Edito : Claudius Schäfer, Christian Constantin et Jean-Paul Sartre

J’ai toujours regretté de ne pas avoir eu de cours de philo à l’école. Je suis certain que cela m’aurait passionné, mais voilà, mon parcours en a décidé autrement. Heureusement parfois l’actualité t’offre des cours de rattrapage gratuits, comme cette séquence de quelques semaines qui a amené le football suisse à stopper, à douter puis finalement à tenter de redémarrer. Certains y auront vu l’empreinte de Camus et de la philosophie de l’Absurde, mais pour ma part j’y ai trouvé à peu près tout Sartre.

L’Être et le Néant :

L’Être, c’est Claudius Schäfer, le président fantoche qui personnifie tellement bien sa SFL. Je n’en attendais rien, et je suis quand même déçu. Le Néant, c’est toute la consistance de cette association aussi utile qu’une théière en chocolat, incapable de prendre la moindre décision, paralysée comme un lapin pris dans les phares. Dans d’autres pays, on a vu des fédérations empoigner la problématique à bras le corps et même en Suisse, d’autres sports comme le hockey sur glace ont été capables de prendre des décisions rapides. Dans le football suisse, l’absence de leadership n’aura jamais été aussi criante, ce qui me permet d’annoncer le tout prochain pigeonnage de ce brave Monsieur, et m’amène au paragraphe suivant.

La Putain respectueuse :

La SFL, évidemment, qui pense fric, rêve fric et agit fric, qui a tellement d’intérêts partout qu’elle veut surtout ne froisser personne, qui fait des courbettes à tout le monde et donne son cul au plus offrant, sans jamais être capable de penser par elle-même. Un bien joli hochet pour ceux qui ont appris à s’en servir.

Le Mur :

Des mauvais perdants, on en croise de temps à autre dans le sport professionnel. Il y a Benoît Paire, le gars qui préfère engueuler le public quand il perd un point plutôt que de perdre son temps à s’entraîner, il y a les footballeurs belges qui décident qu’ils sont champions du monde quand même parce que la France c’est caca, il y a tous tes potes que tu bats à PES et qui ont toujours un bug à mettre en avant, il y a même un joueur de tennis zambien, Lighton Ndefwayl, que je pensais indéboulonnable comme numéro un de ce classement, lui qui avait déclaré après une défaite que son adversaire nommé Bwayla « est un homme stupide et un joueur sans espoir. Il a un immense nez et il louche. Les filles le détestent. Il m’a battu parce que mon slip était trop serré et parce qu’il pétait en servant, ce qui m’a fait perdre la concentration qui m’a rendu célèbre en Zambie » (tu peux contrôler, c’est l’excuse numéro 7 dans ce livre).

Et puis il y en a un bien de chez nous. Le GOAT. Et c’est ainsi que le championnat suisse de football va reprendre cahin-caha, sous l’épée de Damoclès d’une décision de la justice, saisie par le plus considérable mauvais perdant de l’Histoire, son éminence Christian Constantin. Il faut relire son interview donnée à Rhône FM le 7 mai, particulièrement cette partie :

Il faut relire tout ça et comprendre « N’imaginez pas que ça va reprendre ! Ce n’est pas possible. Et je ferai tout pour que cela ne reprenne pas. »

Constantin me fait penser à ces hommes d’affaires qui vivent de telle ou telle activité dégueulasse et disent  « Ce que je fais est légal. Je fais du business, pas de la politique. C’est aux politiques de voter des lois, et si une loi passe qui interdit mon activité, je m’y conformerai » et qui en arrière-plan font tout, tout, pour que jamais une loi ne passe.

La Nausée :

Des 20 clubs qui composent la SFL, je n’en ai pas entendu un seul qui défendait autre chose que son pré carré et ses intérêts (sans même parler de TeleClub). Finalement ils sont bien représentés par ce comité sans consistance ni volonté. Pas un seul qui a vraiment une vision pour le football suisse.

Imaginez un instant le discours de CC si Sion avait été en tête au moment de l’arrêt. « Ecoute, les gars sont des pros, je les paie assez cher pour qu’ils aillent bosser. On va faire ce qu’il faut pour assurer leur sécurité et ils retourneront taper dans le ballon, point barre. C’est pas des athlètes trentenaires professionnels en pleine forme qui vont me faire chier à cause d’un virus qui s’attaque à leurs grand-mères. Si l’Autriche peut redémarrer le 2 juin, tu m’expliques pourquoi on ne pourrait pas ? »

Mention spéciale au LS qui hurle depuis trois semaines que lui au moins a proposé une vraie solution pour l’avenir du football suisse, qui allait au-delà de son unique intérêt, alors que sa formule 12 + 8 était une absolue hérésie qui ne réglait strictement rien pour la LNB et avait pour seul avantage non seulement de s’assurer une promotion cette saison mais en plus d’éviter une relégation la suivante au terme probablement de la saison la plus chiante de l’histoire du foot suisse depuis l’année où nous avions disputé un « Tour décisif » sans promotion ni relégation (j’ai la flemme de rechercher la date).

