Deux derniers doigts de Porto pour la route

Les quatre matches de la compétition ayant été couverts de clavier de maître par mes camarades de jeu, je me suis longtemps demandé si j’allais pondre une petite bafouille sur mon voyage à Porto (et Guimaraes, du coup). Et puis au fil des jours j’ai ramassé quelques anecdotes qui traînaient par terre et je me suis dit qu’en les compilant on arriverait à un petit truc. Je vous dépose ça là en dessous, vous en faites ce que vous voulez.

• Mercredi 5 juin, la Nati perd 3-1 contre CR7. Connaissant nos amis portugais, on attendait un concert de klaxons jusqu’à 2 heures du matin et on se préparait à aller se coucher après s’être percé les tympans à la chignole. Verdict : rien, pas un bruit, pas un klaxounet, pas le moindre petit « Tût » de rien du tout. Les fourbes : ils ne respectent que le sommeil de leurs concitoyens.

• Avant chacune des deux demi-finales, une minute de silence a été observée suite au décès de Lennart Johansson, ancien Président de l’UEFA. Et c’est quand même merveilleux de voir tous les supporters, jusqu’au plus fanatique, même ceux qui ont mis le bordel en ville avant le match, qui se sont frottés avec la police, qui vacillent à présent avec leur trois pour mille, tous ces gars qui baissent les yeux et respectent absolument, pleinement, une minute de silence pour un gars que probablement la moitié d’entre eux avait au moins une raison de détester.

• Dans les fan shops on trouve des masques de CR7 en carton, le truc qui doit coûter 17 centimes à la production et qui est revendu 5 Euros. On a même vu des gamins se promener avec ce truc horrible sur le museau en pleine journée, comme ça, normal, en allant faire les courses avec papa et maman. N’empêche qu’après le match contre le Portugal j’aurais bien voulu en avoir un. Et un poinçon. Pour me faire un masque de Ribéry.

A une heure du coup d’envoi, devant le stade : Respect les gars

• « Au Portugal ils ont Ronaldo, nous on a Rinaldi ». Merci pour cette sortie entendue en sirotant une bière en terrasse le lendemain de la défaite.

• Les Anglais étaient très nombreux dans les rues, mais portent assez peu leurs couleurs entre les matches. C’est comme s’ils se disaient qu’ils pouvaient choper jusqu’à la dernière minute. Il faut souligner qu’il y a extraordinairement peu de femmes dans le lot, faut vraiment imaginer 18’000 gars qui se paient une semaine de vacances entre boys. Et à aucun moment ils se disent que c’est peut-être moins handicapant pour ferrer le goujon d’avoir le maillot des Three Lions que de s’agglutiner aux terrasses, vermillon, bourrés et par paquet de seize.

• Très peu de Hollandais à Porto, on suppose qu’ils étaient plutôt basés à Guimaraes. Eux non plus ne portent pas vraiment les couleurs entre les matches et c’est taaaaaaaaant mieux, tant ce orange flashy provoquerait des crises d’épilepsie à un caméléon sous dopamine.

Quelques images du sympathique cortège des Suisses avant SUI-POR, 1’000 personnes selon les organisateurs, 500 selon moi.

Voilà pour ce petit florilège. J’attends avec impatience que l’UEFA crée maintenant une « Coupe des Pays », puis un « Championnat des Patries » pour finir avec un « Challenge des territoires ». Je vous tiens au jus.