIKE MERCURIAL SUPERFLY 360 » vont l’emporter 4-3 et se qualifier, malgré un triplé de CR7 (qui finira meilleur buteur de la compétition).

Didier Maréchal, aka Bertrand Jayet, merde, tu vas sacrément nous manquer.

A propos Daniel Corthésy 2 Articles
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8 Commentaires

  1. Trop de jeux de mots tue le jeu de mots, mon roudoudou. Et puis le tournant du match, c’est le but espagnol qui a permis aux iraniens de montrer qu’ils savaient jouer au foot. Dommage que leur entraîneur ait misé sur une tactique à la portugaise (ou à la grecque) des années pas drôles, c’est pas sûr que ça ait été si payant que l’article le sous-entend.

    • J’ai tenté plusieurs fois de les tuer hier soir. Et…, comme tu l’as constaté, je n’ai vraiment pas pu m’en empêcher. Plus fort que moi. Je me soigne d’ailleurs.

      Sur la tactique, je pense qu’ils en auraient pris 3 en jouant comme sur la fin du match. Je dis au contraire bravo à l’entraîneur d’avoir adopté une tactique adaptée, qui a comme tu l’as souligné (portugaise, grecque), a fait ses preuves dans certains contextes (et qui aurait pu hier).

  2. Trop de jeux de mots ça donne envie de mourir, j’ai pas lu jusqu’à la fin. C’est un Uruguay-Arabie Saoudite en mode article.

    • Je ne peux qu’être d’accord avec toi car j’ai pris mon pied lors d’Uruguay – Arabie Saoudite. Même si tu n’as pas lu jusqu’au bout (ce que je ne peux clairement pas t’en vouloir même si ça m’a persé le coeur), je te remercie toutefois d’être venu jusqu’au bout de la page pour poster ton commentaire, ce que j’apprécie. Et je ne suis pas le seul. Le red’chef aussi apprécie car comme il vient cyniquement de me le confier, cela fait vivre le site (il m’a donc clairement forcé de vous répondre, me menaçant de me donner Panama – Tunisie à la place de Belgique – Angleterre).

        • Faut alors absolument que je passe sur cette chat room ! Qui sait ? Il y aura peut-être un petit nouveau (pas au courant que Belgique – Angleterre se joue en même temps).

    • Pour 80 millions d’Iranien (et moi), c’était au micromètre. Vraiment dommage que le juge de ligne soit vraiment bon sur ce coup et que la FIFA ait installé ce VAR, non ?

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