En tous cas bravo à tous les promoteurs de cette formule idiote d’avoir réussi à obtenir moins de votes que la formule « écossaise » qui avait été refusée à 10 voix contre 10 il y a quelques semaines. Réussir à faire moins bien que ça, c’est un petit exploit.

Les Mains sales :

Celles de ceux qui ont profité du marasme pour aller ressortir de la vase leurs idées les plus indéfendables concernant le football, comme ce pauvre Alain Geiger qui remet sur le tapis cette saloperie de concept de ligue fermée. Qu’on puisse prétendre aimer le foot et faire la promotion d’un tel système me dépasse.

Je me permets de reprendre deux phrases de cette interview :

« Pour cette raison, on devrait, en effet, fermer notre Ligue à douze équipes durant quelques années, ce qui éviterait de mettre chaque saison deux gros clubs en péril. C’est ce qu’ils ont fait au Portugal pour éviter des allers-retours en première et deuxième division. »

C’est faux. Le Portugal n’a pas fermé sa ligue, je ne sais pas d’où il tient cela. Et la FIFA ne le permettrait pas, elle n’autorise les ligues fermées que « si un championnat professionnel national n’a jamais eu de promotion et de relégation entre les divisions », comme c’est le cas aux USA.

« Je le répète: qu’on s’inspire du Portugal, on monte le LS et Grasshopper, on fait jouer des jeunes et on ne parle plus de relégation durant les cinq prochaines années. Ce championnat à dix peut mettre en péril un Sion ou un Xamax pour faire monter Aarau ou Vaduz, à un moment donné il faut arrêter de vouloir faire plaisir à tout le monde. »

Je le répète : c’est faux, le Portugal n’a pas fermé sa ligue. Et toi qui as été à deux reprises l’entraîneur du FC Aarau, j’espère que tu seras bien reçu par leurs supporters la prochaine fois que tu les croiseras.

Les Mouches :

Mouches à merde, donc. Ceux qui ont pissé de la copie au kilomètre autour de tout cela sans rien avoir à dire, dont notre copain Jacquier (qui a semble-t-il autant d’amis que  le gars qui a inventé les souffleuses à feuilles : il s’est fait traiter de « porte-parole du FC Sion » par Vincent Steinmann, Directeur Commercial et Marketing du LS, j’ai beaucoup ri). Remarque, autant qu’il n’ait rien à dire sur le sujet, parce que quand il donne son avis ça donne ça : « Il n’est pas normal que Chiasso, Kriens ou Schaffhouse continuent de peser du même poids que Bâle, Young Boys ou Servette ! » Je n’ai plus rien lu d’aussi con depuis l’histoire de l’échelle inamovible, car c’est bien le seul truc qui tient debout dans toute cette organisation. Bâle et YB ont bien assez d’influence comme ça (en clair, ils font absolument ce qu’ils veulent) sans encore doubler le poids de leur voix lors des votes.

Bon allez, comme je suis moi-même en train d’écrire sur le sujet et que mon avis, ben ce n’est jamais que mon avis, je me range également dans la catégorie des mouches à merde, pas de raison. Mais bénévole.

Huis clos :

Tu veux que je te fasse un dessin ?

 

Voilà pour le petit cours de philo. J’ai essayé très fort de placer « L’existentialisme est un humanisme », mais je n’ai pas réussi, alors je l’ai mis en légende de la photo de tête.


Je termine comme d’hab en t’indiquant quels sont les articles qui ont le mieux fonctionné le mois précédent, avec le nombre de vues. Ça te donnera une idée de notre nombre de lecteurs, puisque certains d’entre vous semblent croire que nous sommes un site pro qui a des dizaines de milliers de lecteurs, alors que nous ne sommes qu’un petit site satirique entièrement bénévole, et qui tourne sans aucune publicité.

Le podium de mai :

  1. Bienvenue au Trophée à la Conz : une draft des joueurs du LHC 2005-2020 : 1’154 vues
  2. Les commentaires cultes en version suisse : 808 vues.
  3. Pigeon d’avril 1 : Michel Herren : 567 vues.

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A propos Yves Martin 247 Articles
Cette Nati a deux vertus : celle de faire rêver quasi tout son peuple, et celle d'emmerder les connards de la fachosphère. Longue vie à elle.

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